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    L'Intendant Sansho
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 039 abonnés 4 100 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 mars 2017
    En 1954, Mizoguchi est dans sa décennie dorée qui sera malheureusement la dernière de sa riche carrière, le réalisateur mourant en 1956. "L'intendant Sansho" inspiré d'un roman d'Ogai Mori, adapté par le fidèle Yoshikata Yoda associé à Fuji Yahiro est certainement un de ses films les plus sombres au sein d'une œuvre qui l'est déjà majoritairement. Visuellement somptueux, "L'intendant Sansho" nous plonge dans le Japon du XIème siècle quand l'esclavage était encore la règle. Mizoguchi est le cinéaste de la condition féminine et "L'intendant Sansho" qui raconte le parcours d'une famille dévastée après que le père, intendant de la province de Putsu, est contraint à l'exil pour avoir pris le parti des esclaves, laisse de prime abord penser qu'il s'agit de son film le plus masculin du fait que le fils de l'intendant, le jeune Zushio (Yoshiaki Hatanayaga), y joue un rôle central. Or le sort de chacun des quatre membres de la famille (le père, la mère, le fils et la fille) montre que Mizoguchi n'a rien sacrifié des préoccupations qui constituent le cœur de son travail. Le père est certes condamné à l'exil mais celui-ci résulte d'un choix moral de sa part alors que Tamaki, sa femme, jouée par Kinuyo Tanaka finira courtisane sur l'île de Sado, conséquence indirecte de ce choix. Anju, la jeune sœur (Kyoko Kagawa) choisira de se suicider par noyade pour permettre à son frère Zushio de s'enfuir du camp d'esclaves où ils ont atterri suite à la capture de leur mère par des trafiquants. Rien n'y fait, Mizoguchi fait toujours le même constat terrible quelque soit l'époque où il situe ses films. Le sort de la femme japonaise dépend toujours des décisions de l'homme et les actions qu'elle peut entreprendre sont toujours intuitivement guidées par ce dernier. Le libre arbitre lui est donc inconnu. Le style visuel de "L'intendant Sansho" marque une évolution le rapprochant de Kurosawa, sans doute en concordance avec l'époque dont le réalisateur souhaite dépeindre l'aspect chaotique et les mœurs barbares. Autre fait nouveau, le geste sacrificiel qui scande habituellement les films de Mizoguchi n'est pour une fois pas l'apanage de la femme mais aussi celui de l'homme qui par l'intermédiaire de Zushio et de son père montre que les choses ne sont pas univoques. Sans doute Zushio libérant les esclaves après avoir été nommé intendant de la province de Putsu par le premier ministre figure le jeune Mizoguchi qui en 1915 à Köbe prenait part aux "émeutes du riz" et était roué de coups par la police locale. Enfin, comme toujours chez Mizoguchi, le finale somptueux est bouleversant. Après ce film important, le temps étant compté par la maladie, il ne restera plus que cinq films à réaliser pour Mizoguchi.
     Kurosawa
    Kurosawa

