Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
kingbee49
38 abonnés
606 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 19 avril 2022
Un film d'anticipation ambitieux par son thème visionnaire (le voyeurisme et la télé réalité) mais qui ne tient pas ses promesses. La faute à un gros manque de rythme et aussi à l'incapacité de Tavernier à créer de vraies péripéties haletantes pendant deux heures...Sans doute absorbé par les magnifiques paysages écossais ou l'atmosphère de Glasgow, le metteur en scène de "Coup de torchon" peine à traiter vraiment son sujet. Mais il faut dire que dés que Romy Schneider est à l 'écran, c'est un autre film qui commence. Car, oui, l'actrice concentre tous les regards dans cette course presque romantique avec Harvey Keitel. Elle semble d'ailleurs plutôt à l'aise devant la caméra de Tavernier : belle, épanouie, gracieuse, elle est au somment de son art, juste avant d'être happer par les drames de sa vie privée. Alors, oui, le sujet du film fait le lien avec l'actrice, ce qui crée rétrospectivement une forme d'adhésion. A côté d'elle, Harvey Keitel fait le job, sans plus. Harry Dean Stanton aussi. Mais Max Von Sydow, qui arrive à la conclusion, est sans doute le personnage le plus attachant. A noter que la musique est signé Antoine Duhamel, qui recycle ici un style de cordes déjà entendues dans "Pierrot le Fou", était-ce bien nécessaire ?
Ce qui frappe, dans cette histoire, c'est de constater que ses thèmes (le voyeurisme de la télé-réalité, le transhumanisme) sont toujours, voire même plus que jamais furieusement d'actualité près de quarante ans plus tard ! Romy Schneider et Harvey Keitel bouleversent, elle, belle sans artifices et digne malgré ce que son personnage traverse, lui, gagnant en humanité au fur et à mesure que son personnage prend conscience de l'indignité de ce qu'il inflige à Katherine. Max Von Sydow fait également une apparition remarquée à la fin du film, volant presque la vedette à ses partenaires dans le rôle de l'ex-mari de Katherine. Seule la technologie a pris un petit coup de vieux, et l'on imagine sans peine ce que l'opération de Roddy pourrait donner avec les moyens d'aujourd'hui !
« La mort en direct » (1980) est « le » film de science-fiction de Bertrand Tavernier qui – bien qu’avant la télé-réalité n’ose les pires choses -– raconte la mort en direct de Katherine Mortenhoe (Romy Schneider) filmée par l’œil-caméra de Roddy (Harvey Keitel,) pour le producteur de la télé NTV, Vincent Fireman (Harry Dean Stanton). L’idée est excellente mais le film pâti d’une lenteur à son démarrage et quand l’histoire s’installe, les émotions et la relation psychologique entre les 2 principaux protagonistes ne sont pas assez creusées. On a par exemple du mal à comprendre pourquoi Katherine suit Roddy et on finit par tourner en rond dans la fuite des 2 personnages jusqu’à ce qu’ils retrouvent l’ancien mari de Katherine interprété par le grand Max von Sydow, dans une scène qui magnifie la fin de ce film de 2 h 08 !
Une oeuvre étonnante de la part de Bertrand Tavernier.Avant-gardiste,car la télé-réalité n'est apparue que 20 ans après le tournage.Mais Tavernier avait déja saisi toute la richesse d'une réflexion sur le pouvoir cathodique,de la recherche de la plus pure vérité par le biais d'une caméra."La mort en direct" n'élude aucune bassesse commise par les grands networks,avides d'audiences,d'expériences uniques qui clouent le spectateur devant son écran.Le scénario joue à fond sur la duperie,avec une femme mourante choisie comme cobaye,pour filmer sa maladie et sa fin de vie,qui bien trop tard,apprendra qu'elle était en fait en parfaite santé.Manipulation des émotions par la manipulation des images.Romy Schneider,peut-être en-dessous de son niveau habituel,réserve quelques grands moments d'interprétations.Harvey Keitel est parfait en employé de NTV,à qui on a implanté une caméra dans l'oeil,qui finit par éprouver de la compassion pour cette femme,et de la colère contre cette intrusion dans une vie privée.Avec Max Von Sydow et Harry Dean Stanton en plus,la direction d'acteurs est irréprochable.Comme toujours avec Tavernier,le bât blesse au niveau de l'émotivité,difficilement captable et d'une mise en place laborieuse de l'histoire.Ce film de proche anticipation reste étonnamment d'actualité,et d'une rigueur louable.
Seule incursion de Bertrand Tavernier dans le genre de la science-fiction, "La Mort en direct" s'attaque directement au voyeurisme malsain de l'être humain et du besoin qu'il a d'observer les drames des autres (plus c'est dramatique, mieux c'est) ce qui fait du film une critique de la télé-réalité alors qu'elle en était seulement à ses débuts. Moderne d'une certaine façon mais renvoyant à nos sentiments et instincts les plus primaux et profonds, le film bénéficie d'un propos fort jamais desservi par l'histoire à la fois touchante et effrayante de cette femme qui se meurt et d'un homme avec une caméra implantée directement dans les yeux suit tout au long de ses derniers jours. Et dans le rôle de cette femme seule, fragile mais courageuse, Romy Schneider est bouleversante face à un Harvey Keitel tout aussi excellent dont les émotions se dévoilent peu à peu. Le décor terne de l’Écosse choisi par Tavernier correspond parfaitement à l'ambiance du film qui tombe même dans une certaine mélancolie lorsqu'apparaît le personnage de Max Von Sydow. Sublime.
