Audacieux...
... mais ça ne va pas plaire à tout le monde !
Et c'est sûr, vu le parti pris, que le bovin moyen va tirer à boulets rouges sur le film sans se poser de questions.
Pourtant, même si tout comme les (nombreux) détracteurs du film je n'ai pas eu ce que j'étais venu voir à la base, je ne peux que saluer le courage du scénariste et du metteur en scène de conclure la nouvelle trilogie ainsi. Même Rob Zombie n'avait pas osé autant dévier des attentes du public.
Le problème en gros, c'est que vous attendiez du Michael Myers pendant tout le film avec une boucherie sans nom, et en fait notre sympathique boogeyman est très peu présent, et n'est pas le personnage central.
L'attention étant porté sur un autre qui va catalyser toute la haine et toute la violence d'une société qui finalement construit ses boogeymen à son insu par son intolérance et sa bêtise.
Michael Myers n'a jamais été innocent, mais des innocents peuvent devenir des Michael Myers si la société ne sait pas gérer ses traumatismes intelligemment.
On a en fait plus une réflexion sur la violence et les paradoxes de ce qui a pu la créer, qu'un slasher avec un méchant juste vénère. Il y a là une notion de passation du mal, avec un mode de diffusion qui ne vient pas forcément des agresseurs les plus évidents.
Bon, c'est bien beau tout ça, mais est-ce bien traité au moins ?
Oui et non. C'est bien vu parfois, intelligent, mais aussi bancal et inégal, cédant à certaines facilités.
Des passages sont brillants, d'autres plus inégaux et peu crédibles.
Est-ce que cela mérite la volée de bois vert envoyée par les fans de Michael Myers ?
Non, si moi aussi j'attendais un show Michael Myers ensanglanté, j'ai apprécié le fait qu'on ne m'ait pas pris pour un abruti et essayé de me surprendre.
Donc je dirais que ceux qui défonce ce film sans aucune mesure... devraient réfléchir un peu et être au moins satisfaits que pour une fois on n'insulte pas leur intelligence !
L'essai n'est pas totalement transformé, mais cet angle original a le mérite de surprendre, à défaut de satisfaire nos instincts bovinés.
Pour les plus subtils d'entre nous, rassurez-vous y'a quand même des meurtres bien dégueus en court de métrage.
Le climax final avec Michael Myers attaquant Laurie Strode (je spoile pas, vous vous doutez bien que c'est inévitable) est sympa, mais décevant. Bien mené mais trop court.
Quant à la toute fin, qui se veut chargée en symboles forts - mais pourtant pas très maline -, on peut dire qu'elle met tout en morceaux ! Vous comprendrez... :)