Marcher sur l'eau a été tourné dans le nord du Niger entre 2018 et 2020 et raconte l'histoire du village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, qui se bat pour avoir accès à l’eau par la construction d'un forage. Chaque jour, Houlaye quatorze ans, comme d’autres jeunes filles, marche des kilomètres pour aller puiser l'eau, essentielle à la vie du village. Cette tâche quotidienne les empêche, entre autres, d'être assidues à l'école. L'absence d'eau pousse également les adultes à quitter leur famille chaque année pour aller chercher au-delà des frontières les ressources nécessaires à leur survie. Pourtant, cette région recouvre dans son sous-sol un lac aquifère de plusieurs milliers de kilomètres carrés.
C’est le second documentaire réalisé par l’actrice Aïssa Maïga connue pour des comédies comme Il a déjà tes yeux en 2017. Marcher sur l'eau a fait partie de la section éphémère "Le cinéma pour le climat" du Festival de Cannes 2021.
Intéressant de découvrir Aïssa Maïga derrière la caméra dans ce bon documentaire.
Marcher sur l’eau va se dérouler donc au Niger dans le village de Tatiste. Ce pays d’Afrique de l’Ouest est touché de plein fouet par la sècheresse. C’est une ancienne colonie Française dont le territoire s’étendant en partie sur le désert du Sarah. Cela vous donne une idée du type de climat. D’autant plus qu’avec le réchauffement climatique, ça ne s’arrange pas.
Je dois dire que ce documentaire m’a étonné par sa qualité cinématographique. En effet, généralement avec ce type d’œuvre, c’est l’information qui est primée et l’image passe en second plan. Cette fois, tout va être à égalité. On a énormément de plan d’ensemble pour un paysage désertique et magnifique. C’est visible qu’un gros travail sur la photographie a été fournie afin de donner une belle image de ce pays. Pour le coup, c’est une mission totalement réussite. Après j’ai trouvé par moments que le montage allait un peu trop loin. En effet, sur des dialogues la tendance à faire des champs/contrechamps est certes standard dans le cinéma, mais mi dans un documentaire je trouve ça retire le côté naturel.
Suivre les habitants de ce village n’en reste pas moins intéressant. On va accompagner en particulier Houlaye, une jeune adolescente. Elle est au cœur de la vie de Tatiste. Avec elle s’est l’occasion de voir comment se passe le quotidien de ses habitants. Que ce soit par les classes ou encore gagner sa vie, la façon de faire ne ressemble pas à ce qui se vit en Occident. C’est donc forcément une belle valeur ajoutée à notre culture. J’aime me pencher sur ces cultures et apprendre d’elles. D’autant plus que dans ce cas, c’est bien présenté.
Le documentaire va aussi jouer sur le côté émotif. Déjà être au quotidien avec Houlaye fait que des liens vont se créer. On va s’attacher à cette enfant et on va être touché par les difficultés qu’elle rencontre. C’est l’occasion de se rendre compte que certaines actions du quotidien, très simple pour nous, peuvent être une épreuve au Niger. Je pense notamment à l’enseignement car la condition climatique n’aide pas. La journée il fait parfois tellement chaud, que les cours se déroulent la nuit. En effet, pas de climatisation dans les écoles aux moyens précaires. Le plus problématique va être de s’approvisionner en eau. Il faut aller au puy artisanal qui ne creuse pas profond et donc peut être facilement à court d’eau. Pour ceux qui en doutaient, l’eau est une richesse inestimable. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle ça l’or bleu. Voir leurs conditions de vie et la façon dont il l’accepte humblement sans jamais se plaindre, est quand même impressionnant et fort respectable.