La communion est le troisième film de fiction réalisé par Jan Komasa mais son premier à être distribué en France. Ses deux aînés, La chambre des suicidés (2011) et Insurrection (2014), ont été très remarqués notamment en Pologne, pays du cinéaste. Le scénario du film est inspiré d’une histoire aussi vraie qu’étonnante : un jeune prisonnier se fait passer pour un prêtre. Le parcours tracé, les lieux visités et les personnages secondaires ont été repris en l’état par le scénariste Mateusz Pacewicz au fil d’une narration à la construction rigoureuse. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2020/03/09/la-communion/
Daniel, 20 ans vit en Pologne et purge une peine dans un centre de détention pour la jeunesse. Il a une personnalité troublante et énigmatique : son visage angélique et inspiré cache aussi de la violence et quelque chose de sauvage. Son casier judiciaire l’empêche d’entrer comme il le souhaiterait au séminaire.
Il part travailler dans un village et par le jeu des circonstances, il devient prêtre par intérim dans la paroisse. Les habitants ont récemment vécu un drame terrible. Daniel va les aider à trouver de l’apaisement.
Si le film permet de voyager et de découvrir une Pologne rurale, il met aussi l’accent sur l’importance de la religion dans le quotidien des habitants. Avec des acteurs inconnus à découvrir. En particulier Bartosz Bielenia, remarquable.
J’ai aimé énormément ce film assez dérangeant et réalisé avec finesse. Il ne donne aucune réponse, n’énonce aucune thèse ou théorie, aucun dogme. Au contraire, il pose beaucoup de questions. Je suis sortie du cinéma très perplexe.
Comment définir le sacré ? Quelle différence entre un gourou auto-proclamé et un ministre de culte ? Qu’est-ce que le pardon ? Quel est le rôle des Eglises dans la cité ? Quel est leur pouvoir ? Quelle rédemption espérer avec un passé judiciaire ?
« La Communion » reste avant tout le portrait sombre d’un jeune homme tiraillé entre le bien et le mal, évoluant un funambule sur un fil au-dessus du vide, animé par une foi qui le dépasse.
La communion est un film à voir et à traverser. C'est un film qui parle de la vie, du bien et du mal, des petits tiroirs dans laquelle la société nous coince. Il angoisse et ébloui par sa beauté. Ce n'est pas un film de divertissement, c'est un film d'art. Vous en ressortirez probablement vidé, mais c'est finalement à ça que sert le cinéma ; nous faire vivre totalement une autre histoire et toutes les émotions qu'elle implique, bonnes et mauvaises.
D'une rare puissance, porté par un formidable acteur, ce récit original, tiré de faits réels, trouve une force peu commune dans sa Version Originale, c'est vous dire ! Pour moi, à ce jour, le meilleur film étranger 2020 : à voir absolument !!!
Un film bien écrit, original et remarquablement interprété. Ou comment un jeune au comportement possiblement violent peut se révéler exceptionnel, au service des autres pour peu que l'on accepte de lui faire confiance. Evidemment, le monde est bien cruel et les hommes, ignorants, superstitieux et intransigeants! Un superbe film!
La Communion, pourquoi avoir donné ce titre à l'adaptation française ? Corpus Christi le nom polonais me semble plus judicieux et c'est surtout son titre originel. En effet la communion a plusieurs sens dont l'un seulement se rapporte au sujet. C'est un film tiré d'un fait réel mais c'est l'apport du génial scénariste qui lui donne toute sa richesse. Et quelles richesses tant les lectures et métaphores sont multiples ! D'abord le parallèle entre le meutre accidentel de Daniel suite à une bagarre et le dénommé assassin du village, l'homme abandonné par sa femme qui veut se suicider et qui incidemment crée un accident mortel. Les villageois arriveront à une forme de rédemption du dénommé assassin par les bons offices de Daniel prêtre imposteur, néanmoins aux paroles authentiques au point de désarmer les plus rancuniers. En revanche Daniel pourra-t-il bénéficier d'une rédemption ? Un autre parallèle peut être fait entre le curé de la paroisse qui semble sombrer dans l'alcoolisme suite à une faute qu'il n'a pas assumée ou réparée mais qui ne l'empêche pas d'être un curé aimé par ses fidèles et le jeune Daniel qui emprunte d'autres voies. Évidemment on ne peut omettre le parallèle entre la justice et ses suites et le sacré du domaine religieux et ses autres suites. Il y a aussi l'homme de pouvoir, maire et investisseur et l'homme d'église. Qui détient véritablement le pouvoir ? Que penser de la scène d'amour ? Est-ce un échec en sus ? Le film nous offre bien d'autres sources de discussions. Un film qui sera récompensé par un vaste public international. Revenons pour conclure au titre du film mais avec un point d'interrogation : Corpus Christi ? L'hostie élevée par Daniel après avoir prononcé les paroles de Jésus, "faites ceci en mémoire de moi" est-elle le Corpus Christi ?
