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    Un fils
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    benoitG80
    benoitG80

    3 408 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 juin 2020
    « Un fils » enfin découvert sur le tard, mérite bien finalement cette attente, quand on considère les multiples enjeux de ce film ô combien sensible et intelligent !
    En effet, Mehdi M. Barsaoui a su aborder avec beaucoup de tact et de pertinence le problème de la filiation à travers d’autres problématiques dues à la culture du pays lui-même et à ses lois, ainsi qu’en mettant en avant le scandale monstrueux du trafic d’organes...
    À partir d’un terrible fait divers lié à l’instabilité en place en 2011 en Tunisie, le réalisateur a donc construit un drame familial d’une grande justesse, où le suspens donne rendez-vous à l’émotion, à l’angoisse et au doute !
    C’est cette course contre la montre afin de sauver désespérément le petit Aziz qui sera le fil conducteur de cette histoire plus que bouleversante...
    À travers ce drame familial plongé dans cet hôpital étouffant et vétuste de Tataouine, on ressent tout le désarroi lié à l’attente de l’espoir, à la peur de la mort, tandis que parallèlement les bases de ce couple volent littéralement en éclat...
    Chaque regard en dit ici très long sur l’état psychologique de ces deux êtres qui vivent un séisme à rebondissements !
    Les acteurs sont ici d’une justesse incroyable, on les sent à fleur de peau, que ce soit Sami Bouajila ou Najla Ben Abdallah, tous les deux extraordinaires, ou même ce médecin presque dépassé et impuissant face aux limites de ses propres possibilités.
    Un film magnifique qui fait froid dans le dos quand on repense encore aux yeux immenses et perdus de ce petit garçon, dont ce qui compose son propre corps représente sa seule raison d’exister !
    C’est ainsi toute une réflexion qui va une fois de plus émerger, celle qui évoque l’horreur d’un monde qui n’a vraiment plus de sens, où là encore le profit et l’argent règnent toujours en maître, comme le prouve encore d’ailleurs cette honteuse polémique sur les soins lors de cette crise sanitaire, en cette triste année 2020 !
    velocio
    velocio

    1 299 abonnés 3 132 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mars 2020
    "Un fils" est le premier long métrage du jeune réalisateur tunisien Mehdi M. Barsaoui, né en 1984. Sélectionné au 76e Festival international de Venise dans la section Orizzonti, ce film a permis à Sami Bouajila de remporter le prix du meilleur acteur.
    Il suffit souvent d’un événement totalement inattendu pour bouleverser la vie d’une famille. Ce qui se passe en septembre 2011 pour le couple formé par Meriem et Farès, et Aziz, leur fils de 11 ans, découle directement, tout en étant totalement inattendu, de la période particulièrement agitée que vit alors cette région du monde : on est en Tunisie, quelques mois après la révolution et la chute de Ben Ali, deux mois avant la mort de Kadhafi ; après une fête champêtre organisée à l’occasion de la promotion de Meriem, Meriem, Farès et Aziz partent passer un week-end à Tataouine dans leur Range Rover ; dans le désert, une embuscade menée par un groupe armé ; Aziz est grièvement blessé, seule une greffe du foie peut le sauver ; il est difficile d’obtenir une greffe en Tunisie et Aziz n’est que 19ème sur la liste d’attente ; Farès serait bien un donneur tout désigné. Sauf que les analyses montrent qu’il n’est pas le père biologique !

    De toute évidence, le couple formé par Meriem et Farès fait partie des couches favorisées de la Tunisie : tout le monde ne peut pas s’offrir une Range Rover dans ce pays ! Avec ce couple, Mehdi M. Barsaoui va se livrer avec finesse à un exercice auquel le cinéma iranien et, tout particulièrement, Asghar Farhadi, nous ont habitué depuis plusieurs années : les tourments d’un couple pris comme métaphore des problèmes que connait un pays. Le couple est résolument moderne, le mari et sa femme semblent vivre sur un pied d’égalité, comment ce couple va-t-il se comporter face à cet épisode d’adultère sans lendemain ? Le couple, à l’image du pays, va être amené à se poser des questions quant à son futur : le fait de revenir sur un passé problématique peut-il nuire à la construction d’un meilleur avenir ? Le libéralisme affiché peut-il être, ou non, facilement affecté ? Le système patriarcal est-il réellement susceptible d’être aboli ?
    C’est avec plaisir et intérêt qu’on enregistre l’arrivée d’un jeune réalisateur tunisien dans le cinéma international. Un cinéaste qui s’inspire de ce que le cinéma iranien nous propose de meilleur depuis des années. Un cinéaste qui fait des choix judicieux dans sa conduite d’un récit et dans son choix des interprètes.
    poet75
    poet75

