Voilà maintenant un an que je n'avais plu mis les pieds dans un cinéma, depuis The King of the Staten Island de Judd Appatow. Il étais question de pompier aussi, la référence s'arrête ici ! Non, sans déconner, sa m'avais manqué.
Avant d'en raconter un peu plus sur Titane, d'analyser un peu le film en lui-même, j'aimerais dire qu'avant de me rendre en salle j'étais déjà ravi que cette réalisatrice obtienne la Palme d'Or à Cannes. Oui, cela peu sembler un peu bizarre, il faut dire que j'ai tellement aimé Grave, le premier film de Julia Ducournau et tout l'Univers qu'elle a trainé avec elle que la voir triomphé avec son film de " genre " au fond ne peut que m'emballer. La voir envoyer des coups de pompes la ou il faut m'enchante ! Peut être qu'enfin le cinéma hexagonal prendra le train en marche ...
Après en être sortie, je confirme tout mon intérêt pour l'approche et la dévotion de Julia Ducournau à son travail. Aussi remuant soit-il, l'épreuve vaut bien les dix balles ! Tout le monde cite évidemment Cronenberg, elle ne s'en cache d'ailleurs pas vraiment, j'y ajouterais un trip à la Tarantino dans sa
tuerie à la Kill Bill, Agathe Rousselle à des faux airs d'Uma Thurman qui plus est dans cette scène.
D'autres films me sont aussi venue comme ça sans trop y réfléchir, Rosemary's Baby de Polanski ou le plus récent Joker de Todd Phillips ( vu au cinéma aussi pour ce dernier ). La sensation de malaise constant y est surement pour quelque chose. Deux ou trois flashs sur la souffrance des corps et sur la violence psychologique qui s'y introduise de ce fait on des lors de me convaincre du rapprochement.
Julia Ducournau aime noyé le poisson, sa conception en trois actes laisse cours à ses impulsions et change le ton du film à plusieurs reprises. Titane à bien des regards est un long métrage sur " les " genres, elle va chercher loin à ce sujet. Elle choisit pertinemment de se débarrassé de suite de toute cohérence trop formelle avec ce " Hug " venue d'ailleurs dans son introduction jubilatoire. Franchement, les premières minutes du film sont vraiment drôle ! Le déréglage entériné, elle remet tout a plat et de qu'elle manière. Un peu bourrin sur les bords toutefois. Elle souhaite choquer son monde, elle y parviens, bravo à elle. Un peu de subtilité manque à garnir l'édifice, de mon point de vu.
Je creuse un peu pour expliqué mon ressentit. Le soucis n'est pas dans l'intention mais bien dans la fabrique. L'écriture est parfois trop abrupte mais son choix esthétique fort chatoyant, l'idée du contraste opère il est vrai mais plutôt que de porter avec force son propos elle le diminue. Non pas que Julia Ducournau se fourvoie et fonce tête baissée, non, elle esquinte sans vraiment le faire et pour moi, ca bloque ... On ne pouvais faire un pareil reproche à Grave tant il y'avais une mesure, une conduite vers le bas à la fois rapide mais aussi ralentit par à-coup. Au jeu des comparaisons et bien il n'y a pas match. J'ai bien conscience que Titane n'emprunte pas le même parcours que son prédécesseur, du moins pas tout à fait car il y'a des similitudes mais rien n'y fait, je me suis fait cette remarque trop de fois.
Du coté interprétation, il y'a de sacrée numéros. Les personnages sont bien identifiables et pourtant il y'a des surprises. Des heurts bien venus. Alexia par exemple passe par touts les stades et elle chamboule de par ces décisions bien à elle, vraiment chelou ... Agathe Rousselle y donne de sa personne, pas facile de s'employer tel qu'elle le fait.
Le pétage de pif sur le lavabo, magnifique geste d'autodestruction, franchement bravo !
Vincent Lindon est lui à bloc, trop pour moi je dois dire. Le type est un immense acteur, très investit, tout ça. A mes yeux je n'ai pu voir le Vincent du film, tout simplement. Par contre Bertrand Bonnello devant la caméra, validé. Un petit mot pour Garance Marillier qui est génial, encore une fois.
Titane n'est pas le très grand film tel qu'on l'attend, il se situe autre pars, dans une autre sphère. Un endroit qui avance et prospère car il cherche, creuse, rate, élabore, cite mais ne récite pas. Une réalisatrice qui crée, façonne et qui aime ce qu'elle fait. Une passionné qui moi ma contaminé. Je continuerai d'aller voir ces films en salle car vraiment c'est bien ce cinéma là qui pour moi doit être le plus soutenue, encouragé, poussé à grandir... Indéniablement !