Avis sur The Wave

Frank est un avocat n'hésitant pas à mettre sa morale de côté afin de s'assurer le confort de sa terne existence. Enthousiasmé par l'idée d'une potentielle promotion, il décide pour une fois de s'accorder un soir de relâchement avec son collègue et meilleur ami. Mal lui en a pris ! Emmené à une fête par deux filles rencontrées dans un bar, Frank essaye une mystérieuse drogue dont les effets extrêmement bizarres ne semblent pas s'amoindrir le jour suivant...

Sacré trip que nous propose là Gille Klabin en guise de premier long-métrage ! Imaginez un peu Richard Kelly et Hunter S. Thompson conversez à propos d'un pitch de film lors d'une soirée de beuverie et vous aurez une idée assez juste de l'esprit délirant qui anime celui de "The Wave". Bon, on est probablement loin de la chose la plus brillante qui aurait résulté d'une discussion alcoolisée entre les deux hommes -le film restera mineur- mais, tout de même, si la simple pensée d'une alliance aussi improbable titille votre curiosité, "The Wave" ne devrait pas vous décevoir !

Et, notamment, dans sa manière assez dingue de nous plonger dans le "voyage" vécu par son héros ! Venu du monde du clip, Gille Klabin impressionne en effet beaucoup par sa capacité à s'appuyer sur les aléas spatio-temporels de Frank pour donner une puissance de narration complètement dingue à son histoire. En plus d'arriver à nous faire partager sensoriellement la perte de repères du personnage par l'image (la séquence de la réunion professionnelle est juste folle à ce titre), les ellipses impromptues superbement maîtrisées au niveau de leur mise en scène confèrent à "The Wave" une fluidité d'enchaînement imparable, ne refaisant jamais tomber l'adrénaline de l'expérience (tout comme les effets de la drogue pour Frank). Même quand le film se pose un peu plus le temps de quelques tableaux oniriques absolument superbes, il parvient toujours à en redécoller avec la même nervosité, son rythme effréné lui donnant ainsi de réels airs de "After Hours" 2.0. D'ailleurs, preuve ultime de la maîtrise de Gille Kablin à ce niveau : quand le chaos ambiant laissera place à un relatif contrôle dans la dernière partie, "The Wave" aurait pu très bien se mettre à patiner mais, en réalité, il réussira encore à conserver le même impact simplement en déplaçant le curseur de sa narration sur une autre forme de surprise.

Cela dit, si "The Wave" nous immerge brillamment dans son délire, le contenu en lui-même de ce dernier se révèle moins percutant. Malgré la déstructuration volontaire de l'ensemble, les pièces du puzzle une fois assemblées révèle un chemin vers la rédemption très attendu aussi bien en termes de causes que conséquences. La volonté de cet avocat de corriger le tir sur ses actes passés s'inscrit bien entendu dans un contexte des plus extraordinaires mais, s'il avait été raconté plus posément, le manque d'originalité autour des fondations de ce tournant existentiel n'aurait guère surpris personne sur ses finalités. De ce côté, le film peut remercier Justin Long, le comédien n'a pas pas son pareil pour apporter une profondeur et une sensibilité singulières à ce genre de héros presque trop caricatural.
"The Wave" aurait pu pallier également ce problème de fond en jugulant mieux ses passages légers et le sens plus sérieux de son propos. Certes, le film rebondit bien de l'un et à l'autre dans sa globalité mais il manque peut-être ce petit liant en plus qui aurait pu décupler une vraie charge émotionnelle lors de ses derniers instants en plus des rebondissements.
Enfin, beaucoup reprocheront sans doute à "The Wave" de ne pas s'attarder sur les mécanismes principaux du fonctionnement de son trip mais ce serait vite éluder une donnée fondamentale que le film nous livre en amont et qui justifie assez facilement ce manque d'explications :
spoiler: Tout au début du film, Frank parle d'une expérience censée permettre aux cerveaux des cobayes de se rapprocher des effets d'une mort imminente (il dit comprendre désormais les mots de son colocataire de surcroît). C'est là une donnée capitale : on peut supputer que tout le film se passe en réalité dans l'esprit de Frank en train de mourir quand il est renversé par la voiture, son esprit ou carrément l'univers lui donne une chance de rattraper ses fautes pour partir en paix, comme une sorte de purgatoire mental désordonné.


N'y voyez pas là de malice mais on vous conseille fortement de vous essayer au trip cinématographique concocté par Gille Klabin. Le bonhomme est un sacrément bon dealer en la matière et, si sa marchandise gagne encore en qualité à l'avenir, il est fort possible que l'on y devienne totalement accro...

