Mon compte
    Antigone
    Note moyenne
    3,8
    317 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Antigone ?

    42 critiques spectateurs

    5
    6 critiques
    4
    21 critiques
    3
    9 critiques
    2
    2 critiques
    1
    0 critique
    0
    4 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Yves G.
    Yves G.

    1 457 abonnés 3 487 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 septembre 2020
    Antigone, jeune Kabyle dont les parents ont été tués en Algérie pendant la décennie noire, est réfugiée au Canada avec sa grand-mère. Si sa sœur et elle vivent une enfance sans problème, ses deux frères ont versé dans la délinquance. Lors d’une interpellation, l’aîné, est tué par la police ; le cadet, est incarcéré et menacé d’expulsion. Choisissant d’écouter son cœur, Antigone décide de violer la loi des hommes en organisant l’évasion de Polynice.

    Couronné par cinq prix aux Oscars canadiens (dont celui du meilleur film et de la meilleure actrice), "Antigone" transpose dans le Canada contemporain la pièce de Sophocle, comme Anouilh l’avait déjà fait dans la France de l’Occupation. Sophie Deraspe en a gardé les prénoms des principaux protagonistes d’une élégance hors du temps : Etéocle, Polynice, Ismène, Hémon…. Manque à l’appel Créon, le roi de Thèbes qui chez Sophocle prononce la condamnation à mort d’Antigone : cette figure de l’autorité prend successivement chez Sophie Deraspe les traits du policier qui interroge Antigone, de la juge devant laquelle elle comparait, de l’éducatrice qui l’accueille en centre fermé.

    Surtout, Sophie Deraspe reste fidèle à la figure intemporelle d’Antigone. On le sait depuis le lycée, elle présente deux caractéristiques. Le premier est le plus connu : Antigone se rebelle contre la loi des hommes (l’ordre inique de laisser sans sépulture le corps de son frère défunt) au nom de principes qu’elle estime supérieurs (le respect dû aux morts). Par solidarité familiale, la moderne Antigone de Sophie Deraspe se rebelle contre la condamnation qui pèse sur Polynice son frère – la déportation en Algérie – l’estimant disproportionnée par rapport au crime commis – l’agression sur le policier qui venait d’abattre Etéocle – quand bien même Polynice avait déjà de lourds antécédents criminels.

    Le second n’est pas moins important : Antigone incarne une jeunesse fougueuse en rupture avec les adultes qui font peser sur elle leur joug. Cette rébellion se joue ici via les réseaux sociaux qui instruisent, hors de la cour de justice, son procès en taguant le visage de l’adolescente, en reproduisant son cri (« Mon cœur m’a dit de sauver mon frère »), dans des tons rouge qui sont en passe, depuis "La Casa de Papel", de symboliser à eux seuls l’insoumission à l’ordre social établi.

    La décennie noire algérienne, les guerres de gangs à Québec, la politique migratoire canadienne, la protection judiciaire des mineurs, la contestation sociale via les réseaux sociaux : cette "Antigone" brasse bien des sujets. Et on aurait pu lui reprocher d’en brasser trop.

    Mais pourtant la barque ne croule pas sous leur poids. "Antigone" réussit à être à la fois d’un élégant classicisme et d’une brûlante actualité. La cause en est en partie involontaire : cette diction québécoise si particulière, à la fois lente et rapide, classique et moderne, cette façon de tordre la langue française, de l’essorer, de la réinventer.

    Et enfin il y a l’actrice principale, ses yeux clairs immenses, sa force et sa fragilité combinées. Elle s’appelle Nahéma Ricci. D’origine franco-tunisienne, elle est née à Montréal. J’attends déjà son prochain film.
    vidalger
    vidalger

