Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Ça vaut pas Au revoir là-haut.
J’aime Les couleurs de l’incendie seulement parce que j’ai aimé le livre dont il est adapté.
L’adaptation est fidèle, en même temps Pierre Lemaitre, l’auteur lui même signe le scénario. Ça aide.
Quelques arcs narratifs sont malheureusement manquants mais bon, on peut pas tout avoir.
Et quelques passages fonctionnent très bien à l’écrit mais plus du tout à l’image.
La fin est un peu trop expéditive.
Le film adapte le livre donc, il ne se place pas comme suite du film Au revoir là-haut, dont il ne tient absolument pas compte. La distribution est remaniée et c’était sûrement sa plus grande erreur.
Bien qu’il n’apparaisse que quelques instants, j’aurais aimé revoir Niels Arestrup en Marcel Péricourt. De même pour Kyan Khojandi en Dupré.
À part ça les comédiens sont bons. Fanny Ardant contrairement à d’habitude mériterait d’être encore plus extravagante. Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Olivier Gourmet, Olivier Rabourdin et Alban Lenoir sont excellents, comme d’habitude. De même pour Alice Isaaz et Jeremy Lopez, moins confirmés. Clovis Cornillac est étonnamment bon. Gros bémol pour les deux interprètes de Paul, impossible de leur en vouloir, mais plutôt au réalisateur et aux responsables du casting.
Le découpage est mauvais, bien trop voyant et injustifié. C’est tentant de faire des effets de style, mais ça nuit au film. Je reste moins intransigeant sur la séquence du turboréacteur là c’est convaincant.
La photo est moche, les décors sont moches, les costumes sont moches. Sauf que c’est pire que ça. Dès le premier plan, plan d’ensemble sur Paris avec une surimpression "Paris, 1929", on ne voit pas Paris en 1929 mais le Paris d’aujourd’hui. C’est très étrange comme sentiment mais ça se manifeste sur le reste du film : on ressent des décors et des costumes d’aujourd’hui.
L’hôtel Péricourt, théâtre d’une importante partie de l’intrigue, est vide. Il était magnifique dans le film de Dupontel, riche, chargé, élégant. Et là on nous fait le coup des murs blancs. C’est impardonnable sur un film de cette ampleur.
En gros c’est bien mais ça aurait été mieux avec Albert Dupontel aux commandes.