    525 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 novembre 2016
    Fable politique et humaniste, "L'Intendant Sansho" est un film déchirant, l'un des plus beaux du monde. Et pourtant, un grand nombre de cinéastes seraient tombés dans le misérabilisme et la cruauté complaisante devant une telle histoire, dont le tragique est annoncé d'emblée, comme pour signaler au spectateur que l'humour n'aura pas sa place lors des deux heures qui vont suivre et que l'issue risque d'être terrible. Mais si "L'Intendant Sansho" est aussi immense, c'est parce que le regard que porte Mizoguchi sur ses personnages est noble et respectueux et parce que le cinéaste leur accorde toujours cette liberté d'espérer et de croire en leurs valeurs, celles d'un père exilé qui aura inculqué à son fils la morale suivante : "Sois dur avec toi même, généreux envers autrui". Ces mots, Zushio et sa sœur Anju ne les oublieront jamais, même si une fois esclaves, l'impitoyable Sansho tentera de les déshumaniser. Le film adopte essentiellement le point de vue des enfants afin de nourrir le hors-champ, qui dit l'incertitude qu'ils ont d'échapper à leur condition et de rejoindre une mère peut-être déjà morte. C'est ce combat-là que le film raconte, de même qu'il affirme sans cesse la nécessité de rester digne et de sauvegarder la morale devant les ignominies politiques (entre le ministre et Sansho); il dit tout cela à travers une mise en scène aérienne qui fait valoir sa pleine maîtrise du montage parallèle et une affolante légèreté des mouvements de caméra. Rageur, insoumis et toujours luttant contre la fatalité, "L'Intendant Sansho" est un moment de cinéma époustouflant, qui échappe au simplisme pour se mettre à la hauteur de la complexité des enjeux politiques et moraux; il nous met enfin dans deux états contradictoires : en effet, on reste inconsolable devant cette histoire d'une tristesse infinie, au bord des larmes et la gorge serrée, et en même temps heureux d'avoir vu un film d'une telle ampleur.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 17 avril 2016
    J'avoue avoir craqué avant la fin, c'est lent, c'est long, c'est pénible, des dizaines de scènes consistent à voir marcher, en procession, pas après pas, les protagonistes dans les paysqages pendant de looooongues minutes, la lenteur et le nombre de scènes inutiles dépassent l'entendement, le tout parsemé d'un politiquement correct et de bien pensance qui n'existait certainement pas à cette époque médiévale.
    Du japonais pur style des années 50 quand le japon voulait copier l'occident.
    Benjamin A
    Benjamin A

    660 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 mars 2016
    C'est au coeur du Japon du XIème siècle que Kenji Mizoguchi nous immerge avec L'Intendant Sansho, pour y suivre le destin d'une femme mais surtout de ses deux enfants qui vont se retrouver esclave du terrible intendant Sansho.

    C'est en 1954, peu de temps après Contes de la lune vague après la pluie, que L'Intendant Sansho est réalisé, où Mizoguchi met en scène une époque aussi fascinante qu'ambiguë, ainsi que le destin de deux enfants séparés de leur mère qui vont se retrouver sous l'emprise d'un maitre tyrannique. À travers ces deux personnages, et les relations qu'ils auront, notamment avec Sansho, il met en avant la cruauté humaine, l'exploitation de l'homme par l'homme, les humiliations ou encore le contexte d'une époque et notamment la condition des paysans, souvent exploités, avec des classes hautes n'hésitant pas à fermer les yeux, voire à encourager cela.

    Tout cela, Mizoguchi le met en scène avec sobriété, faisant ressortir l'émotion et la dramaturgie des personnages et enjeux, et c'est bien là le plus important. Tout long, il arrive à faire ressentir toute la pertinence et tristesse liée au sort des protagonistes, avec de nombreuses scènes mémorables à l'image du final. Une vraie puissance se dégage de l'atmosphère, à la fois mélodramatique, intense et humaniste mais aussi difficile, où Mizoguchi ne fait aucune concession, pour mieux faire ressortir les sensations et sentiments de la pellicule.

    Il orchestre son oeuvre avec grand brio, avec une forte influence théâtrale qui se ressent à la fois dans la mise en scène mais aussi dans le jeu des acteurs (tous excellents et d'une grande justesse d'ailleurs). Il alterne bien entre les divers personnages, l'histoire et les émotions tandis qu'il dévoile une grande justesse technique, où chaque mouvement de caméra et cadre s'approche de la perfection, provoquant les effets voulus et participant à l'immersion dans cette époque et au plus près des personnages.