Film polonais empreint de message religieux mais, pour autant, sans beaucoup de mysticisme. Ce n’est certainement pas pour un très large public. Un jeune délinquant libéré après sa peine et ne pouvant accéder à son projet de devenir séminariste (foi ? vocation ? révélation ? repentance ? on ne saura pas trop discerner) saisit un concours de circonstances pour se glisser dans les habits d’un prêtre et se faire passer par, au moins par mimétisme, pour le (jeune) Père qu’il n’est pas auprès des ouailles de ce village Polonais. Des paroissiens qui, à la suite d’un drame collectif, n’ont pas une attitude très… catholique. Le fil conducteur de ce récit nous amène à cerner peu à peu les contours de ce drame local, davantage que l’accompagnement par le vrai/faux homme d’église. C’est assez lent et terne, de quoi décrocher s’il n’y avait cette attente d’un dénouement pour garder l’attention. Assez livresque à vrai dire.
Porté par un acteur de quasiment tous les plans, La Communion embrasse de nombreux thèmes comme la rédemption, le poids du passé, le pardon, la délinquance et montre les rouages d'un petit village polonais se relevant d'une tragédie. C'est la force et un peu la faiblesse du film, de parler de beaucoup de choses au risque de n'en traiter aucun en profondeur. Car l'ensemble apparait parfois décousu, l'ambiance du village est intéressante ou comment le poids du passé plombe ses habitants et font naitre les ressentiments mais les situations sont amenés assez maladroitement. Le film se montre parfois cruel, parfois élogieux envers la religion en en montrant à la fois la théatralité et le pouvoir de ses mots
voilà un film "coup de poing dans la gueule", une histoire dure qui laisse entrevoir qu'il est tjrs possible de se transformer au delà d'un mauvais départ dans la vie, mais aussi qu'il est tout autant facile de régresser qd l'environnement ne favorise pas la réinsertion, bref une chronique sociale qui met un doigt sur le talon d’Achille de nos sociétés...mm si la maison de correction pour enfants ne sont plus aujourd'hui des prisons impitoyables comme elles l'étaient dans le passé, il faut savoir qu'elles ont existé (lire DELIGNY Fernand)
les acteurs dans cette histoire dramatique sont convaincant dans leurs personnages
" la communion" nommé au oscar cette année est un drame convenable. En effet le film n'est pas exempt de défaut, l'enchaînement des séquences est parfois confus et maladroit cependant cette incroyable histoire tire de faits réels ( un jeune délinquant se fait passer pour un prêtre) s'avère intéressante dans une Pologne domine par la religion et le conservatisme. Prestation intéressante du jeune acteur principal
Ce film a été choisi par la Pologne, cinématographie plutôt rare sur les écrans, pour concourir à l’Oscar du meilleur film étranger. Et il a été parmi les finalistes bien que « Parasite » ait bien entendu rafler la mise. « La Communion » est un bon film, pertinent et intéressant qui plus est, mais de là à recevoir autant d’éloges, il y peut-être un pas que nous ne franchirons pas. L’histoire narrée ici apparaît en premier lieu possible mais, plus elle avance, moins elle le devient et vire à l’improbable. Et pourtant, c’est bien une incroyable histoire vraie qui est portée à l’écran. Du genre qui fait les choux gras des journaux tellement elle est folle. Mais le film ne fait cependant que s’en inspirer, difficile donc de démêler le vrai du faux dans le scénario. Et elle nous semble tout de même parfois excessive sans qu’on puisse juger de la plausibilité des faits.