    321 abonnés 1 249 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 septembre 2020
    C’est le premier film de la Canadienne Sophie Deraspe qui parvient jusqu’à nous et ce n’est sans pas le dernier. Un tel talent pour raconter une histoire universelle nous oblige à envisager que cette terre lointaine, patrie du génial Dolan, recèle d’autres ressources étonnantes. La forme, maîtrisée de bout en bout, et qui prend parfois l’allure d’un grandiose opéra, le fond s’appuyant sur une histoire originale - même si elle s’inspire un peu de ces drames antiques qu’on a tous un peu oubliés -, sont alliés pour nous émouvoir au plus profond de nous-mêmes à partir de valeurs a priori démodées telles que l’honneur, la fidélité ou le courage. Porté par une actrice étonnante d’intelligence de jeu, la jeune Nahéma Ricci, dans le rôle-titre, omniprésente à l’écran, le film explore sans faux-fuyant la difficulté d’insertion des immigrés canadiens, les incompréhensions entre une société de policiers et de juges d’un côté et de l’autre, des populations porteuses de mentalités éloignées des standards occidentaux. On se souviendra longtemps de la perte de la virginité d’Antigone, de ce passage vers le dur monde des adultes.
    cortomanu
    cortomanu

    74 abonnés 421 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 septembre 2020
    Antigone est une jolie surprise, un film qui déjoue les clichés mais n'élude pas son sujet. Les personnages et les conséquences du sujet se découvrent progressivement et sans ennui. Les acteurs n'en font pas trop. Une jolie réussite.
    Dodin L.
    Dodin L.

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 septembre 2020
    Texte fort, remarquablement interprété. Mise en scène intelligente, parfait dosage entre l'intensité du texte et les suggestions des scènes. De superbes plans, très esthétiques. Ascenseur émotionnel. Une grande réussite
    traversay1
    traversay1

    3 570 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 septembre 2020
    Il pouvait sembler audacieux de s'emparer de la figure d'Antigone, déjà présente dans la mythologie grecque avant Sophocle, pour décrire la résistance d'une jeune québecoise d'aujourd'hui face une justice dépassée et partiale. Québecoise oui, mais aussi immigrée Kabyle, ayant vécu l'horreur en Algérie et trouvant dans sa cellule familiale toute l'énergie et la solidarité pour garder la tête haute devant l'adversité dans son pays d'adoption. Antigone est une pure merveille de film, enthousiasmant et rythmé comme un thriller avec une héroïne aussi puissante et humble que Jeanne d'Arc, pas moins. Une jeune femme qui obéit à la loi de son cœur et combat ce qu'elle voit comme une injustice avec toute sa foi, qu'importent les conséquences pour elle-même. D'aucuns prétendent avoir vu un film sans aucune émotion dégagée mais c'est tout l'inverse : elle palpite dans chaque scène, dès que la caméra se pose sur la fièvre du regard d'Antigone qui n'a de cesse de vouloir bouter les préjugés, les abus et l'iniquité hors du Canada. Il y a une grandeur indicible dans ce personnage qui se dépouille de tout sauf de sa fierté et de son courage et il y a longtemps qu'on n'avait pas vu une héroïne aussi magnifique. Moins convaincants, sans doute, sont les passages où la réalisatrice, Sophie Deraspe, traite de l'emballement des réseaux sociaux, chœur antique de notre époque moderne, mais que le film ne soit pas parfait de bout en bout et cède parfois à un certain manichéisme est un élément de plus de son entièreté et de sa probité. Cette ardeur, cette force d'âme et cette conviction s'épanouissent dans le jeu de Nahéma Ricci, époustouflante d'intensité, dont ce n'était que le deuxième rôle. Une étoile est née.
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    767 abonnés 1 519 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 décembre 2021
    Antigone est une jeune fille d'origine kabyle immigrée au Québec depuis de nombreuses années avec sa tutrice légale ainsi que sa fratrie..
    Elève brillante et sans souci, son destin va totalement basculer lorsque l'un de ses frères se fait arrêter et qu'elle décide de le faire évader de prison...
    Ce drame canadien, pourtant porté par un casting d'inconnus, réussi assez bien son pari de nous émouvoir avec cette jeune femme faisant passer la loi de son coeur avant la loi des hommes.
    L'actrice principale (Nahéma Ricci) dégage une force et une sincérité sonnant très juste, la réalisation habile permet, de plus, de passer un moment cinéma plutôt convenable.
    Une assez belle petite découverte venue du pays à la feuille d'érable.
    Site CINEMADOURG.free.fr
    Shi Shi
    Shi Shi

