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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 20 novembre 2015
La morbide affaire des tueurs en série William Hare et William Burke qui avait traumatisé la ville d’Edimbourg au XIXème siècle (deux immigrants irlandais profitèrent de la pénurie de cadavres à disposition de la faculté de médecine pour devenir trafiquants), fait régulièrement le bonheur du cinéma d’épouvante. En 2010, John Landis en proposa sa propre version mais la plus célèbre demeure celle de Robert Wise avec Boris Karloff, Bela Lugosi et Henry Daniell. John Gilling cinéaste anglais passé par la télévision (« Le saint ») fera de « L’impasse aux violences » son principal fait d’armes. Peter Cushing et Donald Pleasance apportent toute leur crédibilité au projet. Peter Cushing notamment incarne le docteur Robert Knox symbole du scientifique grisé par le succès, prêt à oublier le serment d’Hippocrate qu'il est chargé d'enseigner à ses élèves, au nom du sempiternel progrès libérateur. L’évolution psychologique du médecin tout au long du parcours macabre de ses pourvoyeurs en matière à dissection est très finement rendue par la grande figure du genre qu'était le prolixe Peter Cushing. Donald Pleasance de son côté force un peu le trait mais parvient malgré tout à rendre la duplicité machiavélique de William Hare tête pensante du duo infernal. Les autres acteurs dont George Rose (William Burke) tombent souvent dans la caricature, John Gilling leur laissant sans doute un peu trop la bride sur le cou. Toutefois le scénario, écrit par Gilling lui-même, soulève tous les dangers inhérents à la difficulté de cantonner la recherche scientifique dans des bornes utiles au développement harmonieux du progrès humain. Le côté caricatural évoqué plus haut situe donc le film de Gilling à un niveau inférieur au chef d’œuvre de Robert Wise
Le film est un mélange entre l’auberge rouge et la comédie musicale sweeny tod. Ajoutez une dose ds bas-fonds anglais, et vous avez une espèce de Jack l’éventreur où la morale s’efface au profit de la science.
Un grand Oui pour ce thriller magnifique, tant au niveau de la mise en scène que de l’interprétation et du scénario, ou l'on suit les (més)aventures de deux fripouilles de la pire espèce, dénicheurs de cadavres servant de cobayes à un médecin pour ses recherches. Et lorsque la demande dépasse l'offre, nos amis décident de "fabriquer" ces macchabées, et ainsi continuer de toucher ces 8 malheureuses Livres Sterling à chaque livraison... Peter Cushing est inquiétant en docteur froid, ou plutôt glacial; Donald Pleasence quant à lui crève littéralement l'écran avec ce personnage de dandy du caniveau, sa canne et son haut-de-forme nous sont imprimés dans la rétine pour un bon moment, ce dernier dansant autour de son repoussant complice pendant que celui-ci étrangle une malheureuse... Cette scène nous rappelle forcément Orange Mécanique et son Alex; oui Kubrick a rendu hommage à L'Impasse aux violences dans son chef d'oeuvre!
Scénario classique de cadavres qu'on livre au savant anatomiste pour faire des expériences. Ici, cela passe fin 19ème, dans les sombres ruelles d'une ville anglaise. C'est bien réalisé, conforme aux stéréotypes de ce genre de film : ruelles sombres, cimetières, tavernes, savant fou. En plus, on trouve quelques séquences érotiques, étonnant pour l'époque. Remarquables la trogne des deux méchants assassins, et la présence aussi de Donald Pleasance. Cela se suit sans ennui aucun, Cushing tient le rôle habituel du savant fou. Un bon film de série B.
Grand classique de la série B, il est vrai que cette "Impasse aux violences" a beaucoup d'éléments pour séduire. D'abord une mise en scène particulièrement riche et étonamment élégante, ainsi que des décors loin d'être si fauchés que ça. De plus, si l'intrigue principale est intéressante (adpaté d'un fait réel), c'est surtout l'opposition de caractères que l'on appréciera le plus, la violence et la folie de Donald Pelasence répondant impeccablement à l'ambiguité et à l'élégance "So British" de Peter Cushing. Certaines scènes sont même d'une violence virtuose, qui nous permettent de ressortir vraiment conquis par ce séduisant objet. Une rareté!
Faisant partie de ces petits classiques britanniques avec une saveur old school, L’impasse aux violences est effectivement assez savoureuse. Non que le film provoque l’effroi ou qu’il étonne (on est blasé de ce côté), mais il possède une atmosphère macabre assez réussie et propose en plus une vision finalement assez sombre des rapports de classe à l’intérieur de la société écossaise du 19ème siècle. Le thème du médecin qui récupère les cadavres est agrémenté ici d’une réflexion morale (mais pas moralisatrice du tout) sur les implications éthiques de nos actes, y compris lorsqu’ils sont réalisés au nom de la science. Pour cela, John Gilling utilise une esthétique expressionniste du meilleur effet, jouant sur les ombres pour créer l’angoisse, à l’image des films noirs américains. Il se désolidarise donc ici des récents succès obtenus par la Hammer grâce à la couleur. Il utilise Peter Cushing à merveille en lui faisant jouer un personnage hautement ambigu. On notera aussi la maestria de Donald Pleasence qui est la véritable révélation du film.