Impression mitigée pour ce film sympathique et par moment émouvant. On y retrouve certains standards, pour ne pas dire clichés, sur ce qui tend à devenir un genre depuis "Rainman": le film "d'autiste", pourrait-on dire.
Pendant l'escapade involontaire du père biologique qui a des remords d'abandon avec son fils Willi, on trouve toutes les péripéties attendues : situations embarrassantes, premiers émois amoureux, crises violentes déclenchées par des mécanismes imprévus. Mais surtout la construction chaotique d'une relation, d'une complicité, d'une compréhension à travers un code personnel entre père et fils. Le côté road movie est sympathique, surtout parce qu'il se déroule dans l'ex Yougoslavie. Mais, même si c'est adapté d'un roman lui même inspiré d'une histoire vraie, on ne peut s'empêcher de trouver un manque de souffle au scénario. Les obstacles mis en travers de la route du duo n'ont guère de suite
finalement, les rencontres fortuites disparaissent aussitôt, et les bêtises de Willi sont sans conséquences. Le père et le fils arrivent rapidement à nouer une relation, et on se demande comment un père aussi sensible et pédagogue a pu être le salaud qui l'a abandonné. Bref, tout semble être atténué, lissé, y compris la petite crise existentielle de la maman et son compagnon lancés à la poursuite de leur fils. Le film semble hésiter entre le récit picaresque, avec aventures baroques, la portrait psychologique et la comédie sociale dans la lignée d'Etorre Scola. Il navigue entre les trois, sans lasser, mais sans convaincre non plus.