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aldelannoy
38 abonnés
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4,0
Publiée le 15 octobre 2020
Très bon film. Les Rolling Stones se sont inspiré de Muddy Waters et on a du mal à y croire tant la musique de Waters n'a guère à voir avec celle des Stones, elle est bien moins intéressante. Il y a beaucoup de Godart dans le style de l'image de Radha Blank dans ce film, or ce film n'est en aucune façon aussi ennuyeux que certains du cinéaste suisse. La morale à en tirer est peut-être que le médiocre peut inspirer le meilleur. Mais Radha Blank a d'autres influences patentes, Woody Allen en particulier, mais aussi un peu de Spike Lee. Bref, le résultat est très agréable. Donc c'est un très bon film.
Alors qu'elle avait été citée parmi les 30 dramaturges de moins de 30 ans à suivre, Radha n'a jamais réellement confirmé et enseigne désormais à des étudiants en théâtre. Elle aime ce qu'elle fait, mais elle rêve de plus grand comme une pièce de théâtre. Sauf que pour cela, il faut être entouré des bonnes personnes pour ne pas avoir à faire de concessions sur son œuvre. C'est là que se trouve le dilemme pour Radha qui doit décider entre faire quelque chose dans un domaine où on l'y attend quitte à renier certains principes ou faire quelque chose de différent et inattendu en étant soi-même. Le processus de création, la difficulté de se faire entendre, la vie à Harlem, Radha Blank aborde de nombreuses choses dans ce film en partie autobiographique. Dans son premier film, la réalisatrice et scénariste se met donc en scène en incarnant une femme haute en couleur qui a beaucoup à dire. Radha est fraîche et plutôt amusante notamment dans ses maladresses quand elle découvre le monde du rap qui est nouveau pour elle. Le film est intéressant, mais il n'évite malheureusement pas les longueurs. Si la première partie est agréable grâce à de bonnes scènes et de bons personnages secondaires, la deuxième est poussive notamment parce que l'intrigue s'éparpille et donne trop d'importance à des choses moins importantes. Au final, c'est un film moyen qui m'a laissé sur ma faim.
Radha Blank est en pleine crise de la quarantaine. Voilà plus de dix ans qu'elle n'a pas réussi à concrétiser les espoirs que ses premières œuvres théâtrales avaient fait naître malgré les efforts que déploie son agent et ami d'enfance. Célibataire, en surpoids, elle vit à Harlem dans un appartement exigu et peine à faire le deuil de sa mère qui vient de mourir. La production de sa prochaine pièce l'oblige à des compromis auxquels elle se refuse. En attendant, elle vivote en donnant des cours de théâtre dans un lycée dont les élèves lui mènent la vie dure.
L'autobiographie de l'auteur en proie au doute créatif est un genre éculé. C'est, tout bien considéré, assez logique : les auteurs qui cherchent désespérément un sujet d'inspiration finissent tous immanquablement par écrire sur leur expérience immédiate de l'angoisse de la page blanche. C'est aussi un genre dangereux qui court les risques alternatifs ou cumulatifs du nombrilisme, de la complaisance et de l'insignifiance : quoi de plus égocentrique et de plus ennuyeux qu'un auteur en train de raconter le vide de sa vie ?
Radha Blank parvient avec beaucoup de pudeur à éviter ces embûches. Certes son autobiographie ne bouleverse pas les canons du genre et ne réserve guère de surprises. Comme on s'y attendait, il n'y a pas un plan qui ne la montre, seule chez elle, sur le chemin de son lycée, avec ses élèves, en compagnie de son agent ou bien encore durant les répétitions de sa pièce. Son omniprésence pourtant n'est pas envahissante ; car elle fait preuve de tant d'humour, de tant de lucidité qu'on ne peut très vite que s'attacher à elle. Les dialogues sont ciselés. Aucun ne provoque d'éclat de rire ; mais tous font naître une émotion.
Tourné dans un noir et blanc velouté, en 35mm, "40 ans, toujours dans le flow" (traduction calamiteuse de "The Forty-Year-Old Version") se déroule à Harlem, dans le nord de Manhattan. Il réussit le pari paradoxal de filmer New York avec élégance sans en montrer aucun des clichés caractéristiques.
L'autobiographie de Radha Blank est aussi l'histoire d'une hésitation et d'une bifurcation : Radha continuera-t-elle à écrire des pièces de théâtre en usant jusqu'à la corde des sujets qu'elle et d'autres ont déjà explorés ? ou osera-t-elle avec le beau D, malgré leur différence d'âge, slamer ses textes sur une musique de rap ? La conclusion est sans surprise ; mais elle sonnera comme un message d'espoir pour tous ceux qui traversent la crise de la quarantaine en désespérant de se réinventer.
4 554 abonnés
18 103 critiques
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0,5
Publiée le 25 août 2021
Je me demande pourquoi ce film existe car il est presque impossible à regarder. La plupart des personnages agissent de manière inauthentique comme s'ils étaient des caricatures et non des personnes et chacune des compositions de rap qu'il s'agisse de celle de Radha ou d'une bataille de rap (censée être inspirée) est si médiocre qu'elle est une source de grand ennui pour le spectateur. La protagoniste n'a aucun potentiel en tant qu'écrivain et est tellement mauvaise pour les rimes que nous la détestons. Pourtant toutes les personnes impliquées dans la réalisation de cette histoire jouent un personnage dans le film ou évaluent de façon positive et la traitent comme une histoire d'artiste outsider. Enfin c'est quoi ce format blanc et noir ont-ils copié Manhattan de Woody Allen pour faire semblant de jouer dans la même mauvaise catégorie de film...
Intrigué par le choix du noir et blanc j'ai par contre été choqué par les propos orduriers. Donc finalement, j'ai stoppé. Quel attitude minable de s'appuyer sur des obscénités pareilles... ça devient un nanar.
Très belle œuvre, intelligente, captivante et bien menée, le sujet est passionnant et l'actrice réalisatrice merveilleuse. Seul le noir et blanc était peu nécessaire.
A l'heure de "Black lives Matter" voici un film qui fait du bien! Satire sociale et politique, ce film primé au festival de Sundance nous parle de la vie à Harlem à travers le parcours de son héroïne Radha Blank (qui en est la réalisatrice). J'ai aimé le parti pris du noir et blanc. Radha Blank professeur de théâtre qui va se découvrir et se réinventer à travers le rap ce qui est un pari osé pour une femme de 40 ans. Voici un film que ne reniera pas Spike Lee. J'ai a-do-ré!!