Mon compte
    Antigone
    Note moyenne
    3,8
    317 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Antigone ?

    42 critiques spectateurs

    5
    6 critiques
    4
    21 critiques
    3
    9 critiques
    2
    2 critiques
    1
    0 critique
    0
    4 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Loïck G.
    Loïck G.

    337 abonnés 1 671 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 décembre 2020
    On ne retiendra de l’antique, que le support d’une histoire universelle, de l’homme ou de la femme qui se lève pour affirmer son opposition à une autorité absolue et sans partage. Cette Antigone-là, issue de l’exil contraint dans un Québec en perte de repères, force l’admiration par sa ténacité, son intelligence, sa raison d’être. Comme elle le dit si bien « ce ne sont pas les crimes de mes frères que je défends mais ma famille ». Une fratrie perturbée par les exactions des deux garçons auxquels Antigone apporte plus qu’un soutien. Une force morale dont elle va se servir afin de reprendre le flambeau d’un combat totalement inégal. Sans en faire des tonnes la réalisatrice conduit son héroïne au cœur de ses propres contradictions et en fait une richesse intérieure d’une grandeur incommensurable. Ou les rouages de la justice enraient tout processus social et économique, comme le droit à la citoyenneté et celui de la libre expression. Nahéma Ricci dans le rôle-titre est plus que déterminante pour assumer ce personnage d’une vérité époustouflante. Pleinement contemporaine elle fixe sans excès les forces d’un récit puissant. La plupart des acteurs sont des amateurs. Ou jouent pour la première fois. A l’image de Nahéma Ricci, un exemple décidément à suivre.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 4 décembre 2020
    « ANTIGONE », LORSQUE LE MILITANTISME « PROGRESSISTE » DÉVOIE LA NOTION DE JUSTICE !

    Sorti premièrement au Canada (son pays d’origine), le 8 novembre 2019, « Antigone », de Sophie Deraspe, sort à présent dans les salles françaises ce 2 septembre 2019.

    synopsis :

    Antigone est une adolescente brillante au parcours sans accroc. En aidant son frère à s’évader de prison, elle agit au nom de sa propre justice, celle de l’amour et la solidarité. Désormais en marge de la loi des hommes, Antigone devient l’héroïne de toute une génération et pour les autorités, le symbole d’une rébellion à canaliser.

    Dernier film de la réalisatrice, scénariste et monteuse Sophie Deraspe, considérée comme l’un des grands talents de l’actuelle génération du cinéma canadien, « Antigone » est l’adaptation (très) libre, non pas de la pièce classique de Sophocle, mais de la version de Berthold Bretch que lui-même a faite en 1948 à partir de l’adaptation d’un autre grand allemand, à savoir Friedrich Hölderlin (1770 – 1843).

    Comme à son habitude, ce n’est pas tant son talent de réalisatrice (si ce n’est celui de savoir diriger ses interprètes – la prestation épatante de Nahéma Ricci, qui joue le rôle titre est le seul très bon point de cet « Antigone ») qui transparaît dans ce cinquième film (mais quatrième fiction) de Sophie Deraspe, bien que, contrairement à tous ses précédents films, cet « Antigone » ressemble tout de même, pour une bonne part, à un vrai film et non pas à un documentaire, comme la cinéaste nous y a toujours habitué. Malgré tout, il y a encore trop de visuel à la documentaire dans cette fiction (particulièrement dans la façon de montrer les réactions de l’opinion publique…en fait, de la « jeunesse », qu’elle porte au nues – et sur quoi nous reviendrons tant c’est là l’un des principaux reproches que nous faisons à la réalisatrice) et, ce qu’il y a de visuellement véritablement cinématographique dans « Antigone » reste très peu inspiré et d’une grande…rareté – avec une seule ébauche d’idée esthétique de la part de Sophie Deraspe, dans la façon de filmer la scène d’amour (qui, ici, est, en effet, du domaine de l’amour et non pas de scène de sexe gratuite).

    Vous le comprendrez donc, ce n’est pas pour voir un film au cadrage inventif et esthétique que l’on va voir les films de Sophie Desarpe et qu’elle a acquis autant de notoriété et de récompenses.

    Non ! Ce qui donne à cette réalisatrice ce statut de « talent du cinéma canadien », c’est le contenu, le propos « progressiste » de ses films.

