L'épisode le faible de la saga.
On pourrait même l'exclure de la franchise Rocky, tant l'émotion présente en fil rouge dans chaque épisode est ici totalement absente, ou en tout cas, rate sa cible à chaque tentative.
Creed III se rapproche plus d'une série B ou d'un direct-to-video. Il aurait d'ailleurs sans doute gagné à ne pas être exploité en salle et acquis un peu plus d'humilité.
Le film est en effet, plus proche d'une ode à Michael B Jordan, ici réal et premier rôle, que l'histoire d'un boxeur. Enchaînement de plans mettant en valeur la star hyper lookée, père-fils et mari idéal. Arrière-plan présentant un tableau plus grand que nature des muscles saillants du héros, dans le salon de celui-ci.
Alors vous allez me dire, c'est voulu, à l'instar de Rocky III, Jordan veut montrer dans Creed III que ce-dernier s'est embourgeoisé. Ok, sauf que même si c'est une resucée de l’œil du tigre, rien n'y fait. C'est maladroit, bourré de clichés, et surtout l'acteur a beau se montrer sous ses meilleurs angles, le charisme n'est toujours pas là ! Et si le troisième épisode de la saga originelle était elle aussi pourvu de stéréotypes, le savoir-faire lui était bien présent, et l'émotion en toile de fond constante, à l'inverse de ce Creed où c'est le fameux tableau des muscles du héros qui est constamment présent.
Voici un film où l'histoire n'a aucun impact sensoriel sur le spectateur, malgré les efforts pour nous faire tirer les larmes, la magie n'opère pas. Bien au contraire, place est faite au ridicule, voire à l'absurde : la scène de fin peut presque mettre mal à l'aise par sa ringardise.
Même en faisant abstraction des jeux d'acteurs plus que limites (la faute à la direction ou au casting en lui-même ?), les scènes de combat sont à défaut d'être novatrices, improbables. Essayez juste de parer un coup à la manière d'Adonis, c'est juste impossible en réel. Dans les épisodes de Rocky, voire même jusqu'à Creed II, le spectacle était important mais pas au détriment d'une réalité d'échange de coups entre deux boxeurs. Dans le cas présent, la référence volontaire à Dragon Ball éloigne toute véracité aux combats proposés.
Un film que l'on a envie d'oublier aussi qu'il a été visionné.
Michael B Jordan a sûrement voulu mettre sa pierre à l'édifice, mais échoue en l'enterrant de sa prétention.