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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 21 septembre 2012
Un film magnifique de Huston sur la difficulté d’être un humain. Dans ce Mexique qu’il aimait tant, Huston invite une bande personnages improbables qui sont des égarés de la vie au bord de la dérive comme souvent dans les romans ou pièces de Tennessee Williams. Du prêtre défroqué et alcoolique à la tenancière nymphomane faute d’amour en passant par la bigote lesbienne refoulée, la lolita en mal de dépucelage ou la vieille fille prude voyageant avec son père poète nonagénaire, tous sont en recherche de l'autre. Quelque soit la souffrance que chacun porte en lui il y a toujours du réconfort à trouver dans la compagnie de ses semblables veulent nous dire à l'unisson Huston et Williams. Grands bourlingueurs ils parlent en connaissance de cause. C'est lors d'une nuit orageuse dite la nuit de l'iguane (à qui Burton rendra sa liberté au petit matin) que les destins vont se jouer. Le vieux poète trouvera enfin les rimes qui manquent à son dernier poème pouvant ainsi rendre l'âme et le prêtre attaché sur son hamac trouvera enfin une voie vers la sérénité après une conversation enfiévrée avec la vieille fille devenue orpheline. Sur des destins tragiques et solitaires Huston bâtit un film rempli d'optimisme. Un de ses meilleurs opus.
Toutes les adaptations de Tennessee Williams sur grand écran,grand dramaturge psychanalytique s'il en était,me réussissent.Ainsi,"La nuit de l'iguane"(1964),bardé de discours freudiens,passionne de bout en bout,grâce à des dialogues de haute volée,très spirituels.John Huston,hormis pour le cadre mexicain,qui souligne son goût de l'aventure,s'efface derrière un sujet lourd de significations.Un prêtre défroqué et blasphématoire.Une nymphette tentatrice.Une bigote hystérique.Une portraitiste insondable.Une tenancière d'hôtel extravertie et désespérée.Ces 5 personnages vont affronter leur conception de la vie,leur rapport à un Dieu qui leur échappe.Le ton,entre dérision et gravité,est étonnamment moderne pour l'époque.Richard Burton incarne à lui seul la détresse masculine,et l'angoisse de céder au pêché de chair.Les femmes y sont rêveuses et indépendantes,mais également seules et maudites.Si la mise en scène est réduite à sa plus simple expression,et si le film est trop bavard,il donne à réfléchir,et à apprécier d'intenses interprétations,dont celles d'une Ava Gardner rayonnante,sensuelle et lasse,et d'une Deborah Kerr intriguante,à la sobriété destabilisante.Un drame intense.
Drame adapté de Tennessee Williams (j'adore ce dramaturge), mais par rapport aux autres oeuvres ici il y a des éléments du registre comique (du moins dans la première moitié). La réalisation est classique mais le rendu du noir et blanc est parfait. Ava Gardner ébloui le film de sa nonchalance et les autres acteurs sont pas mal également.
Longtemps passé inaperçu dans la riche filmographie de John Huston, cette "Nuit de l'Iguane" demeure pourtant l'un de ses meilleurs films, à ranger aux côtés d'African Queen, de L'homme qui voulut être roi", ou du Faucon Maltais. Un scénario d'une grande originalité, des dialogues étincelants, une fraîcheur intacte et sans cesse renouvelée, une interprétation sublime (Richard Burton brille de mille feux entre Ava Gardner et Deborah Kerr !), des décors naturels à couper le souffle font de ce film une œuvre moderne, riche et forte. Un très grand film.
Un film magistralement mis en scène et interprété avec subtilité et profondeur! Un drame, sur la psychologie et les moeurs de la fin des années 50 aux états Unis! Un grand film!
Un pasteur défroqué (Richard Burton), devenu guide touristique au Mexique, est balloté entre plusieurs femmes. Huston installe le décor de la pièce de Tennessee Williams dans un hôtel au bord de la mer, l’agrémentant d’une première partie se déroulant lors du voyage qui y conduit. Le texte est travaillé, symbolique, profond, mais il manque de naturel. Trop souvent il recherche l’effet plus que la fluidité, son côté mélodramatique est gênant, les situations sont parfois convenues, et le message véhiculé est simpliste. La galerie de personnages a une suffisante variété, chacun est crédible, les rapports entre eux sonnent vrais. Conscient des difficultés de transposition, Huston s’efforce de pimenter l’œuvre par quelques scènes plus dynamique, plus propres média qu’il utilise. Néanmoins cela a ses limites, et comme il s’interdit de jouer de la beauté des décors, ou de par trop s’éloigner de l’esprit du texte, le film reste trop statique, trop alangui. Malgré un tournage semble-t-il difficile, les acteurs font corps avec leurs personnages, leur jeu n’est pas excessif, et ils s’efforcent de donner un peu de spontanéité à un texte très, ou même trop littéraire. Ava Gardner et Deborah Kerr sont particulièrement remarquables. On peut être plus ou moins accroché par cette œuvre soignée, selon qu’on y voit une peinture juste des problématiques humaines, ou une construction artificielle qui se préoccupe plus d’être brillante que d’entraîner le spectateur à sa suite.
Je suis mitigé parce que les acteurs sont bons, les personnages assez intéressants, par exemple celui de Sue Lyon (donc 3 étoiles), mais le dernier tiers du film est décevant. La fin devient trop décousue, dommage.
