Le second volume des Contes de saison commence par une romance au bord de l'eau, tout en musique, dont les paysages me semble d'emblée, très familier, mais peu importe si je les ai déjà vues de près, ce qui compte, c'est bien le délice de l'enivrement de cette parenthèse qui s'achemine, par une bourde lourde de sens et de conséquences ...
On retrouve par la suite Félicie, son personnage titre, dans un autre décors, loin de la plage, des tenues légères ( lorsqu'il y'en a ). Ici, une écharpe entoure le cou de cette jeune femme qui aspire à revivre l'amour, qu'elle sait perdu, mais dont aucun barrage n'a de moyen d'entrave sur ses désirs, ses besoins, sur ses fuites, comme dans son repli !
Comme toujours chez Rohmer, enfin dans ce que j'ai pu en voir, il est question de fulgurances, dans la conversation, au travers de l'échange, soit profond, ou à contrario plus léger, l'agitation est en tout cas une solide amie, un repère assez joyeux également. Ce Conte d'Hiver n'échappe pas à ses aventures, à ses péripéties entre rêve et réalité, dans l'idée, comme dans sa concrétisation, ou non ... D'ailleurs il y'a, une petite vacherie dans le rapport très personnel qui se niche dans les confessions de nos personnages, chez tous d'ailleurs. Il y'a, par ce biais, beaucoup d'humour et de dérision franchement bienvenue.
La spiritualité et la foi succède à la philosophie dans ce second volet, une proximité entre les deux " croyances " coopte néanmoins. La tranche de vie mise en situation, en relief, en dit souvent long sur le moment présent comme sur la projection, j'avoue qu'a ce titre-ci, j'ai moins adhéré avec ce long métrage. A l'instar de Félicie, je ne suis pas fâché avec, juste moins porté sur le sujet. Quoique la philo et moi ( rires !! ).
J'ai par contre été très intéressé par cette forme d'instabilité émotionnelle chez cette jeune femme qui tout en spontanéité se détourne des inconvénients, et gagne à tendre vers des pulsions qu'elle estime être ce qu'il lui faut. Ce qui passe pour des caprices est au contraire un lâché prise complet, sans hypocrisie elle abonde vers ses envies, pour fuir la raison et embrassé sa passion. " - J'ai des réactions de petites filles ! ", dit-elle. Elle conserve de cela une fougue et une jovialité qui contamine, son spectateur tout du moins.
Un portrait sans emphase, au contraire, beau et proche d'un caractère, un jolie sourire qui par-dessus le marché achève de prendre fait et cause pour cette dernière.