Depuis 2018, David Gordon Green a repris en main la destinée des personnages de John Carpenter, certes avec des fortunes diverses, mais reconnaissons qu’il s’en est nettement mieux tiré que tous les repreneurs à la petite semaine d’autrres franchises horrifiques, qu’il s’agisse de ‘Massacre à la tronçonneuse’, ‘Nightmare on Elm street’ ou ‘Vendredi 13’. Cet ultime épisode de sa part ambitionne également d’être un ultime épisode tout court, mettant un terme à 44 années du massacre rituel de la nuit d’Halloween par un croque-mitaine invulnérable. Cette fois, comme personne n’avait besoin d’un pur Slasher de plus, d’autant plus que le dernier épisode en date, ‘Halloween kills’ avait mis la barre très haut en matière de body-count, David Gordon Green a le mérite d’avoir tenté quelque chose de radicalement différent, quelque chose de plus profond, qui traiterait ses personnages autrement que comme des Final girls ou de la chair à machette. Plusieurs années après le carnage de ‘Halloween kills’, Laurie Strode tente de se reconstruire, de surmonter ce qui a défini son existence entière, d’être autre chose que “celle a survécu à Michael Myers”. Alors que ce dernier, disparu depuis les événements du film précédent, reste aux abonnés absents une bonne partie du film, la route de Laurie va croiser celle de Corey Cunningham, un jeune homme devenu le repoussoir de toute la population de Haddonfield depuis qu’il a accidentellement tué un enfant. On perçoit assez rapidement où ce Halloween terminal veut en venir : faire de Myers, allégoriquement, le reflet de la psyché de Laurie Strode, affirmer que les monstres n’ont que la puissance qu’on veut bien leur prêter et démontrer, dans une référence claire aux fractures de la société américaine contemporaine, que les communautés traumatisées et rongées par la haine constituent le terreau idéal pour faire éclore de nouveaux monstres. Honnêtement, la réflexion est intéressante…même si pendant une bonne moitié du film, ‘Halloween ends’ évoque plus drame d’auteur qu’un film d’horreur, au risque de faire un peu chier ceux qui étaient venus juste pour obtenir leur dose de tripaille. Que ces derniers se rassurent, ‘Halloween ends’ réserve quand même quelques mises à mort bien dégueulasses.
En revanche, la décision, à un moment donné, de faire revenir le monstre iconique au centre du jeu, était inévitable…mais n’en reste pas moins décevante.
Elle ne permet à ‘Halloween ends’ que de retomber dans ses poncifs, nettement moins fascinants au bout de quatorze long-métrages et surtout, narrativement, elle entre en contradiction avec tout ce qu’on croyait connaître de la mythologie entourant Myers, volte-face implicite mais radical qu’on considèrera avec circonspection et qui tranche avec tout ce que cet épisode final avait tenté d’imposer comme point de vue novateur…