Titre du livre " Maigret et la jeune morte" écrit en 1954 par Georges Simenon (1903 -1989) l'homme à la Pipe.
Excellent film à la française dans un Paris de la première moitié du 20ième siècle. L'ambiance, les décors, les costumes, le jeu des acteurs, tout est bien en place, réussi. La lenteur du film (et c'est sa première réussite !) est à l'image des pas pesants de ce Maigret, commissaire à la corpulence rassurante . Un film lent, sans actions, sans poursuites, et pourtant le film est rythmé. Rythmé par la qualité des dialogues si posés, si bien écrits, si rares, parfois murmurés, parfois marmonés . Rythmé par le choix précis de chaque plan et la qualité de la photo. Rythmé par la progression de l'enquête, pas à pas, tranquillement. Maigret est humain, attentif, empathique mais ne l'exprime pas : il regarde, observe, écoute. Et Depardieu n'est pas Depardieu, il est LE personnage, entièrement métamorphosé, il est bluffant : un Maigret posé, triste plus déprimé que bouguon. Le film a respecté l'ambiance de l'œuvre de Simenon. Le rôle de Mme Maigret, épouse traditionnelle ( on est dans les années 50) attentive, est utile à l'énigme, soutien psychologique. L'enquête est jalonnée de rencontres ou des rencontres qui conduisent l'enquête. Des rencontres aussi qui renvoient au passé douloureux de cet homme.