Ne voyant pas Sylvester Stallone au casting, mais avec Michael B. Jordan à la mise en scène, je craignais de voir cette suite. Mais, finalement, "Creed II" a encore réussi à me surprendre, même si le résultat est un peu en dessous des deux précédents opus. Clairement, l’absence de Sylvester Stallone se ressent. Et je parle surtout au niveau de l’univers même de la licence. Il était encore très présent dans le dernier film et ce projet devait marquer le tournant de la saga, celui-ci étant le premier à ne pas faire apparaître son personnage. Une chose inévitable, mais qui arrive comme un cheveu sur la soupe. On n’en parle jamais au sein du film, il semble totalement avoir disparu. Et le fait de balayer le personnage le plus important de cette saga de cette manière semble vraiment trop léger. Et pour le reste, on ressent également que son style d’écriture manque. Forcément, c’est très difficile de faire autant de films sur une saga autour de la boxe. Mais Sylvester Stallone avait toujours réussi à se renouveler, sans jamais tomber dans du déjà-vu. Sauf que ce scénario-ci s’avère un peu plus faible que les précédents. Le côté "déjà-vu" ne ressent pas énormément à mon sens, on réussit quand même à avoir quelque chose de neuf et d’un peu surprenant. Mais il y a beaucoup d’éléments qui sont assez mal gérés.
Que ce soit toute l’intrigue autour de la violence de sa fille, qui ne sera jamais exploitée, ou que ce soit la conclusion trop gentille de l’intrigue principale. Même si le final est bien fait, j’avoue que la scène de discussion entre Adonis et Damian est un peu trop légère au vu de leur passif.
Cela peut donc paraître un peu beaucoup, et on peut donc penser que ce nouvel opus n’est clairement pas à la hauteur des précédents, mais ce n’est franchement pas le cas. Notamment, car Michael B. Jordan a fait un très bon boulot de réalisateur. J’ai beaucoup aimé son approche visuelle en général, il apporte quelques nouveautés et des concepts assez intéressants. Le fait de séparer Adonis et Damian au niveau des couleurs par exemple, l’un étant plus symbolisé par le jaune, et l’autre par le vert. Les combats ont également leur lot de plans assez intéressants, avec pas mal de ralentis venant du style des mangas japonais. Le concept est plutôt bien retranscrit et j’apprécie l’inspiration. Le combat final est particulièrement bien réussi en conséquence, avec beaucoup de tensions,
notamment ce moment où le décor disparaît, c’est vraiment très beau et impressionnant !
Ajouter à cela, le fait que le casting soit toujours aussi convaincant, que la bande-son soit de qualité (même si elle l’est tout de même un peu moins que précédemment), et que l’ensemble reste toujours aussi captivant, on se retrouve alors face à une nouvelle réussite de la saga. Je comprends certes les reproches de beaucoup de spectateurs vis-à-vis de ce film. Mais même s’il est un peu moins bon que les précédents, ce projet a beaucoup de choses vraiment intelligentes à proposer. Pour conclure, un renouveau intéressant, mais qui est encore à creuser malgré tout.