Situé chronologiquement après Au Revoir Là-haut, le Goncourt de Pierre Lemaitre sur les mésaventures de deux poilus dans le Paris de l’après-guerre, adapté par Albert Dupontel avec le succès que l’on sait (deux millions d’entrées, deux César), Couleurs de l’Incendie reprend une poignée de personnages secondaires, pour raconter une histoire tout à fait différente. Son décor n’est plus celui d’une France d’après-guerre bricolant sa survie, mais d’un pays aux plaies pansées, en reconquête industrielle… février 1927, suite à la mort de Marcel Péricourt, Madeleine, (Léa Drucker) sa fille, se voit hériter de l’empire financier qu’a bâti son père. Lors de la cérémonie des obsèques, le fils de Madeleine, Paul, va avoir un geste inattendu, lourd de conséquences pour la suite des événements. Gustave Joubert (Benoît Poelvoorde) collaborateur très proche du défunt père de Madeleine, va réussir à soutirer toute sa fortune. Face à un collaborateur avide de pouvoir, un oncle, bon à rien, Charles Péricourt , politicien plus ou moins corrompu (Olivier Gourmet) et un journaliste monstrueux, André Delcourt (Jeremy Lopez), la fille de Marcel Péricourt va devoir établir un plan minutieux et infaillible pour se venger, aidé par son ex-chauffeur, Monsieur Dupré ( Clovis Cornillac) , son ancienne secrétaire , Léonce Picard ( Alice Isaaz) d’abord passée à l’ennemi puis revenue auprès de son ancienne patronne aidé par son mari Robert Ferrand (Alban Lenoir) …Couleurs de l’incendie est donc l’histoire d’une vengeance, mais qu’est-ce qui fait que l’on ne s’attache pas aux personnages principaux ? Bien que les motivations de Madeleine soient compréhensives et brillamment exécutées, Léa Drucker, elle, l’est moins. Son interprétation n’est pas marquante et son jeu n’est pas concluant, ce qui fait qu’on ne s’attache pas à son personnage, de même qu’à Lucien Dupré, interprété par un Clovis Cornillac sans charisme et sans saveur…Les personnages sont comme étouffés dans un épais mélodrame romanesque, des décors certes somptueux mais écrasants, une musique trop présente…et 2h 16 c’est long !!! J’en ai ressenti un sentiment de frustration, certains personnages auraient gagné à être d’avantage développés, où certaines intrigues auraient mérité plus de profondeur…quitte à en alléger le décorum…