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Nicolas S
43 abonnés
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3,0
Publiée le 18 novembre 2024
Le ventre de l'architecte raconte la lente agonie de Kracklite, un architecte américain invité à Rome avec sa femme pour y installer une exposition sur la vie et l'œuvre de l'architecte français du 18e siècle Etienne-Louis Boullée. Convoquant constamment l'histoire impériale de Rome et son architecture, le film représente Kracklite comme le double d'une multitude de personnages historiques, et s'interroge ainsi sur ce qui lie le passé et le présent. En faisant de Kracklite un personnage errant et solitaire quand il est confronté à l'infidélité de sa femme et à la perspective de la mort, il prend aussi le ton d'une tragédie shakespearienne. Cela donne lieu, comme toujours chez Greenaway, à de magnifiques scènes qui témoignent d'un sens aigu du cadrage et de la composition, mais tout cela est réalisé - comme d'habitude chez Greenaway encore une fois - avec une emphase et une pompe particulièrement pénibles. Le film se perd ainsi à ressasser les mêmes idées jusqu'à l'épuisement, et c'est avec un certain soulagement que l'on arrive à la (très belle) scène finale.
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4,0
Publiée le 7 janvier 2023
C'est finalement le grand Peter Greenaway qui offrira au regrettè Brian Dennehy le meilleur rôle de sa carrière! Celui d'un architecte amèricain torturè et obsèdè par la maladie! Une rèflexion esthètique sur l'idèe de procrèation par le ventre de la femme enceinte, et de dèsintègration avec des connotations vaines, par association avec le passè familial du cinèaste! Toute l'oeuvre est gèomètrique, des dècors aux cadrages! On sent d'ailleurs le plasticien anglais (formè pour devenir peintre) dans son èlèment, comme dans un litre, posant les bases de tout ce qui existe! La mise en scène est admirable, c'est ce qui fait que l'on suit "The Belly of an Architect" (1987) sans ennui! On parle là du milieu des eighties sur fond de splendeurs romaines, du Vittoriano à la sublime Piazza del Popolo ! Souffrant de terribles maux d'estomac durant tout le film, Dennehy montre ici toute l'ètendue de son talent! Une corpulence qui fait des merveilles à la lisière de l'Ancien et du Nouveau Monde! C'est dire que la stature massive de l'acteur du mythique "First Blood" tient du miracle! Film fascinant, vraiment, avec cette nostalgie de l'architecture ancienne chère à Greenaway...
Chef d’œuvre! Le film agit physiquement: on a presque aussi mal que l'architecte. Greenaway est toujours impeccable dans ses compositions et ses couleurs mais ici les latences nous prennent réellement au ventre. cela peut sembler mal saint mais c'est le thème du film. c'est un film que je peu revoir avec (dé)plaisir
Premier opus de la série de rediffusions à l'occasion du Festival Ce qui m'a gêné: les acteurs sont restés des marionnettes au service d la démonstration voulue par Greenaway mais le propos reste intéressant à connaitre on s'éloigne très peu des controverses de l'architecture plus didactique qu'utopiste de BOULLEE et émules totalitaires. Pour moi Rome n'évoque pas Fellini mais plutôt Ruiz
Le film raconte la visite à Rome d'un architecte américain qui doit organiser une exposition sur un architecte français Louis-Etienne Boullée. Sa femme est courtisée par un jeune homme de l'exposition et il croit que sa femme veut l'empoisonner car il a souvent de maux d'estomac violents. La réalisation de Greenaway est très honnête, caméra souple, décors très recherchés, langage cinématographique parfois très étudié, cela donne une belle qualité à ce film qui est peut-être trop intellectuel mais reste néanmoins simple dans l'intrigue. Belles vues sur Rome, ses ruines, ses monuments... Quelques longueurs sont atténuées par une belle musique, quoiqu'un peu répétitive.
Notre architecte, Stourley Kracklite, part à Rome avec sa femme pour préparer une exposition en hommage à un autre architecte, Etienne-Louis-Boullée. Là-bas il est la proie de maux de ventre terribles et tel Auguste empoisonné par sa femme et autres identifications stomacales, il entre dans une paranoïa mêlée à une fascination pour cet endroit du corps qu'il photocopie infiniment (des ventres de statues qu'il se colle contre le sien), photographie ici et là.... La mise en scène a failli me tuer. Avaler ses plans, Greeneway les surcharge mais surtout en fait des tableaux (combien 30?) à la symétrie horriblement parfaite (entrées, escaliers, personnages... au centre et de chaque côté le même décor) qui ont failli me rendre malade. Il y a tout un tas de symboles, métaphores, et autres figures de styles (l'architecture et le corps, sa femme enceinte, Rome qu'il définit comme la ville la plus carnivore du monde....) elles-mêmes si appuyées qu'on en a la nausée. Bref, "Le ventre de l'architecte" offre un spectacle gargantuesque, mathématique, et hormis quelques scènes qui m'ont émues (le mur de photos le représentant dans des situations "naturelles") j'ai gravement souffert de tant de calculs brisant toute poésie et failli abandonner 50 fois. Impression d'être devant un coeur vide, un artiste sans âme et qui étalerait... de façon obsessionnelle.
