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    L'Âme soeur
    Note moyenne
    3,6
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    7 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 novembre 2009
    Excellent, le film est d'une beauté assez peu commune mais pourtant paralysante. J'ai eu beaucoup de mal à me le procurer et ça valait vraiment la peine. Par moments il m'a fait penser à 'Vacas" de Julio Medem ils ont certaines qualités en commun comme la poésie de l'image et du moment. Les acteurs sont tous très bons, la réalisation est très réfléchie et soignée (pas le genre de qualités que je relève à la légère) et le scénario est génial, vraiment génial... en fait je vais plutôt lui donner 4 étoiles, il les mérite...
    Loïck G.
    Loïck G.

    340 abonnés 1 675 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 décembre 2022
    Je me demande parfois ce qui conduit à ressortir des films vieux de plusieurs décennies. La question ne se pose pas un instant avec « L’âme sœur », perle rare du cinéma helvétique, voire mondial qui joue sur la pureté des décors et des sentiments dans un monde à l’écart des flatteries et conforts à rallonge. Une grande maison dans les Alpes Suisse, tout là-haut où les parents vivent en harmonie avec la nature, et leur exploitation fermière Les enfants déjà grands s’adaptent à ce mode ascétique , dont le fils sourd et muet depuis la naissance toujours à l’écart et paraissant assumer pleinement cette indépendance malgré lui. Sa sœur, très proche, l’éduque à sa façon, et calme ses colères fréquentes, pour une frustration, un refus, une contrariété. jusqu’au jour du débordement, de l’absence totale de repères pour un drame vécu à l’aune des principes familiaux érigés par le père. L’audace de la mise en scène calque alors la sauvagerie instinctive des lieux. Pour une terre à redécouvrir, un langage -muet- à (re) déchiffrer. Quand les images de Muret prennent la parole, le cinéma devient complice.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    kinophil
    kinophil

    21 abonnés 262 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 juillet 2012
    Film envoutant, poétique et violent, porté par la grâce. Personnages dessinés avec tendresse et remarquablement interprétés. Beauté des paysages et de la nature sauvage sans pittoresque. Mise en scène remarquablement maîtrisée qui parvient à faire ressentir la présence d'une force invisible pesant sur le paysage et les êtres qui l'habitent. Chef d’œuvre
    jroux86
    jroux86

    7 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 juillet 2024
    L’action de L’Âme sœur est difficile à dater. La famille dont il est question vit de l’élevage dans les Alpes suisses. Il y a le père et la mère, déjà âgés, et leurs deux enfants : "le Bouèbe", adolescent sourd et muet, et la bien nommée Belli, jeune femme qui a renoncé à devenir institutrice afin d’aider ses parents. Ils vivent dans les montagnes à l’écart de la civilisation. Ils n’ont ni téléphone, ni électricité. Tout juste utilisent-ils quelques engins à moteur pour le travail de la ferme. Autour d’eux, tout n’est que silence et vallées rocailleuses. Il n’y a guère que les sources qui font entendre leur chant, abreuvant les bassins de leur eau cristalline. Les seuls "voisins", habitant le versant opposé, sont les grands-parents maternels. Ils communiquent avec eux par le biais de jumelles, s’y rendent parfois grâce à un téléphérique hors d’âge. "Tu vis comme au temps des cavernes" dira la mère, un moment, au père de famille. "Et ceux de la plaine disent qu’on y retourne tout droit" lui rétorquera-t-il, mystérieux. En fait, l’histoire se déroule en 1984. Il faudra attendre le milieu du film pour le comprendre, lorsque le Bouèbe, au cours d’un rite hérité du père marquant son passage à l’âge adulte, gravera la date sur le mur qu’il vient de réaliser de ses mains.