    Une oeuvre d'une rare force et puissance, où l'émotion découle des personnages et enjeux dans un cadre aussi passionnant qu'ambigu et bien exploité. Ma deuxième expérience dans le cinéma de Mizoguchi et force est de constater que je ne suis pas près de m'arrêter là !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 2 avril 2016
    À la vue des 20 premières minutes, on pourrait s'attendre avec cet Intendant Sansho à un film froid, mais ce n'est pas le cas. Il ressort de l'oeuvre de Mizoguchi une grande intensité émotionnelle, due à des personnages bien écrits et une histoire déchirante, permettant de vivement dresser une critique des régimes autoritaires. La réalisation est très belle : la composition des plans est sublime. Point négatif par contre : la musique, et surtout les sifflements suraiguës dans celle-ci sont assez insupportables et "tuent" certaines scènes pourtant très fortes. Ça reste un très bon classique japonais.
    julien_beauchesne
    julien_beauchesne

    10 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 septembre 2015
    Histoire simple magnifiquement traitee. Chaque plan, chaque phrase sont des bijoux. Chef d oeuvre !
    Mephiless s.
    Mephiless s.

    56 abonnés 697 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 août 2015
    Kenji Mizoguchi signe une oeuvre sublime avec une histoire tragique et intéressante. Beaucoup de choses sont critiquées, comme la condition des femmes, l'esclavage, la violence etc. La photographie et la réalisation sont soignées, et le noir et blanc renforce encore plus le propos. Les acteurs sont d'ailleurs excellents et les 30 dernières minutes du film sont déchirantes. Inoubliable!
    carbone144
    carbone144

    71 abonnés 748 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 juillet 2015
    Quel film étonnant et sombre ! Une fois de plus on trouve ici un film qui peut être vu à des regards différents : une projection exotique dans l'univers du Japon médiéval, une histoire éprouvante, un hymne à l'humanisme. L'intendant Sansho est un vieux film à la qualité visuelle et sonore un peu dépassée (même pour l'époque) mais son contenu est puissant et captivant. C'est à connaître pour les plus curieux.
    Kiwi98
    Kiwi98

    244 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 juin 2015
    Les vertus humaines, probablement le segment phare de la filmographie de Kenji Mizoguchi, grand réalisateur japonais et grand poète du cinéma dont le raffinement des films pourrait donner des vertiges à ses collègues de l’époque. Un univers où le réalisme prend place dans la douceur et la force du contexte, un univers vivant ou la claque visuelle se marie souvent à une réflexion sur la condition humaine.

    Dans « L’intendant Sansho », incontestablement l’une des œuvres majeures du réalisateur, tous ces thèmes de prédilection sont amenés avec une justesse folle et un sens de l’art peu commun qui fait du classique pour le réinventer. Immersif et intense dès son départ, le film se révèle incroyablement construit, alliant la force de son caractère à la pure émotion. « L’intendant Sansho », c’est surtout l’histoire d'une famille, une famille divisée, crucifiée par l’esclavage qui l’emmène dans les tréfonds de l’horreur et du désespoir qui s’incarne à lui seul sur le visage du cruel intendant, mieux vu comme une bête que comme un homme.

    On retrouve également toutes les thématiques chères à Kenji Mizoguchi, la tolérance, le courage, la dignité… « L’intendant Sansho » résonne comme un cri humain dont la subtilité demeure bouleversante et dont la spiritualité reste imparable, donnant à ces choses une réalité, une réalité tragique, forte, terrifiante, barbare, mais dont se dégage une délicatesse des plus belles et des plus triomphantes. Mettant en parallèle la brutalité, la douceur, la dureté et la poésie mais surtout un raffinement des images absolu, majestueux, qui offre une composition saisissante, plan par plan, comme lors de ce suicide au fond des arbres où le reflet de l’eau semble représenter l’autre monde qui attend une jeune femme.

