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Luke E
6 abonnés
34 critiques
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5,0
Publiée le 8 juin 2021
J'ai eu la chance de le voir hier en avant première à Grenoble. Très beau film. Un regard poétique posé sur l'attachement des habitant·es à leur quartier, avec toutes les facettes de cet attachement, entre souhait de préservation et demande de réhabilitation. L'histoire d'amour qui traverse le film est également particulièrement belle. Merci pour ce film !
Faire rimer poésie avec banlieue et coïncider béton avec fantaisie, en voici une entreprise audacieuse, telle que Gagarine se propose de la mener à bien dans une approche cinématographique bien loin de l'imagerie commune des cités. Il faut se laisser entraîner dans cette rêverie à ciel ouvert et le film parvient assez souvent à nous transporter dans cette cité de l'espace, notamment par sa qualité esthétique, cette manière de trouver de la beauté dans des immeubles pourtant a priori sans grâce aucune. En termes de mise en images, Gagarine est une réussite incontestable, originale et innovante dans ses angles de prises de vue. Mais évidemment, le film n'est pas qu'onirique et il fallait bien se colleter au réel, montrer la solidarité d'une population menacée d'expulsion et les combats non-violents menés en forme de résistance contre une démolition programmée. Là, le film est nettement moins à son aise, ne parvenant pas à construire un scénario charpenté, la continuité du récit semblant peu fluide et souvent maladroite, insistant sur une histoire d'amour naissante qui semble surgie de nulle part (de l'espace ?) même si la présence radieuse de Lyna Khoudri, pour toujours Papicha, incite à l'émoi. A vrai dire, les réalisateurs de Gagarine ont bien du mal à connecter les deux aspects antagonistes du film : son extravagance d'un côté et son souci de réalisme, de l'autre. Le pari, il est vrai, était difficile à tenir mais le long-métrage, à défaut de nous mettre totalement en orbite, arrive de temps à autre à nous faire décoller de la terre ferme. C'est déjà cela de pris.
C’est quoi « Gagarine » c’est tout d’abord un lieu sorti de terre dans les années 1961 à Ivry-sur-Seine qui est devenu l’une des banlieues emblématiques de France, la ville rouge. Une cité qui a vu grandir le groupe PNL, mais son histoire débute bien avant en 1963, le russe Youri Gagarine, premier homme à être allé dans l’espace inaugure la cité. C’est avec des images en noir et blanc que s’ouvre le premier film de Fanny Liatard & Jérémy Trouilh en route vers la conquête du bonheur. De la fenêtre un autre regard se dégage sur la banlieue. Gagarine d’Ivry-sur-Seine promise à la démolition ce qui est impensable pour Youri 16 ans où l’on découvre pour la première fois à l’écran le très talentueux Asléni Bathily qui a la carrure d’un héros avec le regard d’un enfant. La débrouille d’un résistant, la cité filmer comme un vaisseau, jusqu’à arriver dans sa chambre sa capsule de survie. Un immense terrain de jeux créatifs pour un cosmonaute en herbe. Quand...la suite sur Boulevardducinema.com
C'est un film inattendu, mélange de réalité et de poésie. Les jeunes acteurs sont mis en valeur, et une attention particulière est portée à l'esthétique, avec de longs plans des murs de la cité, qui sont comme des tableaux qu'on prend le temps de nous montrer.
Ce film est une pépite: dès les premières secondes, on est pris par la beauté des images et on se laisse embarquer dans un voyage poétique et rythmé autour de la cité Gagarine. Les personages sont attachants, tout en justesse et retenue. La musique, enfin, accompagne parfaitement l'histoire et nous berce encore un moment après la fin de la projection.