    Est-ce pour mieux cacher le handicap du Bouèbe que cette famille s’est à ce point coupée du monde ? On pourrait le croire. Mais cette vie en autarcie, dominée par le travail, semble suffire à leur bonheur. Certes, Belli aime parfois s’évader dans la lecture de romans (au grand dam de son père), mais ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est s’occuper de son frère. "Un homme quand il travaille, un enfant quand il joue", dit-elle. Il est vrai que le Bouèbe se montre souvent très immature, dévoilant ainsi les limites de ses facultés intellectuelles. Mais il est hors de question de le placer dans une institution. Le père dit "qu’il aimerait mieux le tuer de ses mains". "Irascible", c’est le nom pour le moins original – mais opportun ? – de cette famille. Pourtant, autre signe manifeste d’isolement, celui-ci est toujours tu, comme s’il était porteur d’une lointaine malédiction. Les croyances sont en effet au cœur de la vie familiale. On y parle volontiers des esprits, on prie pour mieux conjurer le mauvais sort que représente le handicap du Bouèbe.

    Le Bouèbe. Quel nom étrange, typique de cette langue rustique dont les singularités, hélas, se heurtent aux limites de la traduction. Et puis il y a les silences, imposés par la présence du Bouèbe mais aussi par une activité familiale focalisée sur le travail. "Cela l’angoisse quand on parle trop", dira Belli à sa grand-mère. Alors, le Bouèbe part s’isoler, jouer seul, comme un enfant innocent, avec le reflet d’un miroir, la lumière du soleil. C’est l’occasion pour lui de produire ses propres images dans des scènes qui permettent de voir ces magnifiques paysages montagneux par le prisme du handicap – ce qui ne manque pas de provoquer les sourires attendris de son entourage, en particulier Belli.

    Le tableau familial, au caractère fortement ethnographique, est déjà en lui-même passionnant. Mais il se fait aussi mystique quand il décrit, avec un réalisme frappant, les contours d’une vie quasi monacale où la montagne semble être le refuge à de vieilles croyances. Un élément scénaristique très fort donne encore plus d’ampleur au caractère mystique du récit : le frère et la sœur ont une relation incestueuse. Ainsi cette famille, déjà fragilisée par le handicap du fils, serait-elle frappée de malédiction ? Faut-il voir dans la réalisation de ce tabou, la marque d’une punition, contenue dans ce nom de famille que nul ne peut prononcer ? Et si c’est le cas, serait-ce pour châtier des parents qui se seront par trop détournés de la présence des hommes, condamnant dans le même temps des enfants qui n’ont d’autres horizons que les hauts sommets qui les entourent, qui les privent de l’altérité et les poussent à commettre l’irréparable ? Les questions restent en suspens, et c’est comme si la montagne renfermait en elle-même ce lourd secret, comme hérité du fond des âges, que se transmettraient les générations pour mieux s’apprendre à exister sur ces reliefs qui isolent à tel point qu’on en perdrait la raison. Ce film magnifique a la puissance du conte.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 4 mai 2008
    "L'Ame soeur", où un titre plutôt niais, pour un film qui ne l'est pas, un film qui méritait même d'être un poil plus connu, car ceux qui auront fuit face au titre, (ou simplement qu'ils ne l'auraient pas trouvé, car à ce niveau là, il est vrai qu'il est plutôt dur à dénicher) ne se rendront peut-être jamais compte qu'ils sont passés à côté d'un chef d'œuvre, pas n'importe lequel, celui de Fredi Murer.

    En premier lieu le film pourrait vite faire penser à un de ses drames ou comédies clichés se déroulant dans un milieu paysan en pleine montagne (ce en quoi il m'a justement fait penser), mais au fur et à mesure que l'histoire prend place, on voit bien que "L'Ame soeur" se construit sa propre personnalité, personnalité poétique, joyeuse et triste à la fois, d'une beauté rare empreint de paysages, lieu, scènes tous au final constituent un univers à part et prenant, on ne décroche pas du film jusqu'à la fin, et arrivé là, on est bien tenté de se le revoir encore et encore. Des films comme ceux-là, qui arrive à nous éblouir de la sorte, on aimerait en voir plus souvent. Et oui, "L'Ame soeur" c'était il y a 23 ans...
    Jmartine
    Jmartine

