Ce film part d’une idée qui m’intéresse (dans notre société nous sommes de plus en plus fréquemment soumis à une tension forte, au stress) et voir un groupe masculin de thérapie est un scénario simple mais avec un certain potentiel. La mise en place du film est très bien, jusqu’à ce que tous ces hommes arrivent dans le lieu de thérapie. Après, c’est un peu plus compliqué il faut bien avouer ! Sept hommes pour ce groupe, c’est clairement trop : tous les personnages n’ont pas la même écriture, certains sont plus intéressants que d’autres (en raison des interprétations aussi) et certains m’ont laissé neutre (pas d’empathie, ni d’antipathie, et je trouve ça regrettable). Le film aurait mieux fait de se concentrer sur trois ou quatre personnes plutôt que sept, car d’une part le film passe trop de temps à raconter les causes de la crise de nerfs de tous plutôt que de développer un vrai scénario plus axé sur le présent, sur la thérapie ; et d’autre part les interactions entre eux sont inégales et apportent des rythmes trop différents au film. Les sept acteurs ont été choisis pour leurs spécificités de jeu, leurs différents styles, mais ça ne fonctionne pas totalement : pour autant d’acteurs, d’histoires, ce film aurait mérité de durer bien plus longtemps. D’ailleurs ce film ne se classe pas totalement comme une comédie : l’humour est très bien géré, pour ne pas gâcher l’essence première. Un bon dosage qui permet une douceur et une émotion plus ressentie, et c’est réalisé comme il faut. La cohérence du film est un petit point faible, car l’évolution des personnages est tellement inégale que la fin arrive trop tôt pour certains développements, et ça donne un goût d’inachevé. Mention spéciale pour la fin de la thérapie, qui est un vent de bonheur dans ce film.
Concernant les acteurs, je vais parler des trois qui m’ont le plus marqué.
- Marina Hands, qui joue le rôle de la thérapeute, est bien interprété. Gestionnaire de ce groupe d’hommes, elle apporte ce qu’il faut dans le côté émotions mais manque cruellement de comique. Un choix d’écriture très certainement voulu. Malgré que le rôle soit bien tenu il est plutôt mal écrit car un évènement, durant le film, va nous casser un rythme qui n’était pas achevé, qu’on aurait aimé voir durer plus longtemps : l’évènement en question est sorti du chapeau, pour marquer un tournant, et c’est dommage car quelque chose de mieux construit, plus naturel par rapport au contexte, aurait été mieux.
- Laurent Stocker, qui interprète Michel, est mon acteur préféré sur ce film. Possiblement parce qu’il est le mieux écrit, le mieux travaillé. Mais son interprétation est superbe, toujours juste, il est le pilier des émotions du film et l’avoir choisi est un excellent choix.
- Max Baissette de Malglaive, qui interprète Eliott, est un des plus décevant. Tout d’abord l’écriture de son personnage n’est clairement pas assez travaillée, son point de départ est clair mais son point d’arrivée n’est pas à la hauteur, le film se termine alors qu’il est encore en cours d’évolution. Ensuite ce personnage est plutôt porteur de la comédie introduite dans ce film, et ça ne vole pas haut hélas : trop cliché, par rapport au personnage qu’il interprète, j’aurais aimé voir quelque chose de plus poussé, plus osé, plus drôle. Enfin son interprétation est plutôt bonne même si parfois on sent qu’il ne sait pas comment ajuster son rôle, s’il doit en mettre un peu plus ou un peu moins, mais l’écriture assez fragile de son personnage n’aide pas.