    3 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 janvier 2021
    En adaptant librement le célèbre mythe, Sophie Deraspe donne naissance à cette figure féminine ambivalente (portée à merveille par Nahéma Ricci) à la fois sœur, amoureuse et petite fille profondément attachée à ceux qu'elle aime. Elle devient véritablement Antigone lorsqu'elle se métamorphose à l'écran pour défendre les siens, mais surtout, dénoncer ce qui devrait faire rage. Par son courage et ses yeux d'un bleu océan, elle nous plonge dans une mer agitée par les tourments d'une société en pleine fracture, entre l'espoir d'un monde meilleur, porté par les nouvelles générations, et le réalisme fracassant d'un système judiciaire dépassé. Le conflit d'Antigone, originellement intérieur et tragique, se transforme pour devenir un symbole de résistance collective qui nous prouve qu'il ne faut jamais cesser d'agir pour défendre nos droits humains.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 septembre 2020
    Super film en plein dans l'actualité tout en étant intemporel dans le fond. Le message principal est essentiel et représentatif : Mon coeur me dit!
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 359 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 septembre 2020
    “Antigone” est une adolescente réfugiée d’Algérie qui vit avec sa famille à Montréal. Brillante à l’école et respectueuse des règles qu’impose la société aux immigrés. Un jour son frère est arrêté injustement. Par amour pour lui, elle se coupe les cheveux et organise son évasion en prenant sa place en prison. Désormais en marge de la loi, “Antigone” devient une héroïne. Les médias, les réseaux sociaux et les citoyens la soutiennent tandis que les autorités doivent canaliser cette rébellion. Avec “Antigone”, la réalisatrice Sophie Deraspe propose une relecture de la tragédie de Sophocle, une légende datant de 441 avant JC. Mais c’est avant tout un drame ancré dans une société moderne, un film sur la jeunesse d’aujourd’hui, sur l’intégration, sur la solidarité et sur le combat d’une jeune femme pour rendre justice à sa famille. Nahéma Ricci crève l’écran avec ses yeux bleus et son apparence fragile. On pourrait cependant regretter le choix d’une mise en scène trop sensible cherchant coûte que coûte à nous émouvoir. Le sujet l’était déjà.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    velocio
    velocio

    1 302 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 août 2020
    "Antigone" est le 4ème long métrage de fiction de la réalisatrice québécoise Sophie Deraspe. Les 3 premiers ne sont jamais sortis sur les écrans de l’hexagone. Avant le confinement, la sortie d’"Antigone" dans notre pays était programmée pour le 8 avril. Il ne faut donc pas voir dans l’avalanche de récompenses reçues par ce film lors des « Canadian Screen Awards » de mai dernier la raison pour laquelle les cinéphiles de notre pays vont enfin avoir la possibilité de se confronter à une œuvre de Sophie Deraspe. L’injustice. Nous avons tous, un jour ou l’autre, connu ce sentiment, nous concernant, concernant un proche ou une proche, concernant une personne ou un groupe de personnes qu’on ne connait pas. Il est remarquable qu’on ressent souvent avec encore plus de force les injustices ne nous concernant pas directement ! Celle contre laquelle Antigone décide de se battre concerne avant tout ses frères, Polynice injustement victime d’une bavure policière, Étéocle injustement traduit devant la justice. Toutefois, il n’est pas interdit de voir dans le film de Sophie Deraspe l’évocation d’un combat contre une injustice beaucoup plus large, celle qui touche les immigrés qui, même lorsqu’ils sont accueillis de façon décente dans un autre pays, ne jouissent pas de l’intégralité des droits accordés aux nationaux. Face à l’injustice, Antigone devient une combattante sincère, intransigeante, acharnée, opiniâtre, elle pour qui on doit s’opposer à la loi lorsqu’elle se révèle inéquitable.Il serait profondément injuste que la frilosité de trop nombreux spectateurs pour réinvestir les salles de cinéma nuise au succès de cet excellent film canadien dont le thème est justement … l’injustice ! Face à ce qui est pour nous, spectateurs hexagonaux, la découverte d’une réalisatrice de grand talent, on est en droit de questionner les distributeurs : qu’attendez vous pour nous faire connaître les films précédents de Sophie Deraspe ?
    Coric Bernard
    Coric Bernard