    270 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 mars 2020
    Décidément, à l’heure actuelle, ce sont des réalisateurs issus de pays de tradition musulmane qui abordent avec le plus de savoir-faire et d’intelligence du propos les questions morales et les dilemmes qui en découlent. Après l’iranien Asghar Farhadi et le turc Nuri Bilge Ceylan, voici un jeune cinéaste tunisien qui signe là un premier long-métrage remarquable à tout point de vue.
    À vrai dire, on peut émettre un petit bémol au sujet de la scène d’ouverture du film, la caméra ayant une fâcheuse tendance à bouger sans arrêt. Mais, dès qu’on entre dans le vif du sujet, ce désagrément non seulement n’est plus de mise mais on est saisi par la qualité des images et de la mise en scène. Le réalisateur a choisi, il faut le préciser, un couple d’acteurs incarnant leurs personnages respectifs avec une justesse et une intensité qui ne peuvent laisser de marbre.
    Nous sommes en 2011 et Fares (Sami Bouajila) et Meriem (Najla Ben Abdallah) forment ce couple de parents modernes séjournant dans le sud de la Tunisie avec leur garçon de 10 ans prénommé Aziz. Or, au cours d’une escapade en voiture, tous trois sont les cibles d’une attaque terroriste au cours de laquelle Aziz est grièvement blessé. Amené à l’hôpital, le garçon est sauvé, mais doit bénéficier au plus tôt d’une greffe de foie, sans quoi il ne pourra survivre.
    Bien sûr, ses parents se portent volontaires. spoiler: Mais les analyses effectuées sur chacun d’eux ne donnent pas les résultats escomptés. Le film propose dès lors une succession quasi ininterrompue de dilemmes moraux qui en disent long non seulement sur les personnages directement impliqués, mais aussi sur la société tunisienne dans son ensemble. Car Mehdi M. Barsaoui ne craint pas d’aborder de front des sujets qui restent plus ou moins tabous dans un pays encore fortement régi par des traditions et des lois résultant de la religion musulmane. C’est le cas, en particulier, dans le film, de l’adultère (toujours passible d’une peine de prison en Tunisie) mais aussi du don d’organes, une pratique qui reste occultée dans les conversations et les discours tout en donnant lieu à des trafics sordides dont profitent des gens peu scrupuleux qui opèrent là où se déroulent des conflits armés (en l’occurrence à la frontière libyenne).

    Le film propose aussi une réflexion des plus intéressantes sur la question de la paternité. Qu’est-ce qu’un père ? Qui est le vrai père, lorsque celui qui élève un enfant n’est pas le père biologique ? Dans le film, Sami Bouajila incarne à merveille ce père blessé dans son orgueil et cependant capable de tous les dévouements pour l’enfant qui risque de perdre la vie. Entre l’homme à la fierté rabaissée et sa femme peu encline à fouler aux pieds sa dignité tout en étant, elle aussi, apte à tous les sacrifices pour le salut de son enfant, les regards importent plus que les paroles. spoiler: Ils ouvrent, semble-t-il, en fin de compte, sur un nouveau départ.
    Christoblog
    Christoblog

    825 abonnés 1 672 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 mars 2020
    Un fils commence par l’exposition d’un couple de Tunisiens aisés et influents dans leur métier, vivant à l’occidentale avec leur fils. Lors de ces premières scènes, on se demande d’ailleurs vers quoi le film va bien pouvoir s’orienter, tant les pistes paraissent nombreuses : chronique socio-politique, thriller psychologique à la Asghar Farhadi (on pense à A propos d'Elly), suspense hitchcokien, drame sentimental.

