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Fêtons le cinéma
685 abonnés
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3,5
Publiée le 3 février 2021
La puissance de Boże Ciało tient à l’entrelacs du mensonge et de la vérité, le premier apparaissant tel le moyen d’accéder à la seconde. Le réalisateur joue sur l’ambiguïté de l’entrée en religion de Daniel – est-ce par amour pour Eliza ? se fait-il prendre à son propre piège ? a-t-il des motivations plus profondes ? tout cela à la fois – et relate, par une pratique en dents de scie, les incertitudes, les balbutiements d’une clairvoyance qui refuse les rituels consacrés pour vivre et éprouver sa foi au jour le jour. L’idée selon laquelle chaque croyant est son propre prêtre, évoquée en introduction, se voit ainsi filée pendant près de deux heures, la petite communauté rectifiant progressivement son comportement plein de haine et de rejet pour accueillir l’autre et pardonner ; c’est dire que chacun de ses membres tend à devenir, à terme, l’acteur de sa propre intercession avec Dieu. La magnifique photographie du film, que signe Piotr Sobociński Jr., compose par son travail de la lumière et de la couleur tamisée autant de vitraux nouveaux, immortalisés par la fixité relative des plans. Nous regretterons alors que le long métrage finisse par ériger son personnage principal en avatar du Christ, ôtant son habit sous la croix et courant pourchassé sous une sirène menaçante. Qu’il soit le martyr de sa condition sociale et enchaîné à ses méfaits passés – qui n’ont du passé que la date, réactualisés à chaque rencontre avec un compagnon menuiser –, d’accord ; mais fallait-il pour autant appuyer à ce point une imagerie religieuse qui, insérée dans son récit-cadre, se suffisait à elle-même ? Jan Komasa semble lancé dans une quête de virtuosité technique et esthétique qui concurrence le parcours intérieur et collectif de Daniel ; son long métrage aurait gagné à délaisser l’orgueil inhérent à cette sophistication plastique pour placer sa foi en l’humain et en l’humain seul. D’autant que son acteur principal, Bartosz Bielenia, y est grandiose. Reste une œuvre intelligente et maîtrisée qui brosse le portrait complexe de la place qu’occupe le catholicisme dans la Pologne contemporaine.
Dans ce film inspiré d’une histoire vraie et titré originellement « Corpus Christi », on ne sait pas tout du passé du principal protagoniste, lequel, au lieu d’aller dans une scierie sise dans un village paumé et accueillant de jeunes délinquants, va prendre la place du prêtre local. Habité par sa nouvelle mission, il va alors conduire ses ouailles vers d’autres horizons de façon originale, mais toujours dans le respect de Dieu. Va-t-il alors se faire rattraper par son destin ? Voici, malgré une trame finalement assez convenue pour tout cinéphile qui se respecte, un beau métrage sur une rédemption à la fois individuelle et collective qui repose avant tout sur son acteur principal à l’interprétation éblouissante, à la fois poignant, violent, meurtri, sensible, empli d’espoirs, toute la palette d’émotions y passe et il ne pourra vous laisser indifférent ! « A star is born » !
Film sur la religion, la rédemption, le pardon, la délinquance et sûrement la société polonaise que je crois assez pieuse. L'acteur principal est habité, superbe images et superbe photographie, on y aborde la religion et certaine de ses hypocrisies, la vision de la religion entre conservatisme et modernisme, entre ancienne génération et nouvelle génération.. Quelques passages un peu ennuyeux et certains acteurs moins crédibles.
Nommé aux oscars ce film polonais est saisissant, notamment grâce à sa photographie somptueuse et à l'interprétation de Bartosz Bielenia, qui oscille entre grâce et violence, en équilibre entre modernisme et conservatisme, peut-être à l'image de la société polonaise.
Un jeune délinquant de 20 ans devient le faux prête d'une communauté polonaise et découvre la foi. Un thriller pastoral haletant, au scénario génial et à la mise en scène tendue, interprété par un comédien littéralement consumé par son rôle.
Un jeune délinquant embrasse le sacerdoce en usurpant la place d'un prêtre dans un petit village traditionnel polonais. Entre film philosophique, questionnement sur la foi, film social et thriller le film emprunte plusieurs chemins et s'étire pendant deux longues heures. L'interprétation habitée du jeune acteur principal n'évite pas l'ennui d'une œuvre trop ascétique, verdâtre sur laquelle le soleil semble ne jamais vouloir se lever.
Il y a eu "la prière" sur un thème similaire en France. La jeunesse en difficulté et la prêtrise. Mais j'ai préféré ce deuxième opus. Prenant et dur car on sentait l'espoir de ce jeune qui croyait à ce qu'il faisait. Dans son discours il était même prêt à renoncer à l'amour mais son passé a resurgi pour son malheur. Des scènes fortes mettent en valeur la formidable interprétation du jeune et sa conviction malgré sa faute.
La thématique de la rédemption par la voie théologique est toujours délicate à manipuler. Il est assez facile de tomber dans une forme de prosélytisme. La communion arrive subtilement à éviter cet écueil, et s'entâche, grâce à une formidable prestation de l'acteur principal, à susciter l'émotion et l'empathie. Le ton est juste, la réalisation au service du scénario. En somme, une production atypique mais captivante.
Film original du point de vue du scénario, avec une photographie plutôt réussie. Ca change de voir un film qui se passe en Pologne. Je regrette que la psychologie des personnages ne soient pas assez approfondie (le maire est une caricature). Certains acteurs ou figurants jouant les villageois ne m'ont pas semblé très crédibles. L'actrice qui joue le premier rôle a un très beau visage, plaisant à regarder. Bon film au final mais qui manquait un peu d'épaisseur.
La communion, un film remarquable, une histoire dramatique à hauteur d'une belle photographie et un acteur prodigieux ! Jan Komasa nous transport dans ce petit village polonais rongé par un drame survenu quelques années plus tôt. Les villageois seront mis à l'épreuve par l'arrivée de ce jeune prêtre charismatique et ce malgré ces maladresses ! Il va bouleverser l'ordre établi au sein de cette communauté conservatrice. Une histoire sous tension entre violence et rédemption. Bartosz Bielena est fascinant, magnétique dans ce rôle de jeune délinquant touché par la grâce qui va se faire passer pour prêtre. Daniel, durant sa période de détention, se découvre une vocation spirituelle. Il voue à dieu un vrai culte jusqu'à assister l'aumônier. Il souhaite accéder aux études de séminaires mais il doit s'y résoudre suite à son passé judiciaire... Une imposture incroyable tirée d'une histoire vraie. Une rédemption, une seconde chance à laquelle chacun pourrait avoir droit. Une histoire qui vous laisse sur votre fin et pas indifférent.
Objectivement maîtrisé au niveau visuel et plastique, ce n'est pas la seule qualité de La Communion. Porté par un acteur brillant, le film polonais aborde le sujet du pardon de manière brillante et remet en question la manière dont certains pratique leurs religions de façon peu investie et passive. Brillant, le cinéma polonais étonne d'année en année.
Bon film polonais sur le pardon et la rédemption, un film d'une froideur impressionnante, excellents passages avec des discours très justes sur l'hypocrisie sociale.
Porté par un acteur éblouissant de justesse, La Communion est un film magnifique où se mêlent les émotions. Dans une mise en scène impeccable, on avance tranquillement dans une intrigue qui au contraire est extrêmement grave. Un grand film qui mérite d'être vu.