    375 abonnés 586 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 mars 2020
    Ce film est une sorte de tragédie grecque transcrite à notre époque contemporaine. Et le résultat est assez réussi !
    Dans son 5ème long-métrage, cette réalisatrice québécoise s'est en effet librement inspirée de la tragédie de SOPHOCLE mais aussi de l'affaire Freddy VILLANUEVA tué par des policiers et qui avait fortement ému le Québec en 2008. L'histoire de cette jeune étudiante ANTIGONE qui se sacrifie pour sauver son frère et sa famille d'origine étrangère au Québec, est absolument bouleversante. L'interprétation de l'actrice qui joue le rôle d'ANTIGONE est remarquable et très convaincante. La réalisation avec un montage judicieux fait très bien ressortir les moments forts de cette histoire où le « coeur » cherche à prendre le pas sur l'ordre établi.
    Jorik V
    Jorik V

    1 269 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 novembre 2019
    Cette adaptation très libre de la tragédie de Sophocle de manière contemporaine a été sélectionnée par le Canada pour représenter le pays aux prochains Oscars. Si on ne nie pas les qualités du film et son potentiel aux Oscars, d’autres films méritaient tout autant ce choix cette année dans la riche proposition artistique de films québécois comme « Il pleuvait des oiseaux », « Jouliks » ou « Genèse ». Ceci mis de côté, on ne peut nier l’extraordinaire performance de Nahéma Ricci. Une véritable révélation avec une interprétation incendiaire et habitée de cette jeune Antigone qui va tout donner pour sauver sa famille. L’histoire fait visiblement un pont entre un fait divers récent arrivé au Québec et le matériel original, faisant écho à notre société et notre époque. Le défi d’adapter une pièce datant de plus de 2000 ans tout en offrant des attaches avec notre monde actuel n’était pas un pari facile et sur ce point c’est réussi.



    Cependant, on ne peut s’empêcher d’être un peu déçu par « Antigone » tant les enjeux dramatiques sont forts et puissants et que l’émotion a parfois du mal à éclore. Hormis une scène de tribunal poignante et quelques scènes intimes déchirantes, l’ensemble reste très froid et hermétique à ce sujet. De plus, la première demi-heure est un peu longue à l’allumage quand le dénouement s’avère décevant et n’aide pas à l’appréciation finale de l’ensemble. On n’est pas non plus convaincu par les inserts récurrents à l’écran concernant le débat sur la cause de la jeune femme sur les réseaux sociaux et dans les médias, d’autant plus que ceux-ci sont emballés musicalement avec un rap en fond sonore du plus mauvais effet. En outre, même si les thèmes sont forts, de la toute puissance de l’Etat et de la Justice des hommes sur la condition humaine en passant par le sort des immigrés au Canada, c’est développé de manière trop manichéenne et manquant parfois terriblement de nuances. Des sujets comme la loyauté et la notion de sacrifice sont également mis en branle dans un film à la puissance thématique imposante et indéniable, ce qui amène dans tous les cas à réfléchir. A ce niveau c’est un bon point puisque des questionnements importants s’offrent à nous durant la projection et qui nous hantent encore à la sortie.



    La réalisation de Sophie Desrapes est percutante, au plus près des comédiens et se pare d’un réalisme nécessaire. Le tout est plutôt rythmé et on est scotché au sort de cette Antigone du XXIème siècle et il y a assez de rebondissements pour nous tenir en haleine, presque comme le ferait un thriller ou une fresque judiciaire (à ce titre les scènes de procès sont très réussies et équivoques). Les avancements dans l’intrigue nous impliquent de manière à pousser notre réflexion plus en avant sur une tragédie de tous les jours qui s’avère d’une terrible actualité. On ne peut néanmoins s’empêcher de développer une pointe de déception tant « Antigone » aurait pu être encore plus que cela. Plus fort, plus grand, plus percutant. Cela reste donc du cinéma fort et engagé mais auquel ces quelques imperfections empêchent de vraiment crier au chef-d’œuvre.


    Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top