    Le réalisateur Mehdi M. Barsaoui parvient dans ces premières scènes à distiller une sourde tension sous des airs décontractés de film efficace et bien rythmé, à l’américaine.

    L’histoire bascule ensuite dans un drame brutal, qui va déclencher une série de révélations et de rebondissements passionnants, permettant d’explorer de nombreux sujets : la condition de la femme en Tunisie, des questions de morale individuelle, une réflexion sur l’adultère. Le film est aussi un très beau film sur l’amour qui se délite.

    L’acteur principal, Sami Bouajila (qu'on a vu dans Indigènes), est formidable, il a d’ailleurs justement obtenu un prix au Festival de Venise. L’actrice Najla Ben Abdallah lui donne une réplique très convaincante. La mise en scène est extrêmement séduisante, et l’ensemble de la direction artistique contribue à donner une patine extrêmement réaliste au film, dans lequel on est complètement immergé du début à la fin.

    Un beau film dynamique et séduisant, à découvrir absolument.
    traversay1
    traversay1

    3 554 abonnés 4 847 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 mars 2020
    Le cinéma tunisien témoigne d'une excellente forme ces temps-ci avec Noura rêve (intimiste), Un divan à Tunis (désopilant) et Un fils (stressant). Trois manières de sonder l'état des lieux du pays, même si, dans le cas du dernier, l'année où l'action se passe est 2011, alors que le voisin libyen est à feu et à sang (cela a son importance dans l'intrigue). Si le réalisateur, Mehdi M. Boursaoui, se défend d'avoir voulu faire un film à suspense, c'est pourtant bien son aspect de thriller qui rive le spectateur à son siège spoiler: dans le dilemme qui se pose à un couple, alors que leur fils a été grièvement blessé dans un attentat terroriste et a besoin d'une transplantation d'urgence
    . Une situation gravissime qui fait ressortir un secret familial bien gardé et qui permet au récit de jouer sur plusieurs tableaux : intime, social, politique et sentimental. spoiler: Il y est question notamment de trafic d'organes, de foies en l'occurrence, sujet épineux traité de manière directe
    . Le scénario a été peaufiné pendant 6 à 7 années et cela se voit tant son écriture est brillante, dans une ambiance ouvertement stressante et donnant du grain à moudre à ses deux interprètes principaux qui livrent une performance impressionnante. Cela n'étonne pas du toujours remarquable Sami Bouajila, au côté duquel la peu connue Najla Ben Abdallah, qui a surtout joué pour la télévision, se hisse largement à son (haut) niveau.
    Ufuk K
    Ufuk K