Un film de John Huston c’est toujours quelque chose de particulier et La Nuit De L’Iguane ne fait pas exception. On est presque dans le huit-clos avec la même ambiance de chaleur étouffante comme dans Key Largo du réalisateur seulement ici pas de gangster mais un homme face à plusieurs femmes. Le film se prend un peu les pieds dans le tapis en ce qui concerne l’intrigue, en effet elle semble un peu aléatoire, les multiples directions philosophiques du film ne semblant pas mener quelque part. On a un film qui se perd un peu et sans réel propos ni finalité pour les personnages qui ne semblent pas avoir changés alors que c’est ce que Huston veut nous montrer. En réalité ce qui relève le niveau du film et constitue son principal intérêt sont les performances superbes des comédiens notamment les 3 en tête d’affiche Richard Burton, Ava Gardner et Deborah Kerr. Tout trois excellents ils donnent au film une place dans la filmographie de son auteur car sans eux le film serait déjà aux oubliettes. Peut-être suis-je passé à coté du message du film, en tout cas La Nuit De l’Iguane mérite d’être vu au moins pour ses performances de comédiens.
C'est avec une très belle photographie en noir et blanc et un casting prestigieux et exceptionnel, Sue Lyon (la «Lolita» de Kubrick), Ava Gardner, Deborah Kerr et Richard Burton, que John Huston adapte une pièce de théâtre de Tennessee Williams. Bien sûr, l'ensemble regorge d'une succession de scènes où le freudisme et la frustration sexuelle ont un rôle important et il est fort à parier que l'atmosphère serait étouffante si Huston ne nous montrait pas par quelques pauses contemplatives à travers les splendides paysages mexicains que la beauté et sérénité ne sont jamais aussi loin que l'on croit. Une franche réussite dans la très grande carrière de son réalisateur.
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3,5
Publiée le 31 octobre 2010
Une des dernières grandes prestations d'Ava Gardner à l'ècran a eu lieu dans cette "Nuit de l'iguane" de John Huston, film qui lui a peut-être permis, plus que tout autre, d'exprimer de façon merveilleuse son exceptionnelle sensualitè! Ava y tient le rôle, crèè au thèâtre par Bette Davis, d'une tenancière d'auberge mexicaine (le film est tirè d'une pièce cèlèbre de Tennessee Williams). Elle nous offre de façon inoubliable sa beautè de femme de quarante ans, roulant des hanches et posant sur les clients de l'auberge le regard sans illusions de ses beaux yeux cernès! Elle ne manque pas de vitalitè, comme semblent en tèmoigner ses deux jeunes amants! Richard Burton est excellent en pasteur dèfroquè et Sue Lyon est d'une beautè à couper le souffle dans le rôle de la jeune fille un peu excitèe! Dans une atmosphère trouble et violemment sensuelle, Huston signe un très beau film qui dènonce la cruautè de l'homme envers Dieu...
Un peu théâtral, surtout dans la seconde partie (huis clos dans l’hôtel et bons mots). L’humour à l’anglo-saxonne est par moment un peu forcé, avant de réussir à plonger vraiment dans la dérision et le délire. La tension sexuelle sous-jacente, l’espèce de panique masculine devant les désirs féminins personnifiée par le pasteur déchu, sont les plus intéressants. Le film trouve l’équilibre entre la dérision et la gravité.
Deux ans après Freud, passions secrètes, Huston tourne cette adaptation de Tennessee Williams dont on connaît les penchants pour les ressorts psychanalytiques. La preuve est ainsi faite que le metteur en scène a remarquablement saisi les mécanismes freudiens dans cette adaptation remarquable où il jongle avec les symboles tout en s’offrant le plaisir de diriger une sacrée équipe d’acteurs et surtout d’actrices. En pasteur égaré, Burton est remarquable, comme toujours. Sue Lyon est dans la droite ligne de Lolita et Ava Gardner est égale à elle-même. Mais la plus grande performance est à mettre sur le compte de Deborah Kerr, éblouissante de sobriété et de talent. Un film devenu un classique. A voir, bien sûr.
La nuit de l'iguane est un film original, sympa à regarder, qui propose une histoire innovante. Je suis d'ailleurs surpris qu'un film avec une histoire d'un prêtre de ce genre soit sorti dans les années 1960.
Enfin quoiqu'il en soit, j'ai apprécié le fait que l'action se renouvelle régulièrement. D'une femme à l'autre, l'histoire évolue. Problème cependant : le rythme est parfois saccadé, et quelques fois l'ennuie guette le spectateur.
Dommage, car hormis ça l'histoire est intéressante. Un film qui malgré son âge avancé peut faire encore moderne.
A des milliers de kilomètres d'un cinéma formaté par le marketing, difficile de rester indifférent à cette œuvre pleine d'intensité. L'origine théâtrale du scénario reste présente et, bien que le jeu des acteurs semble parfois appuyé,(surtout Burton), une humanité vraie transpire dans bien des plans. Huston maitrise avec brio, et non sans humour, ce mélange détonnant de chaleur, de passion et d'angoisse existentielle.
Un Huston dont le propos a bien vieilli, ce qui est fort dommage car la forme demeure elle réussie, avec notamment un Richard Burton excellent en prêtre alcoolique au bout du rouleau. On notera également une petite bagarre à la limite du burlesque critiquant subtilement le racisme au milieu de ce drame sur les plaisirs charnels et la religion.