Yann Arthus Bertrand sort de l’écologie et des beaux paysages pour se concentrer sur les femmes d’aujourd’hui : leurs vies, leurs inquiétudes, leurs visions et les messages qu’elles veulent faire passer. Si on peut trouver ça moins intéressant, c’est quand même que des visages sans décors qui narrent des anecdotes, ça sert une cause tout aussi importante que les habituelles causes de l’artiste. Là on s’aperçoit que son œil de photographe permet de ressortir la beauté desdits visages avec leur diversité et leur humanité, amenant une réflexion contre le patriarcat, les inégalités, les maladies et le machisme commun grâce à des témoignages émouvants. De plus les sujets sont variés (mais sexué diront certains) et sensibles : règles, poitrine, la puberté, les agressions (excision, viol, violences), l’instruction, le sexe, l’amour etc. mais sans manichéisme.
Cependant, si ce n’est pas exhaustif, car malheureusement il y aurait trop à dire, le problème est surtout que les thèmes sont trop survolés tels le mariage, la tromperie et la maternité. Faut dire qu’à base de 3-4 témoignages et souvent sans conclusions, même si c’est parfois mieux ainsi, on n’aboutit pas. Rajoutons un rythme lent mais qui se tient, un décor inexistant rendant la confession plus intimes mais pas exaltante, des musiques qui passent bien mais trop épisodiques et peu (ou pas) de transitions. Le problème est que ce n’est pas une étude sociologique, car ç’aurait sûrement été moins captivant, mais sans être une discussion de comptoir non plus ça pouvait déboucher sur un ensemble plus informatif.
Au final on assiste à la libération d’une parole trop souvent taboue ou ignorée, et ça fait du bien. Un bel hommage, nécessaire et instructif, avec une poésie inattendue, mais pas forcément passionnant non plus. Un documentaire indispensable toutefois, à faire connaître et partager, mais surtout à montrer dans les écoles. On rappelle que les bénéfices vont à une association qui aide les femmes dans le monde.