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Olivier Bénézech
61 abonnés
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5,0
Publiée le 6 décembre 2019
Exceptionnel documentaire qui permet de mieux appréhender la sociologie familiale indienne. Et ses modes de transmission du savoir, en l'occurence celui de la musique. Le film est rempli de personnages dotés d'une profonde humanité, et le voyage à Paris de l'un des protagonistes de la famille de musiciens est très émouvant. Un élan de courage donné à ceux qui croient en l'universalité sociale du talent.
Vu en avant-première à Paris avril dernier, Princes et Vagabonds est un film qui accroche le spectateur depuis le premier plan présentant le personnage de Bakshe, un musicien de la communauté Manganiar. Le voyage dans le désert du Thar ne fait que commencer. La caméra de Fabienne Le Houérou suit le personnage jusqu'à la capitale française et nous plonge dans une culture méconnue du large public, celle de la low caste Manganiar et leur art ancestral musical. Une musique nourrie par une spiritualité aux influences Hindoues et sufi. La caméra compose virtuosement avec une chromatie contrasté, les ocres jaunes du désert du Rajahstan et les roses et autres couleurs vives de l'habit trasditionel manganiar. La musique est maîtresse des lieux, elle n'est pas qu'arrière fond sonore, elle est le personnage princpal du film, envôutée et envoûtante. Princes et vagabons est une double invitation, au voyage et à la réflexion. Un film de genre-film de chercheur- dont le propos savant est porté par le plaisir des sens. Le film est sortie le 6 novembre au Saint André des Arts, l'occasion pour moi de refaire le voyage au Rajahstan.
Des sonorités surprenantes, des costumes aux couleurs vives, des coutumes ancestrales, tout est dépaysement dans ce film, «PRINCES et VAGABONDS », qui nous emmène au Rajasthan, dans une caste de musiciens de père en fils, les Manganiars. Ces intouchables, bien que convertis à l’Islam, sont grands amateurs de Whisky. Grâce à son ouverture d’esprit et sa modestie, Fabienne Le Houerou, réalisatrice, anthropologue, historienne, directrice de recherches au CNRS, sait mettre à l’aise ses personnages au point qu’ils en oublient la caméra et s’expriment librement, sans tabou, pour notre plus grand intérêt, et notre plaisir.
Princes et Vagabonds, un film puissant ! Grâce à ce film réalisé avec peu de moyens, la réalisatrice nous fait découvrir une réalité mal connue d’une communauté de musiciens manganiars vivant dans le désert du Thar. Son point de vue sur le sujet est inédit. Avec parcimonie Fabienne insère tout au long de son récit des scènes de fiction (Le musicien qui découvre Paris par exemple produit un renversement du regard formidable) ce qui permet au spectateur d’approcher de plus près et de ressentir intensément ce que vivent les protagonistes du film. Tout au long de l’histoire des indices, des codes sont semés (comme des graines) par différents biais narratifs : avec les mouvements de la caméra, la musique, les dialogues ou même des cartons noirs qui rappellent le cinéma muet. Ces mêmes signes peuvent réapparaître plus loin dans le récit en trouvant un autre sens ou bien alors viennent confirmer les propos en y ajoutant un détail à la façon pointilliste du peintre ou même en impressionniste et trouvent leur place dans une cohérence qui coule comme une rivière charriant son lot de signifiants. Grâce à cette proximité nous avons l’intime impression d’être témoin de quelque chose et d’être intégrés dans le film. On y est . Le film suscite un tas de questions sur ce monde, il nous donne également à réfléchir et à vouloir en savoir plus dans son prolongement. Ce film est une invite au savoir et la réalisatrice explique après la projection les scènes, qui , pour elles contiennent le cœur du propos et de ses recherches sur le « sujet social-musical », car outre les musiques divines (qui s’adressent à Dieu et aux Dieux) qui rythment le film, on comprend, par tous les fils narratifs enchevêtrés, que la musique structure ce monde. Au-delà de sa beauté la musique donne à chacun de ses musiciens sa place dans une hiérarchie sociale et les qualités vocales d’un artiste sont les éléments fondamentaux du prestige social. Tout au long du film on entend des chants d’oiseaux dans ce désert qui, par effet d’analogies, nous présente ces hommes comme des rossignols du désert. C’est un film de chercheuse qui nous invite à creuser plus loin sur les « ragas », les « thalas » comme miroir d’une société musicale mais également un film esthétique car elle parvient dans une grammaire de couleurs (où le rose domine) à nous enchanter avec une insistance chromatique sur les voiles, les tissus et la chatoyance de cette région du monde. Un ensemble d’étoffes tissées par la réalisatrice comme un patchwork féminin qui nous donne à penser qu’il s’agit d’un film a avec une certaine sensibilité peut-être féminine ? Mais en tout cas celui d’une « tisseuse de grande aventure »
une découverte formidable avec une musique qui fait voyager, on découvre les frères Khan empreints de génie, de doutes, de questionnement sur leur conditions, mais leur passions pour la musique restent indéniables. Le système des castes, le fossé entre les brahmanes vivant dans ce palais extraordinaire et ces intouchables, dignes et fiers.. le tout filmé et présenté avec des détails poignants... bravo à tous ceux qui ont participé à la réalisation de ce film documentaire, riche en culture.