    169 abonnés 677 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 janvier 2023
    A l’écart du reste du monde, dans une ferme suisse à flanc de montagne, une famille vit au rythme des saisons. Il a là, le père, un homme rude , qui n’aime pas tout ce qui ressemble à un divertissement ou à la culture. Seul compte le travail et ce que ce dernier peut rapporter… Son épouse semble plus compréhensive et ouverte, mais sa fragilité de constitution et sa soumission l’emportent sur ses bonnes intentions. Quant à leurs enfants, Belli (l’aînée) aurait aimé être institutrice, mais doit se contenter d’aider ses parents car il faut « rapporter plus que ce que l’on mange », sa vocation rentrée d’institutrice, elle la met au service de son frère, veille sur lui et lui apprend à lire et à écrire. …ce jeune frère c’est Le Bouèbe ( marmot en suisse allemand ) , un surnom plutôt que d’un prénom, né sourd et muet, et qui semble très perturbé. Perturbé peut-être moins par son handicap que par la façon dont celui-ci est perçu par sa famille. Pas vraiment maltraité, mais pas non plus totalement accepté dans sa différence. Pour sa mère il travaille comme un homme mais joue encore comme un enfant… Une tendre complicité lie les deux enfants…. Après une violente dispute avec le père, l’adolescent s’enfuit dans les alpages. Sa sœur le retrouve et une nuit à la belle étoile, devant un feu de camp, et au bord du rêve, ils brisent le tabou de l’inceste…Tourné au grand soleil , sous la neige ou dans une tempête de foehn, ce film est aussi économe en dialogue que généreux en plans larges de toute beauté…Sans beaucoup de commentaires, il exalte la vie d’une simplicité biblique , dans la nature, loin de la loi des hommes…Jusqu’à ce que le ressort tragique soit armé… mais nous n’en dirons pas plus. L'Ame sœur est une œuvre étrange et envoûtante, l’équilibre n’est jamais aisé à trouver lorsqu’on réalise une œuvre qui réussit à traiter avec délicatesse d’un sujet aussi risqué. Jamais L’âme sœur ne fait preuve de maladresse ou de complaisance. Au contraire, la finesse, l’intelligence et la pudeur sont là à chaque instant pour orner une histoire qui se distingue par une force et une vérité psychologique de chaque instant. La vision des alpages transfiguré par les quatre saisons, les travaux de la ferme, le mélange de motifs primitifs et de moments surréels, font de ce film un poème païen aussi prenant qu’insolite…. Le sens du cadre qui transforme des images à priori banales en natures mortes dignes des grands maîtres de la peinture, l’interprétation d’une très grande justesse, toujours naturelle, la musique qui intervient avec parcimonie mais sait se montrer oppressante, tout cela fait un film à nul autre pareil, sans doute le meilleur jamais réalisé par le cinéaste suisse Fredi Melchior Murer, qui reste toutefois peu connu en France…le film est sorti en 1985, il a remporté le Léopard d’Or à Locarno en 1986. Il ressort dans une version restaurée, il n’est hélas distribué que dans un seul cinéma parisien, Le Reflet Médicis…Allez le voir avant qu’il ne quitte cet écran…C’est certainement l’un des meilleurs films que j’ai vu depuis longtemps…
    Fabien N.
    Fabien N.

    7 abonnés 61 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 décembre 2022
    Un superbe film, profondément singulier, dérangeant, d'une âpre beauté. Aucun plan n'est inutile et les regards, les gestes disent bien plus que des mots sur les relations entre ces êtres vivant repliés sur eux-mêmes dans les montagnes suisses.
    Le dépouillement, qui touche ici au sublime, n'empêche nullement l'histoire d'être prenante de bout en bout!
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