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stans007
23 abonnés
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3,5
Publiée le 1 septembre 2022
Une bonne comédie d’une époque victorienne révolue aux classes sociales marquées (honneur, trousseau, dot, qu’en dira-t-on), bénéficiant d’une mise en scène efficace, d’un beau numéro de Laughton (scène de la biture) et de répliques percutantes (« Vous aimez vous écouter, pas moi ! »). Ours d’or 1954.
J'ai toujours été surpris par le ton de ces comédies britanniques don la saveur ne manquait pas de sel. Un travaille méticuleux des réalisateurs et du savoir faire des acteurs font de ce genre de film qui selon moi sont les meilleurs . David Lean(Dr zhivago,Lawrence d'Arabie,etc...etc) qui n'était pas un habitué du genre fait de cette délicieuse comédie romantique et sociale nous montrant que les hommes n'ont pas tout les pouvoirs mais c'est souvent les femmes qui prennent les plus grandes décisions. Ce film est à déguster dans sa version originale sous-titré. Une fille aînée( Brenda de Benzie) décide avec la complicité de ces deux soeurs de s'opposer à leur père( l'immense acteur Charles Laughton)un ivrogne cupide et sans lois pour qui les affaires de familles ne sont pas trés important . Le titre original ( Hobsons choice, le choix des Hobson) est largement plus intéressant que le titre en français qui parle d' un seul aspect.
Passé à la tv ,il y a peu...Quelle belle découverte, ce vieux film bien réalisé avec la truculence que l'on ne pensait pas trouver pour l'époque. De D. Lean en plus ! ll paraît que l'origine de ce scénario est une pièce de théâtre on serait bien aise de la voir et apprécier la verve et la débrouillardise de cette fille " femme de tête" avec une tête bien pleine et qui bouscule hardiment tout un entourage sujet à un machisme ancré dans les us.
David Lean constitue ( selon moi) un des angles mort de la cinéphilie hexagonale. Si Bertrand Tavernier a beaucoup contribué à la reconsidération du cinéaste, elle reste toutefois regardée avec un regard hautain par certains.
C'est très injuste et pour ma part je me rallie sans difficulté au point de vue du cinéaste de " l'horloger de saint Paul".
Lean a peu abordé le registre du comique. " L'esprit s'amuse" fait office de première incursion dans le genre et " chaussure à son pieds" la seconde.
Aujourd'hui peu diffusé, ce titre obtint pourtant en son temps l'ours d'or à Berlin (1954) et constitue (selon moi) un chef-d'œuvre.
En s'appuyant sur un scénario qui présente un chef d'entreprise, père de trois filles célibataires qui tient une boutique/atelier de fabrication de bottes, Lean aborde avec brio plusieurs thèmes dont les développements sont jubilatoires.
La fameuse " common decency" chère à George Orwell est traitée avec finesse, mais aussi le mépris de classe, la pingrerie, la confiance en soi, une définition in vivo de ce à quoi correspond la notion de peuple, le parent toxique avec ses enfants qui transmet ses tares comportementales...
La distribution dominée par Charles Laughton et John Mills ( ce dernier est absolument exceptionnel ici) est formidable.
On pense parfois dans le ton employé à " the shop around the corner" de Lubitsch, c'est dire à quel niveau je place " chaussure à son pieds".