Supercherie!
A nos amis teasés par le scandale autour de ce film ayant fait évacuer 20 personnes par pompiers au festival de Cannes, disons le très clairement: deux possibilités: soit la version proposée actuellement dans nos cinéma est une version révisée, découpée à la baisse, aux passages ‘insoutenables’ retirés pour passer auprès d’un public, (ce qui n’est pas le cas), soit toute cette polémique est un coup monté par la presse et des comédiens payés pour faire semblant d’avoir des malaises durant le film, afin d’attirer toute cette belle communauté d’amoureux du très sal vers un film à plusieurs parsecs de ses promesses.
A mes amis se tapant des barres devant des films tels que ‘A Serbian Film’, ‘The Human Centipede II’, ‘August Underground’ ou encore ‘the Vomit Gore’, (déjà bonjour, enchanté de me sentir moins seul), niveau terreur visuelle et psychologique, on est ici à plusieurs années lumières de ces titres; pour évoquer des titres plus ‘familiers’ au commun des mortels, on est encore plusieurs unités astronomiques en dessous de films tel que ‘Martyrs’, ‘The Seasoning House’ ou encore ‘Cannibal Holocaust’.
Sur les plans psychologique et graphique: on est tout bonnement en terrain connu.
Là où on est dans l’inédit, c’est, pour commencer, dans la nationalité du film (cocorico je le radote toujours mais bon sang quand arrêterons nous de pondre comédies insipides et débilitantes sur comédies insipides et débilitantes pour aller explorer des terrains obscurs que nos réalisateurs maîtrisent pourtant si bien ?), et ensuite dans son scénario.
Mais là arrive un premier problème..: 1h48 est une durée tout à fait honorable, mais bien que ce film ne soit pas (je le répète), une version coupée de l’Alpha, il y a un sentiment de coupe… très présente.
Cette partie de l’évaluation spoile les premières minutes du film et récupère les spoilers de la bande annonce:
On a donc affaire une à femme ayant eu le crâne brisé lors d’un accident de voiture durant son enfance, remplacé par une plaque de titane, ellipse narrative jusqu’à son passage à l’âge adulte, où elle a atterri dans un milieu on ne sait pas trop lequel ni comment, avec une personnalité (innée? (déjà un peu spéciale avant l’accident), (lié à l’accident? dont il n’est fait mention d’aucune séquelle psychiatrique), une panoplie de tatouages semblant vouloir signifier des éléments de sa vie mais sans explication (son parcours scolaire avec le visage défiguré? Des évènements traumatiques divers survenus pendant ou après? Etc…), bref, flou total sur son background, c’est une personnalité dans son monde, on ne sait pas jusqu’où ça s’étend, fascination pour les voitures non développées? Simple strip-teaseuse ayant son lot de mecs ‘amoureux’? comment a-t-elle été conduite là (élément pourtant important pour le film), pour un personnage principal présenté sans être présenté. Tueuse en série consciente ou inconsciente? Avec ou sans mobile? Tout un tas de questions fondamentales laissées à l’oubli.
Ensuite:
Enceinte,
‘’pourquoi’’
ce liquide noir (très méta et proposant des images intéressantes) qui sort de son corps, n’étant apparemment pas du sang étant donné que ses plaies sont normalement rouges, mais plutôt de l’essence de voiture tel qu’on le voit couler d’un tuyau dès les premières scènes ?
, ‘’pourquoi’’
ce ventre avec une plaque de titane sous la peau grossissant en même temps que le ventre tel un élément biologique faisant parti à part entière de cette femme ?
, ‘’pourquoi’’
ce nourrisson à la colonne vertébrale en titane?
, ‘’pourquoi’’… ‘’pourquoi’’… ‘’pourquoi’’… sans arrêt; Zéro antécédent, le spectateur est projeté dans un univers inconnu qui lui impose des éléments censés lui être acquis, comme si il avait loupé un épisode, voir une saison entière.
Côté intérêt cinématographique, impression générale (presse et spectateur Allociné) et personnelle, ça reste une expérience sortant des sentiers battus à découvrir, un ‘Drame, Fantastique, Thriller’ pour reprendre ce qu’en dit Allociné porté sur des séquences légèrement ‘gores’ (sur une quinzaine de personnes dans la salle, on était trois ou quatre à se gausser tout le long).
Canular total sur le plan de ‘’l’insupportable’’ ? à côté des rires, une unique personne a effectivement quitté la salle.
Donc, bien que cela m’échappe, âmes sensibles s’abstenir?
Pour les autres, au-delà du mensonge, le film, qui n’a jamais été venté de film d’horreur, vaut le détour.
Contrairement à une interviewée qui assurait qu’il était important de le voir non pas en VOD mais sur grand écran, non, un écran de TV ou d’ordi pour un film comme celui-là, c’est très suffisant.
Déçu par rapport à mes attentes, mais agréable moment tout de même.