Une jeune femme militant pour les droits des personnes de couleurs aux États-Unis se réveille mystérieusement piégée dans une colonie esclavagiste lors de la Guerre de Sécession. Le postulat de départ a de quoi intéresser, avec sa défense de l'égalité "inter-couleurs" et son intrigue à suspens qui nous promet même un soupçon d'effroi... Mais oubliez immédiatement la notion d'épouvante : on ne comprend absolument pas qui a décrété que ce film faisait partie de la catégorie "film d'horreur". Cela n'est ni plus ni moins qu'un drame, peu importe la présence de chute finale (qui, en plus, nous faisait miroiter jusque-là une explication fantastique, mais se révèle même très pragmatique et enlève d'autant plus ce film de la catégorie "horreur"). Certains auront même compris ladite chute bien avant qu'elle n'arrive (subjectivement, dès l'apparition du
téléphone portable
dans la colonie, l'explication était toute vue...), le film dispensant ses indices (énormes et clinquants) trop tôt dans l'intrigue :on n'a pas vraiment d'autres pistes à se mettre sous la dent que la vraie solution, on espérait que le film brouille un peu nos radars avec des scènes bizarres (comme celle de la fillette en robe dans l’ascenseur, l'unique scène étrange de tout Antebellum). Le casting est correct (l'actrice principale est encore celle qui fait le plus d'efforts), la musique est un des rares bons points (l'ouverture met le paquet, avant que tout ne retombe), et si la critique du racisme est vraiment balourde, elle est toujours bonne à prendre, afin que jamais on ne voit ce film devenir réalité (certains groupes violents en seraient bien capables...). On cherche toujours la solution du délire avec le papillon (il y en a des formes absolument partout), si quelqu'un l'a, on est preneurs. Parce que les esclaves sont "cloués sur place" comme on le fait des papillons ? Parce que le papillon symbolise une transformation en quelque chose de meilleur (lien entre la chenille-papillon et les droits de l'Homme qui se sont améliorés) ? Non, vraiment, on rame encore (personne n'a la même explication, mais on s'accorde tous à dire que cela n'a pas grand chose à faire là). Le final est assez téléphoné après la chute, et la petite séquence post-générique ne fait que confirmer ce que l'on avait déduit de la dernière image (comme si l'on était pas assez malins pour l'avoir compris). Antebellum nous tient donc trop souvent la main, avec ses gros indices qui spoilent très tôt la chute, ses gros sabots pour critiquer le racisme, et son délire "papillonnesque" pour faire parler les curieux.