    Et SON « Antigone » n’échappe, hélas, pas à la règle, allant même jusqu’à la « bien-pensance bobo-gauchiste » dans tout son superficiel manichéisme. En cela, c’est une première pour Sophie Deraspe qui, jusqu’à présent, avait réussi a éviter cette écuelle. Mais, comme c’est très généralement le cas, à force de faire dans le militantisme on finit par tomber dans la complète simplification de la réalité des choses.

    Alors, en quoi consiste ce manichéisme que nous reprochons tant à ce film de Sophie Deraspe, au point de ne lui donner notre (presque) plus mauvais avis (juste au-dessus de celle donnée au très idéologiquement similaire « The old guard », produit par Netflix et sorti le 10 juillet dernier) ?

    Et bien, nous aurions tendance à dire… TOUT !

    Le synopsis d’ « Antigone » affirme que celle-ci agit « au nom de sa propre justice, celle de l’amour et la solidarité ». Déjà, avant de dire ce que nous raconte le film, rappelons que pratiquer « sa propre justice » n’a JAMAIS et ne sera JAMAIS un acte juste ! Les justiciers, en réalité, ça n’existe pas ! L’Humanité veut croire en une justice plus juste que la Justice d’État elle-même, mais c’est, en réalité, dû à ce sentiment égocentrique qui fait dire à chacun qu’il fait partie des « gens bien » et que, à ce titre, cela donne le droit de devenir un monstre envers qui ne pratique pas ce « bien » qui n’est, pourtant, que l’idéologie une époque et d’un lieu ! C’est ce sentiment égotique qui conduit, par exemple, au nom de la défense des animaux, à se réjouir de la mort d’un chasseur, qui n’en reste pas moi un être humain (et, se réjouir de la mort d’un être humain n’est pas autre chose que d’être « quelqu’un de mal »).

    Qui plus est, l’Antigone de ce film nous est présenté comme une personne n’étant « qu’amour et solidarité » ! Mais en quoi cette jeune fille vit-elle selon ces deux valeurs, elle qui, après avoir appris que son frère aîné qui se fait tué par la police et son autre frère – dont elle prend la place à la prison, lors d’une visite de parloir, afin qu’il puisse s’échapper et quitter le Canada pour fuir la Justice du pays en passant aux USA – étaient tous deux membre d’un cartel de trafic de drogue, pratiquant aussi le tabassage de personnes innocentes, y compris des « gamins » !? Où est l’amour du prochain et la solidarité envers de véritables victimes dans son entêtement face à la Justice ?

    Cette Antigone n’est, en réalité, que dans le sentiment de « fratrie mafieuse » ! En cela, elle n’est plus du tout dans la ressemblance de l’Antigone tant de Brecht, d’ Hölderlin ou de l’originale de Sophocle ! La figure d’Antigone défiant la « justice de lois sans fond » de Créon est de celle qui réclame une justice qui ne soit pas excessive – Créon ayant interdit d’enterrer les deux frères d’Antigone qui se sont entre tués pour monter sur le trône de la cité de Thebes. Antigone violait donc la loi mais sa volonté de pratiquer les rites religieux de funérailles, pour respecter les dépouilles de ses frères, ne contrevenaient, en fait, nullement à une « Justice Juste », bien au contraire !

    Mais le militantisme « bobo-gauchiste » de la réalisatrice Sophie Deraspe réside dans ce message pitoyablement victimaire de « les délinquants, lorsqu’ils tombent sous les balles des bavures policières, sont de pauvres victimes et la police comme la Justice d’État est d’office totalitaire, voire fasciste ». Ce discours est d’autant plus victimaire que, dans cette version cinéma d’ « Antigone », cette dernière est venue du Maghreb avec sa grand-mère et ses trois frères et sœur, après que leurs parents ai été tués par les fanatiques, dans leur pays d’origine. Nous avons donc, ici, « les pauvres immigrés musulmans » dont l’État occidental où ils vont se réfugier, sans papiers, se montre injuste en emprisonnant l’un des leurs qui est une « petite frappe » de délinquant. Il semble que rien ne soit jamais trop, pour la réalisatrice, dans la surenchère de drames vécus par ses « héros », pour provoquer la pitié du spectateur, qui lui fera prendre partie pour l’idéologie qu’elle veut défendre (celle d’États occidentaux racistes et dictatoriaux par nature envers les immigrés !

