A travers le réalisme fantastique (trop peu présent dans le cinéma français), la paire bigenrée de réalisateurs réussi à nous émouvoir en nous plongeant dans l'intimité de personnages et d'un lieu emblématique, la cité Gagarine d'Ivry-sur-Seine. Des codes couleurs et d'ambiance différents tout au long du film permettent aussi de nous transmettre différentes émotions. La cerise sur le gâteau sont les pépites d'archives intégrées au film. Et mention spéciale aux jeunes acteurs, tous excellent.
Il fallait de la malice, un sens de la poésie et une audace délicieuse pour faire rimer la banlieue parisienne avec un monde spatio-temporel totalement décalé. Pari réussi pour cette œuvre qui dénote totalement dans l'immense vide intersidéral de la production française actuelle. Qu'il fait du bien de se laisser prendre dans cette histoire si naïve, si belle, si touchante qui fait des hommes et des femmes de ce film des êtres humains, loin des clichés que l'on claque, que l'on colle et que l'on vend. Loin de toute démonstration et dans une liberté artistique osée, le couple de réalisateur réussie cette prouesse d'une chronique sociale tout en pudeur et en tendresse, sans jugement, ni idéologie, en utilisant l'imagination de son personnage pour rendre toute leur dignité aux habitant-e-s d'une cité, des cités. Une vraie réussite. Merci
Entre solitude et rêve d'ailleurs, une chronique sociale parsemée de S-F. Quelques faiblesses au niveau du scénario de ce premier film, mais une réalisation soignée, jouant sur les architectures et les couleurs, et un mélange des genres plutôt bien dosé.
Je ne m'attendais pas du tout à film pareil. Très poétique, à cheval entre réalité et rêve, entre terre et espace. Indéniablement une belle œuvre cinematographique.
Visuellement magnifique avec un travail des plans qui ne se relâche jamais, Gagarine porte une belle histoire qui pourrait se suffire à elle même mais qui est sublimé par un exercice de beau cinéma réussi
Les personnages touchants, l'atmosphère général, les plans fixes contemplatifs qui sont de véritables photos, le travail de la couleur, des décors, la volonté de rendre hommage à un lieu de vie disparu pour nous parler de l'importance de nos chez nous, le rapport à l'espace, c'est une maîtrise absolue. C'est pour ce genre de films qu'il est bon de retrouver les salles de cinéma. C'est pour ce genre de films qu'on va au cinéma.
Avec "le discours", c'est le film le plus généreux que j'ai put voir pour l'instant de l'année, qui a toujours quelque chose à offrir, toujours une nouvelle idée ou un nouveau dilemme, toujours en faisant attention de ne pas se répéter. "Gagarine" c'est très fort, c'est très beau, c'est un de mes coups de cœur 2021
Gagarine convoque tout à la fois le rêve et la réalité de la vie de cité. Le spectateur plonge dès le début à celle de Gagarine à Ivry-sur-Seine, vouée à disparaître. Youri, nommé en hommage au premier cosmonaute envoyé dans l'espace, présent lors de l'inauguration de l'immense structure de béton, se bat pour sauver ce qui peut encore l'être, un ascenseur, une lampe.
Sans aller plus loin dans la trame du film, Gagarine rend compte d'une double violence : celle, sociale, d'entasser des centaines, voire des milliers de personnes dans des appartements devenus parfois insalubres, où se nouent inévitablement des relations amicales et des réseaux de solidarité forts, et celle de les arracher du jour au lendemain à cette identité qui les marque au fer rouge jusqu'à la fin de leur vie. Youri marque ce refus et ce sentiment d'appartenance puissant, qui le pousse à rester jusqu'au bout dans cet immeuble défraîchi, en bout de course. Le parallèle dressé entre la destruction de l'immeuble et l'univers spatial témoigne de la poésie de ce film au scénario finalement très simple, mais très efficace.
La mise en scène est bonifiée par un duo pétillant empli de talent et d'insouciance, à savoir et Lyna Khoudri et Alséni Bathily, que l'on reverra sûrement, tout comme les deux réalisateurs. Certaines scènes sont d'une beauté frappante et font passer le message d'une jeunesse qui aspire à chasser sa bonne étoile, à regarder vers le haut. Le rôle joué par Finnegan Oldfield est tout aussi touchant sous ses faux airs de camé insensible et pourtant détruit par la fin de Gagarine.