Tavernier soigne une nouvelle fois son film. Œuvre visionnaire, acteurs charismatiques, musique prenante, tout semble nous plonger dans son film mais un manque de rythme et de travail de fond perturbe le spectateur.
«Death Watch» (Grande Bretagne, 1979) –La Mort en direct en français- de Bertrand Tavernier s’ouvre sur un cimetière dans lequel trônent d’immenses stèles. Entré par un lieu mortuaire, le film se terminera sur la présence imposante de la mort. Dans un futur proche, une chaîne de télévision met en place une émission révolutionnaire où une femme agonisante, en l’occurrence Katherine Mortenhoe est filmée en continu. La véritable inventivité n’est pas tant le sordide de l’expérience que le moyen de filmage. Pour capturer chacun de ces instants, un homme, Roddy, se fait placer dans les yeux une caméra. Le personnage devient, dès lors, le pôle du regard par lequel le film donne à percevoir. Le film s’apprécie à différents degrés, témoignant de ce fait de la complexité du scénario de Rayfiel et Tavernier. En tant qu’œuvre de genre, film de science-fiction, «Death Watch» renvoie au modernisme naturaliste qui entend défaire les artifices du Beau pour retrouver une vérité. En représentant le futur de manière si peu changé, Tavernier s’accorde à entendre que les révolutions du monde s’opère sur une grande durée. «Death Watch» est également un film sur l’acteur. Renommé pour être un des plus grands directeurs d’acteur avec Claude Sautet, Tavernier base son film sur deux comédiens au principe de jeu opposé. Issue du classicisme autrichien de «Sissi», Romy Schneider joue en partenariat avec Harvey Keitel, membre de la génération d’acteurs américains des années 70 praticiens de la Méthode. Parmi eux se trouve même Max von Sydow, acteur suédois de l’école de Begman. En mêlant ces différents registres d’acteurs, Tavernier provoque les conflits (Schneider et Keitel se sont par ailleurs très peu entendus sur le tournage) et pratique la méthode de Kazan qui permet de diriger le jeu des comédiens à partir de l’expérience réelle entre les acteurs. La lutte des classiques (Sissi) avec les modernes (Keitel) agit le film comme bons nombres des œuvres souvent passéistes de Tavernier.
Probablement l'un des films attaquant aussi directement et avec le plus de justesse le monde de la télé-réalité. Harvey Keitel y interprète un employé de la télévision, se faisant greffer une caméra dans l’œil qui suit nuit et jour une grave malade (Romy Schneider) pour pouvoir filmer sa mort en direct, a la TV. Une histoire incroyable, qui part vraiment très loin, mais n'est que trop réaliste par rapport au monde des médias ! Le scenario et absolument brillant, tout comme la mise en scène, "La Mort En Direct" est un excellent film, absolument marquant.
Scénario fort intéressant, qui interroge sur la toute puissance, pour ne pas dire le totalitarisme des médias dans nos sociétés modernes, et ce jusque dans notre intimité, puisque c'est ici la mort qui est filmée en direct. Le film a toutefois vieilli, et le rythme lent peut être rebutant, surtout au début, car les différents éléments dramatiques sont lentement (laborieusement ?) mis en place. The Truman Show est en partie inspiré par ce film. Les acteurs sont bons, mais ils n'habitent pas totalement leurs personnages. En tout cas, je ne les ai pas sentis aussi à l'aise qu'ils auraient pu l'être.
Vrai chef d'oeuvre dans lequel on a le plaisir de retrouver Harry Dean Stanton en méchant bien vicieux; "Death watch" nous réjouira toujours pour sa satire piqante de la TV réalité, son jeu d'acteurs sans fautes & pour finir ses étranges paysages d'Ecosse.
Malgré un casting 3 étoiles et une idée (la critique de la télé-réalité) extrêmement en avance sur son temps, le film pâtit d'un rythme beaucoup trop lent et d'un manque d'émotion. Il inspirera pourtant vraisemblablement Runing man et Truman show presque 20 ans plus tard.
QUE LA FÊTE COMMENCE. Demain, dès l'aube, je partirais. Romy face à son destin. L'escalade de la télé réalité. Visionnaire en 1980 mais débridé de nos jours. Le dernier voyage d'une condamnée. Il faut vivre avec son temps, et le notre a bien changé. Dictature des images, solitude, une formalité désagréable. Nous l'avons tant aimée.
Certainement pas un film "prémonitoire", (la tv réalité qui a fait pire !") comme beaucoup le prétendent, mais davantage une réflexion sur la mort, la mort inéluctable, celle de chacun de nous et notre regard sur celle des autres. Le scénario (fantastique) étouffe cette réflexion. C'est du "Tavernier", toujours à parfaire...