Sonate d'automne s'il m'a moins touché que Saraband, reste l'un des Bergman que j'aime le plus, avec Saraband justement. Pourquoi ? car l'un comme l'autre ils parlent d'une famille qui pourrait sembler heureuse en extérieur puis qui révèle petit à petit le mal qui le ronge, Bergman s'amuse à faire subir alors au spectateur une série de scènes de confessions mère fille absolument horribles, d'une froideur et d'une méchanceté absolument rare, le tout est enveloppé d'une tristesse presque insupportable, si l'enchaînement de scènes de confessions peut sembler artificiel, mais ce qui se dit ne l'est pas, on ressent dans ces dialogues une vérité, une réalité, une haine de l'autre, une déception, de la pitié, des regrets… La mise en scène n'épargne rien à ses spectateurs, on a Ingrid et Liv pleurant durant de long plan insupportable, insupportable pas parce que c'est nul ou trop long, mais bel et biens à cause des émotions qui prennent le spectateur. Mais je vais reprocher peut-être une ou deux petites choses au film, je ne pense pas que les légers flash back apportent quelque chose au récit, au contraire, j'aurai préféré que Bergman continue ses longs plans sur ses deux actrices, et l'histoire de famille sonne un peu cliché, je veux dire entre l'enfant mort, handicapée, la mère absente etc. On a ici un véritable étalage des personnages pour mélodrame, mais Bergman est beaucoup plus intelligent que ça, il utilise ses clichés et les retourne avec méchanceté et habilitée.