    Et comme si Sophie Deraspe n’avait pas déjà été assez loin dans le « progressisme humaniste », elle fait de son Antigone l’héroïne de toute la jeune génération, qu’elle montre se moquant de la Justice et de ses représentants (la scène du procès où il n’y a que des jeunes qui se moquent du règlement de la cours, où la réalisatrice se montre, sans équivoque, de leur côté est la plus éloquente dans ce discours de « Nous, la jeunesse, nous sommes ceux qui savons vraiment ce qui est juste et ce qui ne l’est pas et, de ce fait, il est normal que nous vous défions, vous et le vieux monde raciste, injuste, etc.. »).

    Alors, quand on est pas capable de faire un film esthétiquement bien réalisé, qui peut, au moins, permettre de profiter d’un moment agréable, et qu’on préfère faire un film de qualité par rapport à la réflexion qu’il amène à l’esprit de quiconque le regarde, on ne fait, surtout pas, cet « Antigone », qui n’est qu’un film de propagande sois-disant progressiste !

    Christian Estevez

    N.B.: critique publiée sur "FemmeS du Monde magazine" le 31 août 2020.
    DaeHanMinGuk
    DaeHanMinGuk

    184 abonnés 2 270 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 novembre 2020
    Ce film québécois, qui revisite le mythe d’Antigone, est on ne peut plus actuel par l’ensemble des thèmes qu’il englobe. Il montre bien le cheminement de la pensée d’une adolescente qui part de son raisonnement issu de son éducation et de sa pureté, pour aller vers une pensée plus englobante et plus aboutie qui tient compte des éléments extérieurs. L’interprétation de Nahéma Ricci est saisissante : on est très vite sous le charme de ce charisme quasi-magnétique. La mise en scène, très originale et très tournée vers les réseaux sociaux, relève une réalisation au départ qui fait très téléfilm. Une belle surprise que cette sortie Cinéma qui sort des sentiers battus.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 25 octobre 2020
    Ce film est le meilleur film que j'ai vu ces derniers temps. Absolument magnifique. Les acteurs sont géniaux, le rythme du film prenant, et l'association des musiques, lumières et cadrage en totale adéquation les uns avec les autres. Beaucoup d'émotion. Cette adaptation d'Antigone est une réussite à 200%.
    Alex Motamots
    Alex Motamots

    7 abonnés 319 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 octobre 2020
    Quel film fort ! Même si l'histoire diffère quelque peu du mythe d'Antigone, on y retrouve les principaux ingrédients. Certaines scènes sont bouleversantes : la grand-mère qui chante pour sa petite fille, entre autre.
    Un film et un personnage que l'on n'oublie pas.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 568 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 20 octobre 2020
    La prétention de ce film est de nous faire croire que c'est une tragédie parce qu'il tire son titre d'une célèbre tragédie grecque et parce que les protagonistes qu'il montre portent des noms grecs tirés de la tragédie. A notre époque il semble absurde d'avoir des émigrants nord-africains appelés Antigone, Ménécée, Ismène ou Étéocle. De plus l'histoire ignore totalement le contenu original de la tragédie grecque. Le résultat est un film amateur mal joué et mal réalisé. Le seul aspect positif est la beauté de l'expression du visage de Nahéma Ricci. Malheureusement à cause de la réalisatrice inexpérimentée son expression reste la même tout au long du film...
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 3 octobre 2020
    c'est une légende urbaine qui surf sur le sors terrible d'une famille immigrée , dans une société ou la survie sociale n'existe que dans les miettes mafieuses du capitalisme.
    Point d'issue possible hors la violence physique et mentale ... Dans l'abandon des valeurs humaines.
    Rien ne se construit dans la haine de soi ou des autres ... Si .... Survivre !

    Chacun devra sortir de ces images avec son intention de vivre

    Un peu long sur la fin , foutu happyending americanadien moralisateur ... Mais à voir en bonne compagnie
    Charles R
    Charles R