    Dans « L’intendant Sansho », on retrouve les trois facteurs qui font du cinéma de Kenji Mizoguchi une merveille, sa passion pour les images, sa maitrise du récit et sa sensibilité, harmonieuse, féminine. Un film qui a le sang froid !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 novembre 2014
    Ce film est un chef d’œuvre absolu. Kenji Mizoguchi est un immense cinéaste dont un des mérites, et pas des moindres, est d'avoir sans relâche dénoncé la condition des femmes. Injustice, violence, pouvoir…Il y a beaucoup d'humanité chez ce cinéaste, et ce film est l'un des plus bouleversants qui nous soit parvenu. Et d'une beauté formelle incroyable.
    Acidus
    Acidus

    642 abonnés 3 667 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 novembre 2013
    Kenji Mizoguchi livre, avec "L'Intendant Sansho", une oeuvre intense et poignante dont le propos se veut principalement humaniste. Riche en émotion, ce mélodrame est subjugué par une musique poignante et une photographie somptueuse. Il n'y pas grand chose à repprocher à ce grand film.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 26 mai 2013
    Ça doit être la quatrième oeuvre de Kenji Mizoguchi que je visionne, bon certes moins bon que sa bombe tragique "Les Contes de la Lune Vague après la Pluie", mais tout aussi tragique, triste et aussi assez violent et déchirant. Une famille de noble est réduite à l'esclavage, et toute l'humanité est partie, disparue. Le grand frère ce transforme en monstre, et commence à torturer aussi bien mentalement que physiquement ses "collègues". "Sansho Dayu" est une ode moyenâgeuse pour l'humanité, pour l'égalité de l'être humain (le film date de 1954 ce qui parlait pas mal pour l'époque). Par contre je me demande, si ça aurait vraiment pu ce produire, mais cette descente en enfer est sûrement possible. Les acteurs sont criant de réalisme, tout comme la photographie et les paysages superbes! J'étais bluffé! Tout comme la mise en scène, les mouvements de caméra, très moderne pour l'époque (Akira Kurosawa?). Enfin, ce film est un chef-d'oeuvre malheureusement, pas assez connu... Bravo !
    real-disciple
    real-disciple

    68 abonnés 1 022 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 décembre 2012
    Ce film est un vrai chef d'oeuvre du cinéma japonais et mondial. Le film touche au sublime dans sa mise en scène et cette histoire déchirante digne des plus beaux romans est un vrai bijou dramatique. On sent que Mizogushi ne laisse aucun plan au hasard, dans ce film tous les plans sont travaillés, de même que la direction d'acteurs et la reconstitution d'époque. On ne peut que se taire et admirer.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    132 abonnés 677 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 avril 2017
    «L'Intendant Sansho» est sans conteste l'un des films les plus désespérés qui soient sur la noirceur de l'âme humaine. Le poids terrible de la société japonaise féodale est une fois de plus dénoncé par Mizoguchi, brisant les hommes et les familles, étouffant toute tentative d'émancipation. Les abus de position semblent inévitables tant l'humanité refuse l'idée d'égalité entre les hommes. La preuve nous en est d'ailleurs donnée (pour un temps) avec Zushio : n'importe qui peut devenir un tyran, il suffit de laisser faire le temps et les rancoeurs. Comme si chaque despote qui disparaissait laissait sa place à un autre. Avec «L'Intendant Sansho» Kenji Mizoguchi a donc réalisé un mélodrame poignant, même s'il manque parfois un peu de recul et paraît aujourd'hui relativement désuet. Attention, sur le plan narratif uniquement! Car pour ce qui est de l'esthétique, elle est en tous points admirable. La mise en scène relève de la perfection et une fois de plus l'on ne peut que saluer le talent du maître japonais à créer des oeuvres fortes et d'une grande beauté. Pas grand chose à dire de plus, sinon qu'il s'agit d'un film incontournable dans la carrière de Mizoguchi, et donc dans l'histoire du cinéma mondial. Chef-d'oeuvre, cela va de soit. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 12 mai 2012
    Cruel et sans aucun chichi, très japonais dans son rythme et sa réalisation. Un vrai classique asiatique, en somme. Et ce qui est fou, c'est de traiter avec tant de calme et de simplicité la violence et la cruauté "naturelle", inhérente à une certaine démonstration du pouvoir à une certaine époque.
    Musique assez irritante quand on ne baigne pas dans la culture japonaise, une sobriété qu'un occidental doit apprendre à apprivoiser, mais le résultat, c'est un chef-d’œuvre du cinéma asiatique des années 50.
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