Suis allé voir ce film avec curiosité, après avoir lu les critiques évoquer les fantômes de Hitchcock et de Chabrol. … bon … revenons à la réalité. C est un film très bien scenarisè et maîtrisé, un produit classique mais qui a aucun moment ne nous rappelle ces maîtres du 7ieme art. Aucun arrière plan social, aucune causticité, on n’est donc pas chez Chabrol. Cherchons chez Alfred alors ? Non plus. Vertigo, auquel ce film tente de faire référence, est un avant tout une grande histoire d’amour , d’amour après la mort … ce n’est pas le cas ici. Et il ne suffit pas non plus de filmer un chignon blond de dos ou de prénommer son héroïne Madeleine ou Judy pour se rapprocher de son modèle. Paradoxalement, ces références desservent le film. C’est un honnête thriller, bien raconte, bien filmé, qui nous embarque par une scène d’ouverture magnifique , mais nous perd parfois aussi par quelques autres scènes. brouillonnes ou inutiles. Tout repose en fait sur un casting impeccable , avec le plaisir de retrouver Jacqueline Bisset dans un registre chabrolien ( la cérémonie) et d offrir de belles scènes à un acteur aussi rare que Jean Quentin Châtelain. Au centre de ce dispositif, Virginie Effira est impressionnante de maîtrise. Elle est traversée par les émotions les plus extrêmes en restant toujours crédible et c’est grâce à elle que l’on reste attentif à une histoire dont la crédibilité n’est pas la première qualité.
« Qui a deux femmes – on remplacera ici par hommes – perd son âme, qui a deux maisons perd la raison », a dit Eric Rohmer dans « Les nuits de la pleine lune » (1984). Et le même : « Si je n’ai pas la fin, je n’ai rien ». Eh bien, ce « Madeleine Collins » commence justement par une scène de fin à partir de laquelle le spectateur suivra le personnage éponyme dans sa fuite en avant qui a précédé. Une névrose ? Et puis, malgré le risque de bien embrouiller les spectateurs insuffisamment attentifs quelques flash-back supplémentaires. Le suivi et la parfaite compréhension demandent des efforts et de l’attention ! Pour s’en convaincre, il suffit de lire les « Secrets de tournage ». Personnellement, je n'ai pas eu cette totale attention et je ne saurais donc prétendre avoir tout compris.
L’intérêt de ce thriller psychologique réside plus dans le mystère des origines de cette double vie que dans son déroulement au quotidien. Pour ce qui est des origines, c’est plutôt original et bien construit. Pour le reste ça manque clairement de crédibilité. Comme d’habitude Virginie Efira est brillante mais ne peut pas effacer les lacunes architecturales du film.
Franchement j ai regardé ce film parceque j apprecie beaucoup Virginie Efira qui est une excellente actrice, je m attendait à mieux vu les commentaires , je suis vraiment déçue. Aucune et émotion car ce film est bourré d incohérences. Comparer à des films d Hitchcock , on a sans aucun doute exagéré pour racoler le spectateur.
Pour commencer on ne peut que saluer un casting judicieux, évidemment Virginie Efira qui permet une empathie certaine, un Bruno Salomone en parfait contre-emploi, jusqu'au jeune Thomas Gioria dont la présence crée un lien subliminal avec son drame dans "Jusqu'à la Garde". On remarque plusieurs détails qui n'en sont pas et qui permettent une crédibilité de l'intrigue, entre autre le fait qu'un des conjoints est au courant de la double vie. Mais à l'instar de la vie compliquée de Judith en tant que spectateur on peut avoir du mal à comprendre, ou du moins à accepter quelques paramètres, par exemple comment avoir pu cacher la relation double aux grands-parents ?! Mais pourtant on y croit tant bien que mal, on se souvient de quelques faits divers encore plus improbables pour nous laisser s'y méprendre. Le plus gros défaut concerne le personnage du faussaire, rôle superflu et inutile. Néanmoins, le scénario reste malin, le drame sous-jacent déchirant, la performance de Virignie Efira émeut pour un drame aussi prenant que triste qui nous lâche pas du début à la fin. Site : Selenie
Nouveau film d’Antoine Barraud, réalisateur de l’étrange Le dos rouge (2015) et mon dernier de l’année 2021 vu en salle. J’ai trouvé le film très bien fait. La mise en scène est discrète, élégante, soignée. Le scénario est parfaitement construit, ouvrant petit à petit le mystère sur les secrets de cette femme troublante. Elle est merveilleusement interprétée par une Virginie Efira une fois de plus bluffante. Aussi troublante qu’inquiétante. Une performance bien plus notable à mes yeux que sa prestation dans le raté Benedetta (pour lequel elle risque pourtant d’être nommée aux César, mais le mériterait plus pour celui-ci). Un très beau casting (Quim Gutiérrez, Jacqueline Bisset, Valérie Donzelli, Bruno Salomone, Thomas Gioria, Nadav Lapid) l’accompagne avantageusement. Une ambiance particulière règne tout le long du récit, rendant cette femme encore plus énigmatique, si ce n’est attachante. Un vrai suspens psychologique pour un très beau portrait de femme et une descente aux enfers inéluctable et prévisible. J’ai donc bien fini l’année cinéma .