    51 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 septembre 2020
    S’il est un mythe grec qui résiste au temps et qui s’adapte à merveille à nos époques tourmentées où la notion d’ordre établi est de plus en plus remise en cause, c’est bien celui d’Antigone. La cinéaste québécoise Sophie Deraspe tient à souligner son attachement au théâtre, principal vecteur du mythe au XXe siècle : ainsi, dans le générique de fin, elle prend plaisir à « remercier » Sophocle, Anouilh et Brecht. Façon de souligner, si besoin en était, la dimension littéraire de son dernier film.
    L’adaptation ne manque pas d’originalité ni d’audace : si les noms des personnages principaux sont bien retenus (Antigone, Ismène, Hémon, Créon, Etéocle et Polynice), ils se trouvent placés dans un contexte contemporain dominé par la question du rapport difficile entre des populations issues de l’immigration et les sociétés des pays dits d’accueil. L’histoire se déroule entièrement à Montréal : une grand-mère et ses quatre petits-enfants désormais orphelins ont fui la Kabylie où des massacres ont été perpétrés. Si Antigone, une jeune adolescente à l’apparence fragile, est un modèle d’intégration scolaire, il n’en est pas de même pour son frère Etéocle qui a eu plusieurs fois maille à partir avec la police. Au cours d’une interpellation, celui-ci est tué, victime de ce que l’on appelle couramment une bavure policière. Polynice, l’autre frère, impulsif et irréfléchi, s’en prend à un des policiers, ce qui lui vaut d’être arrêté et emprisonné. C’est alors qu’Antigone va tenter le tout pour le tout afin de libérer Polynice…
    Si la trame d’ensemble est convaincante, le détail est parfois contestable. Ainsi la substitution d’Antigone à Polynice constitue-t-elle sans doute la partie la plus faible du film et la moins crédible. En revanche, quelle maîtrise dans la mise en place d’un chœur moderne, représenté par les réseaux sociaux qui se déchaînent contre la violence policière et affirment un soutien indéfectible à Antigone ! L’esthétique très sage du drame social est alors délaissée au profit des « coups de poing visuels » que représentent les clips sur fond de rap.
    L’œuvre de Sophie Deraspe vaut d’abord par la sincérité de son engagement : en cela elle s’adapte pleinement au personnage intègre et exalté d’Antigone qui outrepasse la loi et incite à la désobéissance civile. On peut ainsi lire le film comme une ode à la jeunesse, à son caractère entier et profondément attaché à la notion de solidarité.
    De ce point de vue, on ne peut qu’être sensible à la qualité d’interprétation des acteurs et actrices, la plupart non professionnels. Et l’on saluera le parfait engagement de la jeune Nahéma Ricci, soucieuse de donner à son personnage d’Antigone le maximum d’intensité et d’opposer à sa fragile constitution physique une volonté de fer. Mais on mentionnera également le jeu de Rachida Oussaada qui incarne avec une belle humanité la grand-mère meurtrie par le destin de ses petits-enfants.
    Enfin on n’oubliera pas l’engagement socio-politique de la cinéaste qui invite à une énième réflexion sur la difficile intégration des migrants en butte à des préjugés et à un racisme latent. Antigone est bel et bien un mythe qui n’a pas perdu de son actualité depuis le Siècle de Périclès.
    Jipé L.
    Jipé L.

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 septembre 2020
    magnifique film !!
    acteurs convaincants
    réalisation a suivre.
    l
    que dire de plus ...a part un grand BRAVOOOO
    Nathalie C
    Nathalie C

    3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 septembre 2020
    Sublime !
    Le jeu de l'actrice principale est époustouflant !!
    Une belle transposition moderne du chef d'œuvre classique.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 septembre 2020
    Un peu déçu par la fin. J'aurais imaginé Hémon retrouvé mort suite à une overdose ou un suicide et une Antigone mourant enfermé à vie dans un hôpital psychiatrique pour être dans l'esprit de Sophocle qui avait imaginé Antigone enfermée vivante et retrouvée suicidée par Hémon qui se suicide en découvrant Antigone morte
    Par contre quelle transposition géniale du personnage de Tiresias dans la caricature de la psychiatre au regard mystérieux et évoquant la cécité du vieux devin
    Quand au Coryphée incarné par la grand mère Kabyle et repris par le chœur tout entier qui s'agglutiné autour d'elle, j'aurais aimé connaitre les paroles de la mélodie kabyle entonnée par la grand mère
    Très belle illustration moderne de ce vieux récit qui garde toute son actualité Antigone maitrise son destin, décide du moment où elle se donnera à Hémon "je suis née pour l'amour et non pour la mort" comme l'écrivait Sophocle, il y aura toujours des lois "non écrites et immuables" résumé par cette belle formule, slogan des manifestants "mon cœur me dit"
    Dans ce film Antigone décline toutes les variantes du mot AMOUR en grec eros storgè, filia agapè...
    On pourrait aussi évoquer la princesse kabyle Kahina luttant contre les conquérants omeyades...
    Un film très riche méritant une critique à la hauteur de ce sujet inépuisable et dépassant de beaucoup le devoir de terminal...
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 20 septembre 2020
    Très beau film porté par une jeune comédienne formidable. Les autres acteurs sont également d'une justesse incroyable. Le film est poignant, d'une grande force. À voir absolument!
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 11 septembre 2020
    Ce film est un mauvais mélodrame hystérique où le ridicule le dispute aux clichés de l'écriture... J'ai ri tout au long de la projection des maladresses et de la véhémence exacerbée du personnage, me disant, à chaque fois "elle ne va pas le faire ? Mais, oui, incroyable, elle le fait !!!
    EdBanger
    EdBanger

