A vu « Lumière - L’aventure continue » documentaire de Thierry Frémaux réunissant une centaine de vues des Frères Lumière. 1h45 d’un plaisir et d’un émerveillement enfantin que de voir sur très grand écran et avec une qualité exceptionnelle les premiers films de l’histoire du cinéma. Il y a tout juste 130 ans, Auguste et Louis Lumière (nom prédestiné s’il en est) ont inventé le cinématographe, c’est à dire la première projection collective d’un film sur grand écran le 22 mars 1895. Noir et blanc, caméra fixe, durée maximum 50 secondes. S’enchainent avec bonheur et émerveillement « La sortie de l’usine » , « La pêche aux poissons rouges », « Le forgeron », « La mer « , et l’inévitable « L’arrivée d’un train en gare de la Ciotat « (qui faisaient hurler de peur les spectateurs qui avaient l’impression que le train filait droit sur eux). Les commentaires de Thierry Frémaux sont instructifs, légers et souvent amusants. Ces plans séquences à l’extérieur pour la plupart (pour bénéficier d’une lumière optimale) préfigurent le cinéma de la nouvelle vague plein de vie et de naturel. Les frères Lumière, leurs femmes, leurs enfants sont les premiers « acteurs » de ces scènes banales et amusantes de tous les jours. Puis petit à petit c’est une ouverture sur le monde en mouvement (Japon, Indochine, Afrique, Etats-Unis…) qu’a permis cette invention génialissime. C’est cette fenêtre, cet éveil, cette curiosité, cette émotion qui me passionne dans le cinéma… vivre par procuration, être bousculé, surpris et ému par l’autre bout de la terre, de mes pensées, de mon quotidien. La musique de Fauré (contemporain des Lumière) accompagne au plus proche et comme une évidence cette symphonie des Lumière.