En Floride, lorsque les parents n’en peuvent plus de leurs enfants désobéissants, ils font appel à un clown, mais pas n’importe lequel… Wrinkles, un clown effrayant, digne d’un film d’horreur, bien décidé à venir effrayer les chiards qui ne sont pas sages.
Wrinkles est de notoriété publique et pour cause, cela fait des années qu’il sévit. Les stickers avec son n° de téléphone (invitant les parents à composer le 407-734-0254) sont partout et les médias sont sidérés que des parents puissent appeler un clown horrifique pour effrayer leurs gamins (on en parle même dans les late-show). Le réalisateur Michael Beach Nichols s’est intéressé à ce clown hors du commun qui déchaine les passions, entre les parents qui sollicitent l’aide du clown et les autres qui s’offusquent devant un tel procédé (au risque de fortement et durablement choquer les gamins pendant de longues années).
Le réalisateur a sillonné la Floride à la rencontre du clown, des parents qui l’ont sollicité et des enfants qui ont eu affaire à lui. On découvre donc Wrinkles, un type d’une soixantaine d’année à la retraite (bedonnant et portant une barbe bien fournie), vivant comme un SDF dans son van. Nous ne verrons jamais son visage, il préfère garder l’anonymat pour éviter les problèmes (on le suit même au cours d’une partie de pêche, ainsi que dans un strip-club). Devenu une légende urbaine, il se complait à faire peur aux enfants et ne changerait ça pour rien au monde.
Le film tente de comprendre comment Wrinkles est parvenu à devenir viral aussi bien auprès des parents que des enfants (Wrinkles reçoit des milliers d’appels par jour, aussi bien de parents qui lui demandent de l’aide ou qu’ils l’insultent et même des enfants qui s’amusent à se faire peur en tentant de le joindre). Le film fait même le parallèle avec le folklore horrifique et autres croquemitaines (tels que Slenderman, Bloody Mary ou encore The Devil's Mirror). Il y est aussi question de la figure du clown dans la pop-culture, à travers notamment des films comme Batman, It, Poltergeist, Saw ou encore Killer klowns.
Le réalisateur va même donner la parole à un professeur / psychologue, à des coulrophobes (personnes ayant la phobie des clowns) ainsi qu’à Funky the clown (qui est pour le coup, un clown joyeux qui vient amuser les enfants). Il est même évoqué le cas de John Wayne Gacy, surnommé le "clown tueur" (la police retrouvera une vingtaine de cadavre enterré dans sa propriété).
Le portrait est parfait, on y croit jusqu’au bout… du moins, pendant 50min, jusqu’à ce que le film fasse un revirement à 180°C en nous dévoilant le pot-aux-roses
(toute cette mascarade relève en réalité d’une performance artistique. Wrinkles n’a jamais existé, il a été monté de toute pièce par son créateur suite à une vidéo devenue virale sur YouTube. Depuis, il n’a cessé de continuer à faire croire en son existence, les médias n’y ont vu que du feu, tout le monde en a parlé et ils y ont tous cru).
Wrinkles the Clown (2019) n’est clairement pas le genre de documentaire auquel je m’attendais, oscillant entre le docu et la fiction (trop de mise en scène, c’est dommage). C’est agaçant car il y avait matière à en faire quelque chose d’intéressant, mais la succession d’interviews (celles des enfants) s’avèrent à la fois redondantes et particulièrement inutiles (donnant l’impression de brasser du vent dans le seul et unique but de repousser l’échéance du twist ending).
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