    4 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 septembre 2020
    Antigone fait partie de ces films coup de poing et coup de cœur, qui se distingue surtout par une superbe interprétation de l'actrice principale. Vraiment bravo. D'ailleurs j'ai trouvé le reste du casting assez moyen.
    Cinememories
    Cinememories

    483 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 septembre 2020
    Le cœur a ses raisons, que les procédures ignorent. Le dramaturge grec Sophocle l’a vaillamment exploité à travers ses œuvres, mais surtout à travers ses personnages, qui ne peut lutter face à la fatalité ou à leur condition humaine. Pourtant, au-delà de la divinité et des hautes institutions encadrées par l’Homme, on y trouve cette fille ou cette femme, qui lutte pour le fondamental dans une vie qui lui échappe, à l’image de sa famille qui se déchire dans une grande tragédie. Sophie Deraspe adapte ainsi librement sa cause en l’assimilant à notre actualité, tel Anouilh de son temps, tout aussi tragique et éprouvant qu’auparavant. Il est question de justice élémentaire et de violence intuitive, mais dans tous les cas, elle appelle à mener une guerre, celle des cultures et celle de l’humanité qui s’efface derrière des idéaux et des illusions.

    On nous plonge dans des banlieues, loin d’être vides et qui préservent la diversité, au nom d’une immigration grandissante et d’une jeunesse dynamique. Et lorsque les bavures policières s’abattent sur les réseaux sociaux et la famille Hipponomé, l’équilibre est rompu et les mentalités changent. Cette mutation atteint inévitablement Antigone (Nahéma Ricci), la brillante cadette, qui apprécie sa liberté et malgré les barrières qui la sépare de la nature, ou une terre qui n’a pas encore été exploitée par l’Homme. Elle se consacre au fondamental, plaçant ainsi sa famille au cœur de son propre avenir, quitte à se placer au-dessus des lois. De cette manière, il est possible de mieux distinguer l’emprise de la société sur les minorités et sur les femmes. La mise en scène suggère constamment un cloisonnement de l’espace. Le spectateur étouffe autant que les personnages dans des cadres trop petits pour eux, trop petits pour que l’on accorde ne serait-ce qu’un peu de visibilité pour leur salut. Et pourtant, un cœur rouge en ressort, avec le visage d’une victime incomprise et insoumise comme message.

    On y fait d’ailleurs souvent allusion, à travers plusieurs entractes stylisés, où la foi de la captive finit par atteindre son entourage, qui chantent en chœur. Chacun s’approprie alors une dose de rébellion, essentiellement chez des adolescents idéalistes et revanchards. Ce qui les conduit à combattre la société, qui les a elle-même conditionnés à la vie monotone ou « normale » dont la plupart aspirent. Mais ce qu’il faut retenir, c’est cette sensibilité qu’apporte Antigone dans sa psyché, si bien qu’elle prend conscience que les forces qu’elle affronte ne répondent pas d’eux-mêmes, car la problématique principale réside dans le fait d’exister et d’évoluer dans un monde qui la rejette, corps et âme. Elle n’a pas d’autres sanctuaires que sa cellule et sa voix, pour se convaincre d’un passé qui la hante et qui l’amène à renoncer à la citoyenneté. Ce dilemme pourrait trouver une issue prévisible à nos yeux, mais c’est avec le cœur que ce récit appelle à être entendu, vécu et partagé.

    C’est donc après l’approche ambiguë de « Rechercher Victor Pellerin » et le réalisme de « Les Signes Vitaux » notamment, que la réalisatrice canadienne jongle habilement entre la fiction et le sentiment horrifique que génère notre monde, qui ne prend plus le temps de s’exprimer avec passion, mais avec nécessité. La nuance pourrait en gêner plus d’un, mais « Antigone » démontre avec une aura solidaire qu’il est possible de choisir en ses croyances et en ses droits. Ce que l’on nous rappelle toutefois dans cette épopée intemporelle, c’est que le destin lui, n’a que faire de la gravité, des lois, des hommes, de leurs douleurs ou de leur amour. Il y aura toujours une pensée pour Œdipe et sa tragédie au bout du voyage.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top