Après le cataclysme en salles de cinéma (les défis des jeunes qui devaient se battre pendant les projections... Un bonheur comme ambiance au quotidien), après l'annonce que Sylvester Stallone n'apparaissait pas dans cet opus (ayant perdu tous les droits, un comble pour une saga qui pompe allègrement sur le personnage qu'il a popularisé), et après un deuxième opus très faiblard, c'est en traînant les pieds qu'on a vu ce troisième opus de Creed. Et on peut dire que c'était pire qu'attendu : rien ne va dans ce film de boxe. Les combats sont mal filmés (doublure numérique pour accentuer les chocs qui se voit à cent mètres, cadrage trop serré qui ne laisse jamais respirer le combat - ce que Stallone avait si bien défendu dans ses Rocky, est fichu à la poubelle - et des issus de combats qui ne laissent aucun doute sur le gagnant), personnages très peu intelligents (la raison de la bagarre ? "Tu m'as pas écris de lettres !"... Non, vraiment ?! ; et on ne parle pas de la conjointe qui emmène sa fille à un combat de boxe mais lui cache les yeux avec un air dégoûté... On n'est pas là pour se faire des câlins, elle semble le découvrir), et un Jonathan Majors très gênant à regarder (outre le fait que sa performance est digne d'un nanar - il est également mauvais chez Marvel, alors on n'est pas surpris - on est assez gêné de ce rôle de boxeur violent, au moment où la Justice américaine doit définir si la réalité n'a pas rejoint la fiction). Alors, ce qu'on retient de ce Creed III ? Qu'il est plus que temps de raccrocher les gants, quand on voit que Michael B. Jordan n'est pas fichu de tenir correctement sa caméra lors des combats (n'est pas réalisateur qui veut...) gâchant ce qui devrait être l'atout-même du film, quand on voit le scénario ridicule du tâcheron déjà responsable du navet Space Jam - Nouvelle ère (qu'on leur donne du papier, un Bic, et qu'ils s'écrivent toutes les lettres d'amour qu'ils veulent, tant qu'on peut s'éviter les matches de boxes filmées n'importe comment), quand on voit Jonathan Majors "jouer" (toujours un plaisir, de film en film... attention, ironie), quand on voit le final prévisible et sans aucune surprise en cours de route. Donnez-nous une paire de gants qui sentent la vieille sueur, et un short bouffant à l'élastique invasif, on montera avec plaisir sur le ring pour mettre des patates à ce réal et ce scénariste qui ont massacré l'héritage de Stallone. Appelez un dentiste.