Peut-être pas le film de l'année, ni de la décennie, mais une œuvre hautement recommandable, très contemplative et qui amène de manière légère quelques sujets de réflexion connus de tous : le mal-logement et l'insalubrité, la violence sociale.
Bam ! Je passais par là par hasard et Bim ! Le meilleur film de cette reprise des cinémas et de loin. Un film imprévisible remplie d'une énergie à la fois magique et sombre. On passe de la lumière à la nuit tel une éclipse. L histoire est étonnante et très intelligente. Un film rare. Une super musique , l image et le rythme sont grandioses ! Tout s enchaine et nous emmène. À voir en salle pour la grandeur !
Je pensais voir un énième film sur la banlieue. je suis encore sous le choc, c'est un chef d'œuvre. le scénario est original.une grande poésie émane de ce film.Il porte un regard affectueux sur la banlieue, plein d'humanité. Les prises de vue magnifient la cité Gagarine. Les interprètes jouent juste.
Un film français aux allures de film hollywoodien ! Beaucoup de référence aux cinema de science fiction. Un film étonnant et intelligent, touchant et bienveillant. J ai envie d aller le revoir tellement c est imprévisible et surprenant. La musique est top, le rythme est envoûtant et l image spectaculaire . Je recommande ! C est de loin le meilleur film que j ai vu ces 3 dernières semaines.
Loin des clichés, Fanny Liatard et Jérémy Trouilh nous emmènent à Ivry-sur-Seine dans la cité inaugurée par le cosmonaute soviétique Youri Gagarine en 1963. Aujourd’hui les 370 appartements des dix bâtiments de treize étages sont considérés comme insalubres et doivent être détruits. Cela sera réellement le cas en 2019. Dans le film, le jeune Youri refuse de partir et fait tout pour sauver la cité en tentant de réparer les murs, les fuites d’eau et problèmes d’électricité avec ses petites mains de bricoleurs. Celui qui a toujours rêvé de devenir cosmonaute s’est donné pour mission de sauver son vaisseau spatial. Dans une mise en scène inventive, le film navigue entre la réalité de la cité et les pensées fantastiques de l'adolescence. “Gargarine” est un long-métrage sociétal filmé à hauteur d’enfant, le rendant à la fois poétique et ambitieux. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Un film qui ne se prend pas la tête pour évoquer le passé encore tout récent de certaines cités de banlieues, ici celle d’Ivry rasée en 2019. En posant les rêves du jeune Youri, un gamin de cette banlieue devenu adolescent, Fanny Liatard et Jérémy Trouilh évoquent entre tendresse et nostalgie ce que l’Histoire peut nous laisser comme héritage. De la conquête spatiale au déracinement de l’humanité, l’espace demeure encore assez vaste nous disent-ils pour l’imagination vers une voie aussi lactée que féerique. Entre les deux Youri attendra toujours sa mère , bien lové dans son vaisseau spatial construit avec des matériaux de récupération. Son rêve ultime qui le fait triompher des démolisseurs dans un final sublime avec lequel il nous avait bien promis la lune ! Magnifique Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Très beau film sur la pureté de l'adolescence et le courage d'aller au bout de son rêve. Très bonne interprétation notamment de Alséni Bathily qui joue Youri. J'ai beaucoup aimé !
Après avoir étudié ensemble à Sciences Po, Fanny Liatard et Jérémy Trouilh ont vécu un exil séparé, Fanny au Liban puis à Marseille, Jérémy en Inde puis en Amérique du Sud. De retour à Paris, ils se sont retrouvés avec un désir commun, celui d’écrire et de réaliser des films de fiction. Après la réalisation de 3 court-métrages, ils se sont lancés dans leur premier long-métrage, "Gagarine", en étoffant … "Gagarine", leur premier court-métrage de 2015. Ce film faisait partie de la sélection officielle de Cannes 2020. Il est rare que le cinéma français quitte en cours de route le sentier bien balisé d’un réalisme pur et dur pour partir vers un réalisme magique, mélange de poésie et d’onirisme, digne de ce qui se fait beaucoup plus couramment dans les divers cinémas sud-américains. Fanny Liatard et Jérémy Trouilh ont osé procéder à ce pas de côté et on ne peut que s’en féliciter tant la réussite s’est invitée tout au long de ce chemin.