J'avais vu le Ventre de l'architecte à sa sortie et en avais gardé un bon souvenir. Je suis donc retournée le voir étonnée qu'il repasse en salle. La seconde impression est nettement moins bonne. Ce qui, au fil des films, deviendra le manièrisme et le pompeux insupportables de Greenaway est en germe dans ce film. Le propos est trop appuyé, trop démonstratif, la forme est, elle aussi, trop lourde. Curieusement j'avais totalement oublié que Lambert Wilson jouait dans ce film. On ne peut que se réjouir des progrès qu'il a faits en tant qu'acteur car son jeu outré et son numero de bad boy ne dont qu'ajouter à la lourdeur du film. Les autres acteurs sont meilleurs, notamment celui incarnant le personnage principal qui sauve le film.
Certes, certes... note peut être peu objective. Et puis non, pas tant que ça! Attention: Chef d'oeuvre!!! Rome en No Man's Land où l'on devine la rigueur du graphisme renaissant en écho à la froideur et au cynisme des personnages... Sauf un. Celui dont la conscience est bousculée par une mort imminente. Torturé, Brian Dennehy éclabousse cet immense théâtre où l'histoire chuchote de sa douleur physique et mentale, de son angoisse d'homme et de créateur respecté et pourtant trahi. Une tragédie contemporaine au sein de la Ville Eternelle quand le ventre de l'architecte n'est habité que par la douleur. Brillament orchestrée par Wim Mertens. Culte!
Le film de Peter Greenaway se révèle être une oeuvre enchanteresse, onirique et poétique. La ville de Rome y est magnifiée par sa beauté matinale et nocturne et par sa mise en forme avec le sujet du film: l'oeuvre de Louis-Etienne Boulée. La mise en scène exigeante mais magnifique est servi par des acteurs de tout premier plan. Et malgré une fin tragique, l'on ressort vivifié et impatient de se rendre dans la ville éternelle pour retrouver les traces de l'architecte français méconnu.
Le cinéma de Peter Greenaway, savoureux mélange de dosages et d'excès, entretient généralement un rapport plus ou moins direct avec l'Art. Le Ventre de l'Architecte - comme son titre l'indique - ne déroge pas à la règle. C'est avec un sens aigu du cadrage et de la perspective que le cinéaste compose chacun de ses plans, avec un soin désarmant. Chez Greenaway, ce n'est pas l'image qui s'empare du réel : c'est bel et bien le réel qui va de lui-même vers l'image. La caméra, fixe le plus souvent, ne montre pas : elle donne à voir. De cette logique centripète, Greenaway tire un résultat imposant, quasi stoïque. On pense parfois au Procès d'Orson Welles, dans cette façon d'associer - en plans larges le plus souvent - décors prodigieux et personnages infiniment petits. Du reste, les deux films ont pour sujet commun la paranoïa, et leur protagoniste respectif semble tragiquement condamné par l'issue du périple... A la différence que l'architecte de Greenaway condamne sa personne de façon autonome. Là où Joseph K se rebiffait, Kracklite s'enfonce dans la dépression. A ce propos, l'interprétation de Brian Dennehy force l'admiration : corpulent, avec un parfait équilibre entre rondeur et rancoeur, l'acteur crève l'écran. Un très bon film, riche et subtil...
Peter Greenaway est un réalisateur talentueux, qui, comme tous les peintres devenus cinéastes, interroge l’image, explore ses possibilités, proposant un travail formel la plupart du temps très intéressant. C’est aussi un cinéaste très attiré par le jeu et le plaisir intellectuel, parfois même sous sa forme ludique ("Drawning by numbers"). On comprend alors qu’il soit un grand admirateur d’Alain Resnais, dont l’influence est considérable sur son travail. On y retrouve la rigueur du cinéaste français et une certaine froideur, souvent atypique des œuvres à la forte dimension intellectuelle. Chez Greenaway, cela en devient parfois très lassant, le cinéaste étant trop présent dans ses films, assénant les références artistiques et littéraires sans véritable considération pour la charge émotionnelle de ses œuvres, qui plus est lorgnant trop souvent vers un climat de perversité peu enthousiasmant. Il n’en n’est rien dans "Le ventre de l’architecte", œuvre à multiples degrés de lecture et d’appréciation, étant en cela une des œuvres les plus accessibles et universelles du cinéaste. Avec Sacha Vierny à la photo (le grand photographe de Resnais justement), Greenaway réalise un excellent travail de composition visuelle, avec des cadrages saisissants sur l’architecture romaine, interrogeant les limites de la 2D propres au format cinématographique. Au-delà du scénario, la construction des plans et du film se révèlent, en eux-mêmes, formellement, des hommages à l’architecte Etienne-Louis Boullée. Bien que la musique de Mertens soit quelque peu envahissante, elle participe grandement à l’atmosphère très particulière du film. Greenaway parvient à insuffler un souffle poétique et émotionnel, avec notamment un excellent travail sur l’angoisse (de la maladie, de la création) et la paranoïa, rehaussé par l’étonnante composition de Brian Dennehy. Une des œuvres les moins inutilement alambiquées du cinéaste, qui ravit les yeux et l’esprit. A découvrir.
Film très prenant qui distille une ambiance vraiment inoubliable (je suis "encore dedans" alors que je l'ai vu hier)... Esthétique des cadrages, savant mélange entre une bande son excellente et une visite quasi-touristique de la ville, si ce n'est que l'humeur et la santé du personnage principal sont nettement plus torturés que celle d'un touriste moyen ! Dennehy est excellent (bien de le voir dans un rôle "pas de salopard", ça change ^^). La fin est...intéressante. Esthétisant mais pas vain, dirais-je. Quelqu'un de plus éclairé sur le plan artistique/architectural/cinématographique pourrait mettre 4 étoiles sans sourciller, je ne m'en permettrai que 3.