Wow, Le grand écart est vertical entre ce duo qualifiable de comique et cet univers distordu où tout le monde cherche sa réponse. La société de consommation, et pire, ses apôtres en prennent pour leurs grades, le message et le déroulement de l'histoire arrivent à rester clair au milieu de ce champs de bataille psychédélique de 1h30. Les personnages y trouvent chacun une place, sans être bâclé ou relayé en arrière plan, et le tout sur un visuel juste impressionnant.
Qu'on aime ou qu'on aime pas, Gille Klabin laisse ici une énorme empreinte sur son œuvre jusqu’à même imposer son style avec force. Personnellement j'ai aimé.. 3.9/5

"The wave" ne manque pas d'ambition et d'audace malgré la faiblesse de la production. C'est déjà appréciable. Toutefois, l'intention seule ne compte pas. L'intrigue se donne des allures complexes en jouant sur les distorsions temporelles. Malheureusement, le scénario ne tient pas la distance et s'enfonce dans des incohérences et la confusion. De plus, l'interprétation des acteurs n'est guère convaincante contrairement à la réalisation qui, elle, tient plutôt bien la route. Au final, pas mal d'ennui à visionner cette petite série B dont on ne retiendra que l'idée générale.

The Wave raconte l'histoire de Frank l'avocat spécialisé dans les assurances et de son copain Jeff alors qu'ils se fraient un chemin dans le temps. Lorsque Frank fait un coup d'un mystérieux dealer il se retrouve dans la vie et l'âme de la fête jusqu'à ce qu'elle se termine et qu'il découvre qu'il est toujours défoncé. Le film est ridicule dans sa présentation et sa caractérisation. Il y a le mari aux deux chaussures avec la harpie hurlante de femme, l'ami noir cool qui est un peu sordide tout un tas d'absurdités superficielles qui se font passer pour de la philosophie. Une réalisation fade et sans imagination un trafiquant de drogue qui prend plaisir à être ultra-violent et c'est leur seule caractérisation. Les seuls points de caractère qu'ils ont sont ceux qu'ils voyagent dans le temps. Les personnages n'ont aucune profondeur ni substance et il en va de même pour l'écriture. Bien que les dialogues s'enchaînent naturellement l'intrigue ne s'enchaîne pas choisissant des mots de mauvais goût et des conversations censées être profondes plutôt que de suivre la progression de l'intrigue. J'aimerais pouvoir en écrire davantage mais tout ca me dépasse et ce que j'ai dit ne constituerait qu'un remplissage ce qui est à peu près la totalité de ce film...

Le rythme est tellement effréné dans "The wave" que je ratais quasiment la lecture de la moitié des sous-titres, pourtant je suis habitué à l'exercice, et ce point m'a pas mal gêné. Hormis ça j'étais assez emballé par le concept et le visuel, certaines scènes sont excellentes d'inventivité (la réunion avec le patron) ou belles et poétiques ( spoiler: celles dans l'au-delà
), mais si l'ensemble constitue une belle construction scénaristique très originale, ça principale faiblesse réside définitivement dans son rythme endiablé. Pour moi le film aurait beaucoup gagné à être plus posé.

Moui, c'était rigolo sans être lourdingue. Enfin, surtout la première scène d'hallu infernale. Après... bon ça se laisse regarder, on suit l'histoire sans problème, mais ça ne dépasse pas le stade du divertissement mineur.

J'adore les films de ce genre, mais malheureusement malgré son bon rythme et sa super photographie le tout est brouillon. Pour un final qui a n'y queue n'y tête, il y a un gros problème de timeline...

Lorsqu'il s'agit de traiter d'un trip, il est difficile de rentrer dans le film mais il y a certains moments bien sentis

Avec des hauts et des bas, j’ai finalement trouvé ce film pas mal. Honnêtement, il est génial durant 70% mais ça devient très lourd à la fin. On se laisse bien porter, mais tout d’un coup, le scénario complexe prend trop le dessus et tout devient brouillon. Il y a un délire de mélange de jours que je n’ai pas apprécié. On passe d’aujourd’hui, à hier, puis demain. À la fin j’étais un peu perdu en ayant du mal à suivre. L’effet de la drogue donne le concept de saut temporel. Au début, c’est vraiment fun la manière d’être utilisé mais je ne sais pas pourquoi le réalisateur a voulu partir dans tous les sens. Sans trame de fond critique, cela aurait été plus agréable. Surtout que le délire de la drogue est top. J’adore les passages de vague quand le personnage est en trans. Ça rend super bien. Certains passages assez fous vont être assez drôles. Toute la force du film aurait pu reposer sur ça largement tellement ça sort de la normale. Justin Long sort une belle performance. Je l’ai découvert dans ADMIS À TOUS PRIX (2006) -Pour la petite anecdote, il y avait aussi la présence de Jonah Hill dans cette comédie - depuis, j’aime bien le voir même s’il n’a pas fait de grands rôles. J’ai été aussi agréablement surpris de voir Donald Faison de SCRUBS dans le rôle du pote de beuverie.

C'était un put*** de bon film, indépendamment de tout le trip hallucinogène parfois hilarant que traverse le anti-héro de ce film initiatique, il y a une leçon, une philosophie de vie pertinente qui soutient tout le scénario, il faut savoir "lire entre les lignes" pour le comprendre, ou plutôt voir entre les images en l'occurrence.
Je ne me suis pas ennuyé une seconde, il ne faut pas se prendre la tête à essayer de reconstruire la cohérence temporelle des épreuves que traversent le personnage principal qui fait des bonds dans le temps d'avant en arrière, à la fin tout s'explique, et la conclusion de l'histoire m'a encore bien fait rigoler. Karma is a bitch ? tu m'étonnes !