    515 abonnés 1 471 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 mars 2020
    " un fils" présente l'an dernier à la mostra de Venise démontre la bonne santé du cinéma tunisien. En effet le réalisateur du film poursuit à décrypter la société tunisienne dans une histoire qui dénonce le fanatisme religieux et la corruption qui y règne avec des moments émouvant et un Sami Bouajila très habite dans son rôle qui a lui valut un prix au festival de Venise.
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    764 abonnés 1 514 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 mars 2020
    Pour son premier long métrage, Mehdi Barsaoui surprend, touche et impressionne !
    L'histoire est simple et glaciale à la fois : lors d'une promenade en voiture dans le sud de la Tunisie en 2011, un couple et son enfant se font sauvagement agresser par un groupe armé extrémiste.
    Le garçonnet de 11 ans est grièvement touché, la vie de cette famille ne sera plus jamais la même...
    Cette oeuvre poignante frappe les esprits et bouleverse les coeurs tant ce père et cette mère basculent en quelques jours dans un chaos psychologique monumental.
    Ce drame est terrifiant, mais la réalisation d'une grande justesse, magnifiée par des paysages d'une beauté brute et majestueuse, permet au spectateur de se plonger avec fracas dans les affres de l'âme humaine.
    Un film intense, juste et rempli d'humanité, du bon cinéma.
    Site cinemadourg.free.fr
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    526 abonnés 951 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 mars 2020
    Ce qu'il y a d'admirable avec Un fils, c'est sa capacité à parler de beaucoup de choses en le faisant de la manière la plus ramassée. En 1h36 top chrono, Mehdi M. Barsaoui (également scénariste) sert un drame intimiste émouvant tout en ouvrant le panorama sur la dure réalité post-2011 au Maghreb. En effet, la famille au centre du film semble aussi déboussolée que la région, défigurée par les conflits internes et le terrorisme galopant. Les deux sujets se superposent sans aucune interférence. On peut même voir, derrière le couple mis à mal par l'adversité, l'allégorie d'un territoire en crise qui a besoin de se redéfinir. De dire stop aux marchands d'espoir, à l'entre-soi et aux mensonges. Pour laisser subsister un avenir, aussi incertain soit-il.
    Oui, l'histoire d'Un fils, c'est un peu tout ça. Bien entendu ce qui saisit en priorité, c'est l'intensité avec laquelle les comédiens interprètent leurs personnages en ruine (Sami Bouajila et Najla Ben Abdallah exceptionnels). Leurs errements de chaque côtés de la morale renforcent la tendresse pour cet amour durement touché. Et achève de broyer le cœur dans un ultime regard clair et pourtant incertain. Serait-ce de l'optimisme ? Je le crois. Je veux le croire.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 354 abonnés 4 167 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 juin 2020
    Farès et Meriem forment le parfait amour avec leur fils de 9 ans. Alors que cette famille tunisienne décide de prendre la route pour un week-end au sud de la Tunisie, leur voiture est prise dans un attentat terroriste et l’enfant est gravement blessé. Ce dernier a alors besoin d’une transplantation urgente du foie. Alors que Farès apprend qu’il n’est pas compatible avec son fils, il va tout faire pour sauver son fils, quitte à rompre tous les liens d’amour qui l’unit avec sa femme. Car sa femme lui a caché quelque chose et la vérité sort au pire moment. De révélations en révélations, “Un fils” est un drame haletant grâce à son écriture précise et ses cadrages anxiogènes. Pour son premier long-métrage, Mehdi M. Barsaoui nous sidère par une mise en scène maîtrisée et l’écho fort à la situation d’un pays.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Loïck G.
    Loïck G.

    334 abonnés 1 668 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 mars 2020
    L’Etat, la corruption, la place de la femme tunisienne, la famille et le couple à son fondement …Il faut avoir beaucoup de talent pour brasser autant de thèmes, les aborder chaque fois dans leur composante respective et en venir à ne former qu’une histoire unique, et ici tragique dans la révélation de faits plus inattendus les uns que les autres. Un couple aisé s’entend à merveille jusqu’à ce que la vie de leur enfant unique devienne problématique. Pour le sauver plusieurs alternatives, mais les choix sont difficiles, et compliqués par les aléas des uns et des autres. Mehdi M. Barsaoui brasse avec talent le bien et le mal d’une société aux imbrications délétères. Au propre comme au figuré il donne à voir l’état clinique d’un pays corrompu au point de piétiner ses fondements et trafiquer ses enfants. Le suspense est quasiment de tous les instants, mais de film policier, pas question. Un film sociétal qui date dans son histoire ( Kadhafi le voisin est en train de chanceler ) mais demeure d’une extrême acuité. Voire gravité !
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    apyrogier
    apyrogier

    5 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 février 2020
    scénario parfait, acteurs très justes, brassage de thématiques fortes avec subtilité, suspens trzbuen tenu, un grand bravo à ce film d'exception
    PLR
    PLR