On y voit donc un repris de justice devenir prêtre d’un petit village rural de Pologne par le biais d’un concours de circonstances heureux. Il va peu à peu s’attirer l’amitié de certains membres de la communauté mais aussi l’animosité d’autres. « La Communion » choisit fort heureusement de traiter cette histoire sous le versant du drame. C’est une histoire basée sur le principe d’imposture, un procédé narratif employé de manière régulière au cinéma du carton « Arrête-moi si tu peux » de Spielberg à « Le Talentueux Mr. Ripley » de Minghella. Cela fonctionne très bien ici et les différentes sous-intrigues que le script convoque se marient bien, cristallisées autour d’un malheureux accident de la route dont les conséquences divisent la communauté. On est captivé par ce qui se joue à l’écran hormis peut-être une histoire d’amour pas vraiment nécessaire et qui fait parfois accessoire ou apparaît comme un passage obligé inutile. On ne ressent pas non plus assez l’étau inéluctable qui se resserre autour du protagoniste principal mais on s’amuse de la manière dont il endosse avec réussite la soutane et tout ce que cela implique. Les différents personnages qu’il va rencontrer et les situations qui en découlent sont fluides et le tout est psychologiquement intéressant et pertinent.
Mais la force principale de « La Communion » est clairement son incroyable acteur principal, quasiment de tous les plans. Bartosz Bielenia, et son regard bleu transperçant, offre une performance toute aussi dingue que l’histoire dont il est le héros. Dans la violence, la peur ou l’empathie, il est impeccable et impressionnant. Le film de Jan Komasa est donc plutôt une réussite qui lui doit beaucoup. On y disséque également intelligemment la force de la religion (et des non-dits) dans les campagnes de Pologne très pieuses et la manière dont les secrets et les magouilles prévalent dans ces coins reculés. L’étude humaine est donc aussi de la partie avec brio ainsi qu’une mise en scène travaillée dotée d’une photographie volontairement froide en accord avec le contexte. En revanche, on a du mal à comprendre la dernière séquence ultra-violente et qui tranche totalement avec le reste du long-métrage. Elle marque l’esprit, notamment l’ahurissant dernier plan, mais elle semble tirée d’un autre film du type « Fight Club ». Etrange manière de conclure.
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Dès le début on s'interroge sur Daniel, car si il est volontaire et désireux d'entrer au séminaire il devrait être déjà en voie de rédemption, il devrait déjà avoir changé hors il n'hésite pas une seconde pour continuer certains méfaits plus ou moins graves, hors ou dans son centre de détention. Il est donc difficile de croire à sa réelle envie de devenir prêtre. On a bien du mal à comprendre les tenants et aboutissants autour de l'accident, un accident banal dont les conséquences sont un peu tirées par les cheveux et dont on a bien du mal à comprendre les rancoeurs. Tout repose donc essentiellement sur l'évolution de Daniel sur lequel on se pose continuellement des questions : Est-ce vraiment une vocation ?! Est-il sur le chemin de la rédemption ?! Croit-il vraimlent en Dieu ?! Un film intéressant à voir et à conseiller. Site : Selenie
L'acteur est formidable. Il y a une tension dans ce film, une intensité certaine, j'ai vraiment vécu ce film. Il est aussi le support d'une réflexion sur bon nombre de sujet.
On aurait tout aussi bien pu appeler ce film "rédemption".
Ce film est aussi le support à une réflexion sur bon nombre de choses, dont la religion qui ne sert, de mon point de vue, que d'accessoire à ce film mais un accessoire bien utilisé. Il n'empêche que ce film nous en présente différents aspects. Le prêtre bénéficie d'un respect quasi total de la part de tous les villageois, puisque l'action prend place dans un village reculé polonais. On se rassemble tous autour de l'église, de la religion, c'est quelque chose de fédérateur et personne n'y trouve quoi que ce soit à y redire. Il est impressionnant de voir que même dans la prison, tout le monde suit la messe. Bonne chose / mauvaise chose ? Là il vous faudra voir le film pour en décider vous même.
Pour en revenir au film, il y est approfondi un thème universel qui fait écho à beaucoup de situations que l'on connaît toutes et tous. Il nous pousse à une saine réflexion.
Je recommande ce film. Il faut juste bien tenir compte de l'existence de scène un peu crues. Je me pause toujours la question de savoir si il faut vraiment tout montrer au cinéma, en justifiant cela par le fait que cela sert le film, que cela illustre le propos. Je suis pourtant convaincu qu'en ne faisant qu'usage de la suggestion le propos n'en serait que mieux servi.