La première séquence de « Madeleine Collins » donne le la. Un long et très beau plan-séquence laissant s’afficher le générique montre une jeune femme faire un malaise dans un magasin chic en Suisse. Et puis un fondu au noir nous transpose dans un parc en compagnie du personnage joué par Virginie Efira. Intrigante et mystérieuse, cette accroche feutrée et étrange va nous hanter durant toute la séance jusqu’à ce qu’on comprenne le rapport. De la même manière on se demande longtemps qui est vraiment cette Madeleine Collins puisque ce n’est pas le nom du personnage d’Efira, mais juste celui d’un second rôle croisé rapidement. Faux-semblants, doubles, hallucinations ou autre, on se croirait presque dans un film de Brian de Palma. Et durant la première partie, il faut se laisser porter par ces révélations au compte-gouttes de cette femme menant une double vie.
Le scénario de « Madeleine Collins » est sans conteste l’un de ses points forts. Parfaitement écrit, la mécanique du suspense est huilée à merveille pour nous tenir en haleine. Chaque fois que l’on se dit que quelque chose n’est pas possible ou qu’il y a quelque chose qui cloche, une information ou un événement vient nous décontenancer ou répondre à nos attentes. Un script maîtrisé qui a toujours une longueur d’avance, dont la teneur et la résolution s’avèrent difficiles à anticiper mais qui ne laisse jamais le spectateur sur le carreau. Si dans la première partie il y a peut-être quelques longueurs, la seconde nous emporte totalement allant de surprise en surprise pour notre plus grand bonheur. C’est le genre de thriller conjugal, entre drame et psychologique, qui vous perturbe, vous happe, pour ne plus vous lâcher. On ne serait pas étonné que les américains ou autres se prennent d’amour pour le scénario et en fasse un remake. De plus, l’atmosphère mystérieuse mise en place par Antoine Barraud (qui fait preuve d’une immense maîtrise pour son véritable premier long-métrage, « Le dos rouge » ressemblant plus à un essai) est envoûtante et presque paranoïaque.
Et pour un rôle aussi complexe voire casse-gueule, il fallait une actrice tout-terrain de la trempe d’une Isabelle Huppert par exemple. Et c’est la décidément incroyable Virginie Efira qui s’y colle avec la force d’interprétation qu’on lui connait désormais. Cette actrice révélée sur le tard est vraiment incroyable, impossible de le nier. Et ce rôle très fort (après celui aux antipodes qu’elle a tenu dans « Adieu les cons » et ses multiples Césars) vient le confirmer. La récompense de la meilleure actrice pourrait lui être enfin remis avec cette composition nuancée et difficile. « Madeleine Collins » nous cueille donc du début à la fin avec ce labyrinthe psychologique sur la notion d’identité. Imprévisible et passionnante, cette œuvre tortueuse et glacée, qui nous fait passer de l’incrédulité à l’émotion et de la tension à des frissons d’angoisse, vaut pour son originalité et son implacable scénario. Une excellente surprise.
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Madeleine Collins commence comme un thriller mystérieux et malsain, un peu comme excellait à en concevoir Claude Chabrol.
On prend beaucoup de plaisir à suivre Judith / Margot dans sa double vie en France et en Suisse : deux compagnons, deux vies, des mensonges, plusieurs enfants.
Petit à petit, le tableau complet de la situation se dévoile à nous, au fur et à mesure que les personnages nous la font découvrir : c'est un processus classique qui transforme le spectateur en voyeur, et qui fonctionne ici parfaitement.
Malheureusement, le film se grippe un peu dans sa deuxième partie, une fois l'intrigue principale dévoilée. Plusieurs points faibles (une direction d'acteurs défaillante concernant les enfants, des maladresses scénaristiques, un montage qui s'étiole) viennent pondérer l'impression favorable que laisse toutefois le film au final.
Virginie Efira crève l'écran et justifie à elle seule qu'on aille voir le nouveau film d'Antoine Barraud. Il faut aussi noter deux participations de cinéastes amusantes dans des rôles non négligeables : Valérie Donzelli et Nadav Lapid.
Avec ce scénario un peu bancal le film vaut surtout pour la performance de Virginie Efira, impeccable comme à son habitude. La comparaison à Hitchcock que j'ai pu voir dans plusieurs commentaires est vraiment infondée, ne comptez pas là-dessus car vous seriez déçu...
À trop vouloir jouer la carte du mystère, laissant le spectateur dans le flou jusqu’au climax final, c’est plutôt celle de la confusion qui l’emporte. Ce qui rend "Madeleine Collins" plus agaçant qu’intrigant. D’autant plus que les dialogues sont souvent inaudibles.
Un thriller sentimental troublant et intrigant, terni par une dernière partie moins aboutie, mais porté par une Virginie Elfira bluffante. Gros bémol sur le fils insupportable. 3,25