    464 abonnés 1 556 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mars 2020
    Il est assez regrettable que ce film soit si peu distribué pour l’heure, ce qui va en priver bon nombre de spectateurs. Ayant déjà été remarqué dans 4 festivals et hautement susceptible de recueillir d’autres récompenses, on peut toutefois espérer qu’il connaîtra une seconde vie à ce moment-là. Car ce serait dommage de passer à côté de ce drame. Un sujet poignant. Le don d’organe en terre musulmane où ni la culture, ni la religion, ne sont un terrain propice à cette voie dans un système de soins qui, en tout état de cause, n’a pas non plus forcément les ressources et capacités nécessaires. Cette problématique sociale ne sera pas vue ici du côté de la générosité d’un donneur mais de l’attente du receveur, plus exactement de sa famille, s’agissant d’un enfant. Le tableau est terrible. On se dira qu’il ne s’agit que de fiction mais chacun sait bien que ce qui sera montré ou démontré existe bien : le trafic d’organes. Au-delà de la relation parents – enfant gravement blessé et en état critique, et tout particulièrement celle que suggère le titre, c’est-à-dire père – fils, le scénario a su greffer (sans mauvais jeu de mots) une tension familiale ressurgie du passé.
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    79 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 mars 2020
    Beaucoup d’ingrédients « casse-gueule » : vie de couple, paternité, trafic d’organes, instabilité politique en Tunisie et Lybie;
    le film oscille entre plusieurs genres : policier, psychologique, tragédie familiale, tout était réuni pour rentrer dans un pathos lourd et indigeste.

    Grâce à une finesse, un tact de tous les instants, le réalisateur évite ces écueils !!!
    Ses comédiens sont à la hauteur; un bon film!
    Yves G.
    Yves G.

    1 454 abonnés 3 480 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mars 2020
    Fares (Sami Bouajila dont la carrière depuis trente ans n’est pas sans rappeler celle de Roschdy Zem, le César du meilleur acteur en moins), Meriem (Najla Ben Abdallah) et leur fils Aziz appartiennent à la classe aisée tunisienne. Cette famille heureuse, en week-end dans le Sud du pays, à une encablure de la Libye que la guerre civile déchire en cet automne 2011, tombe dans une embuscade. Aziz prend une balle perdue. Transporté à l’hôpital, il doit d’urgence recevoir une greffe de foie. Son père est bien entendu volontaire….

    "Un fils" commençait mal. Une affiche hideuse. Une bande-annonce confuse. Et puis un sous-texte qu’on sent venir à cent pas à la ronde : qu’est ce qu’être père ? les liens du cœur sont-ils plus forts que les liens du sang ?

    Par les miracles d’un scénario étonnant, qui réussit tous les quarts d’heure à renverser les perspectives et à relancer l’action, Un fils maintient tout du long la pression. J’ai rarement été aussi happé dans une histoire à laquelle on aurait tort de reprocher son manque de crédibilité : son arrière-plan déchirant est celui des révolutions arabes, en Tunisie ou en Libye, où les comportements les plus sordides sont devenus hélas possibles. J’ai rarement eu autant d’empathie pour les personnages, pour ce père noyé dans sa colère, pour cette mère perdue dans sa culpabilité.

    "Un fils" aurait mérité cinq étoiles. Une récompense que je réserve aux « grands » films voués à rester dans les mémoires comme le seront à mon sens "1917" ou "Scandale" ce trimestre. Un fils sera hélas oublié fin 2020 à l’heure des palmarès. C’est bien dommage car c’est un film remarquable.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    350 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mars 2020
    Ce film montre que d’une thématique à priori banale, l’amour d’un parent, on peut avoir une très bonne réalisation. Avant tout, je dois saluer Sami Bouajila. Je pense que c’est sa prestation qui fait toute la différence. Cet acteur que j’ai plus vu dans d'excellents seconds rôles, s’impose ici de la plus belle des manières. Cela lui valut d’ailleurs le prix de meilleur acteur section Orizzonti à la Mostra de Venise. Il m’a transporté. Grâce à lui, j’ai ressenti tout ce qui se passait dans le cœur de ce père de famille. La force de l’amour, mais aussi la douleur qui peut aller avec en cas de malheurs. Najla Ben Abdallah qui partage l’affiche avec lui arrive agréablement à se mettre à son niveau. J’ai donc pleinement vécu cette histoire prenante. Le récit est d’une grande beauté. Ce qui arrive à ce fils et ses parents, est bouleversant. Un aspect dramatique poignant. Il se passe en 2011, et on va pouvoir voir le paysage politique et social de la Tunisie. L’influence sur les événements est intéressante. D'un point de vue personnel, ce film m’a aussi touché car il se passe dans la région de Tataouine où j’avais été durant quelques semaines en 2010, et dont j’ai de beaux souvenirs. Les paysages sont magnifiques.
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