Je découvre un monde avec le film . Avec un rythme inédit qui mélange musique et compréhension de la société. Beauté de Jaiselmer,Sublimes paysages. Tout se télescope au rythme des castagnettes et la voix d’un narrateur musicologue nous fait entrer dans la subtilité des « ragas », des « thalas » et des différents concepts de cette musique, miroir de spiritualités qui se rencontrent (Allah et Krishna réunis). Le narrateur évoque dans la simplicité de l’homme de terrain sa rencontre avec les musiciens et son imprégnation musicale. Alors oui, nous découvrons un monde à la fois violent dans les rapports sociaux (situation de la femme et rapports entre castes) et d’une suavité délicieuse dans ses mélodies, qui, amarrées aux couleurs nous entraînent dans un songe indien qui ravive notre imaginaire
Film exceptionnel au sein de la caste des Manganiars, musiciens du Rajasthan. Ce documentaire nous invite à la rencontre de leur musique, centre de leur identité et des enjeux qui les traversent. Un voyage coloré au cœur de l'Homme !
Une superbe immersion dans le désert de Thar et son monde de musiciens professionnels, avec un regard neuf entre l'anthropologie et la vie de tous les jours, très didactique, je recommande vivement...Malheureusement il est peu diffusé donc pour ceux qui sont a Paris, profitez-en, c'est au Ciné Saint André des arts jusqu'au 3 décembre !
UN FILM A VOIR ET A REVOIR, UNIQUE ! Je ne m'attendais pas à voir un si beau film d'une contrée lointaine de l'Inde et des musiciens manganiars au Rajasthan extraordinaires qui m'ont fait découvrir leur univers musical sublime. Outre la beauté du film de Fabienne Le Houerou, j'ai adoré les sentiments qui s'en dégagent. Bravo !
A ne rater sous aucun prétexte. Ce film vous transporte dans un ailleurs qui est ici. Il nous touche tous par sa proximité lointaine et sa lointaine proximité.
très beau film, reflétant une ambiance sereine et chaleureuse, enveloppée de musique qui nous émeut et nous fait voyager au travers d'un pays riche d' une autre culture très belles images et couleurs chaudes à voir et à faire voir également aux enfants bravo
Un documentaire magnifique et émouvant de Fabienne Le Houerou! Belle découverte de ces intouchables, du Rajasthan convertis à l'Islam, qui s'expriment par la musique dès le plus jeune age! Dans cette ville dorée et fortifiée de Jaiselmer ,à la porte du désert du Thar, nous avons apprécié les séquences de fêtes colorées...et de musique en famille. Nous avons aussi , été touchés et émus par les dialogues sous titrés. Bravo(s) à Fabienne et à tous ceux qui ont contribué à cette réalisation!!! Merci aussi à ceux qui sont intervenus à la fin de la projection! En conclusion , nous avons beeaucoup appris!!!