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Audrey L
636 abonnés
2 580 critiques
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1,5
Publiée le 17 septembre 2020
Premier film de Grear Patterson (dont la vidéo d'introduction en ce Festival de Deauville est charmante, bébé en mains), Giants Being Lonely respire la bonne volonté artistique, avec ce que le réalisateur décrit comme "une métaphore du difficile passage à l'âge adulte". Mais de notre côté, on a surtout l'impression d'assister à un festival du grand n'importe quoi : la vision du "passage à l'âge adulte" est vraiment extrême, et ne ressemble pas tant à une métaphore qu'à un lâcher-prise du scénariste qui s'est fait plaisir. Ainsi, soit on est un enfant spoiler: battu qui massacre à la hache ses parents pour mettre leurs têtes dans le congélateur , soit spoiler: l'on a des relations sexuelles avec la mère d'un de ses copains , soit spoiler: l'on drogue son coéquipier pour prendre sa place sur le terrain ... Giants Being Lonely ressemble donc plus à une succession de scènes-chocs qui sont placées sous le signe de l'auto-satisfaction intellectuelle (il faut voir les mises en scène de ces plans au ralentis, avec des gros plans sur le visage dégoulinant des joueurs, encore et encore la même scène de speech sportif qui a absolument tout à envier à L'Enfer du Dimanche, les scènes dénudées - filmées sans envie - qui sont trop nombreuses pour un film d'à peine 1h15...). On regrette aussi le cruel manque de charisme de ses acteurs, dont le sort nous importe peu (surtout que nous ne savons jamais de qui il s'agit entre les identiques Bobby et Adam, dont la confusion constante est vraiment pénible). De même, si le film tangue dangereusement au bord du gouffre du ridicule tout du long, il y plonge en entier dans sa dernière partie tirée d'un mauvais polar pour ados (spoiler: la scène du père qui cherche la télécommande et frôle la découverte de sa femme avec le jeune camarade de son fils, la fête qui dérape en tout sens, les têtes coupées ...) On cherche encore le discours philosophique d'un tel film clinquant, qui fait de ses personnages des visions trop irréalistes pour pouvoir en tirer un quelconque semblant de vérité (et donc de message) et dont le final en apothéose du n'importe quoi déçoit encore un peu plus. Tape-à-l’œil et beau parleur, on vous recommande chaudement L'Enfer du Dimanche, un autre film d'évolution sociale sur fond de base-ball, qui (lui) n'a pas besoin de plusieurs strikes bruyants pour faire son home-run.
Énième film sur l'adolescence mais traité de façon différente, de part une ambiance lente et anxiogène grandissante. Nous suivons surtout trois adolescents dans leur vie, gérant leurs différents problèmes à leur manière. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est que le film suggère tout le long que quelque chose cloche chez un ado, mais on ne nous montre que très peu d'éléments visuellement. Au spectateur de se questionner et de s'imaginer, jusqu'à cette scène finale brute mais révélatrice. Un film qui reste en mémoire.