« Pourquoi je vis », le biopic tant attendu sur Gregory Lemarchal, réalisé par Laurent Tuel (réalisateur de la chouette série « Speakrine » et du film « Jean-Philippe ») arrive enfin sur les écrans de télévisions ! Tout le monde s’impatientait de voir comment l’histoire de ce chanteur à la carrière interrompue en pleine gloire, allait être adaptée à la télévision par la chaîne TF1. Et bien, globalement, ça donne dans le chaud et dans le froid…
D’abord, l’idée de retranscrire l’histoire de Grégory Lemarchal sous forme de téléfilm est loin d’être une mauvaise idée sachant qu’il a été connu grâce à la télévision et la Star Academy 4. Cela permet à chacun qui a pu le connaître de faire découvrir son histoire à tous et de parler d’une maladie toujours un peu floue : La mucoviscidose. Et dés les premiers instants du film et tout du long, (avec son enfance), on comprend réellement les problèmes qu’engendre cette maladie. Et cela en grande partie grâce aux magnifiques talents des comédiens avec un super choix de casting ! Déjà Odile Vuillemin dans le rôle de la mère de Grégory nous emporte rapidement dans son interprétation sublimée par son mari joué par Arnaud Ducret, dans un rôle plus sérieux qu’à ses habitudes. On retrouve vraiment les mimiques de ces personnages pour avoir vu pas mal d’images de Pierre et Laurence. Et puis il y a le très talentueux et prometteur, Mickael Lumière (« La vérité si je mens, les débuts », « Mon bébé »), dont la ressemblance troublante avec l’artiste, nous fait oublier l’acteur derrière, ce qui est déjà une immense prouesse ! Et puis ces fameuses séquences chantées nous sont bien retranscrites et l’on y croit vraiment ! Le reste du casting s’en sort haut la main et c’est peut-être le point fort de ce long-métrage que ce soit Karine Ferri interprétée par la jeune Candice Dufau, Kamel Ouali par Alexis Loizon, etc…
Maintenant, parlons des gros points qui fâchent à commencer par la chronologie que le film se donne. Pourquoi lors de la première partie s’amuser à mélanger enfance, adolescence, et âge adulte à la Star Ac ? Ca donne un melting-pod géant qui a du mal à réellement créer une véritable atmosphère et une réelle continuité dans la réalisation, qui, on va se le dire, n’a rien d’extraordinaire… Dans la deuxième partie, ça s’améliore en se concentrant vraiment sur la période de la Star Ac et l’après-émission. Et c’est là ou l’on arrive au deuxième mauvais point, le scénario est lisse et n’apporte aucune réelle surprise. A part les parties concernant l’enfance qui apportent un véritable plus, tout ce qui concerne le show télé me paraît être littéralement un copié-collé des extraits présents dans émission (je pense notamment à la scène de victoire à la Star Ac avec ce cri de victoire qui ici sonne beaucoup moins émouvante). Et puis la plupart des choses racontées dans cette deuxième partie sont déjà connues, vu, revu et réentendu. (Par exemple avec ce passage à l’Olympia dont on a déjà parlé je ne sais combien de fois et qui n’apporte pas grand-chose au film). Et puis, ce qui pose encore un problème dans le scénario, c’est qu’on oublie totalement de nous parler, ce sont les chansons de l’artiste lui-même ! Bien sûr qu’on entend « Sos d’un terrien en détresse », « Et maintenant » (casé vraiment en fin de film à l’improviste), « Ecrit l’histoire » mais il n’y a aucune explication sur le choix d’un titre, sur sa signification, sur son écriture, sa conception, rien de tout ça. Et puis, ça manque cruellement de sentiments, d’honnêteté et surtout de passion ! La sensation finale qu’on éprouve après une heure et demi de film, avec une fin totalement expédiée et avec une campagne de promotion géante pour l’association Lemarchal (au moins, ça nous évite d’avoir une séquence finale larmoyante), c’est qu’il ne nous a rien raconté de neuf, de passionnant et surtout de l’artiste à l’intérieur (ses pensées, ses angoisses, sa rage, ses sentiments, tout simplement !). Et je pense surtout que c’est dû sûrement au format du téléfilm, d’un budget tout simplement insuffisant (suffit de voir le plateau de la Star Ac, qui semble tout droit emprunté de l’émission « La chanson secrète, ou encore les différents anachronismes) et parce qu’ils ont essayé de faire tenir tout cette histoire en 1h30 tout en la divisant en 2 parties, pour faire plus de publicté , bien évidemment ! Franchement, on aurait pu le prolonger le format facile d’une bonne demi-heure afin de vraiment bien se poser et de prendre son temps.
Ce qui ressort de ce téléfilm, c’est un sentiment de travail baclé malgré un bon matériel de base (sachant qu’il y avait le livre de sa maman Laurence Lemarchal « Sous ton regard » et de Leslie Lemarchal « Mon frère l’artiste », ou encore des différents témoignages proches ou lointains d’autres artistes).Même si le travail d’interprétation est plus qu’excellent et que la jeunesse, ainsi que la maladie de Grégory ait été abordé, il manque clairement quelque chose pour en faire un biopic vibrant et rendant hommage à l’artiste parti trop tôt.