Avis sur My thoughts are silent

Antonio Lukich a réalisé My Thoughts are silent à l'âge de 27 ans, une sorte d'ovni que l'on qualifiera de comédie, faute de meilleure définition. Il s'agit aussi d'un road movie où un jeune hurluberlu, 2 mètres sous la toise, patrouille les territoires les plus reculés d'Ukraine à la recherche de cris d'animaux locaux, y compris le chant très rare d'un colvert en voie de disparition, pour un commanditaire canadien. Il est rare d'être pris d'un véritable fou rire lors d'une projection mais c'est pourtant bien le cas lors d'une scène clé où notre preneur de son tente désespérément de capter les "paroles" d'un perroquet. Des moments comme celui-ci sont précieux quand on s'essaie à l'absurde et au loufoque mais le film est vraiment trop inégal pour convaincre, se perdant parfois dans de longs tunnels où il frise le n'importe quoi. D'ailleurs, le vrai sujet, qui est celui d'une relation mère-fils difficile, n'est qu'esquissé puis abandonné sans autre forme de procès. Le cinéaste ukrainien est doué, c'est une évidence, il lui reste sans doute à construire avec davantage de soin un récit qui tienne la route, tout en gardant son talent inné pour la comédie.