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    Effacer l’historique
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    FaRem
    FaRem

    8 781 abonnés 9 627 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 novembre 2020
    "Effacer l'historique" décrypte le quotidien de trois personnes prises au piège par des problèmes liés à la surconsommation et aux nouvelles technologies. Bertrand engage un combat perdu d'avance contre Facebook pour aider sa fille, Marie est victime de chantage alors qu'elle a déjà suffisamment de problèmes personnels et Christine ne comprend pas pourquoi elle est si mal notée en tant que chauffeur VTC alors qu'elle ne fait rien de mal. Anciens gilets jaunes, les trois se serrent les coudes, mais gardent un petit jardin secret. On connaît bien Benoît Delépine et Gustave Kervern depuis le temps et comme souvent, ils parlent de sujets sérieux avec humour et surtout beaucoup de cynisme. Les deux réalisateurs relèvent l'absurdité de notre comportement de tous les jours et l'impact que certaines choses ont sur notre vie, mais ils s'attaquent surtout à la société actuelle et aux géants du numérique et du WEB. S'il y a bien une histoire, celle-ci se compose de plusieurs petites scènes qui introduisent un invité. On retrouve par exemple Benoît Poelvoorde dans la peau d'un livreur "Alimazone" clairement apeuré de ce qui pourrait lui arriver s'il ne livre pas correctement et à temps ses colis. Des scènes évocatrices, mais la plupart des messages passent par les dialogues avec des piques envoyées à tout-va. Tout n'est pas parfait, mais le film a le mérite d'être original et d'avoir un message qui fait souvent mouche. Je n'ai pas apprécié tous les films du duo, mais ce film est sympathique avec un très bon trio.
    Caine78
    Caine78

    6 796 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 septembre 2020
    « Le meilleur film de Benoît Delépine et Gustave Kervern », « hilarant », « exceptionnel »... Les superlatifs ne manquaient pas pour accueillir « Effacer l'historique », le dernier film en date des trublions du Groland. Et j'y ai cru, comme à chaque fois. Pourtant, avec le recul, hormis « Mammuth » (et encore), il n'y a aucun film du duo que j'ai réellement aimé, et ça ne sera à nouveau pas pour cette fois. Désolé, mais moi, déjà, une comédie où l'on ne rit quasiment jamais, c'est extrêmement problématique. Je savais quand c'était censé être drôle, à savoir souvent, juste que ça ne marchait pas du tout sur moi. La mise en scène est toujours aussi faible techniquement, et je n'en peux plus de cette image délavée que les auteurs du « Grand Soir » nous ressortent systématiquement. Il y a, certes, des idées, quelques répliques efficaces, cette volonté de surfer sur l'actualité (nos trois héros sont d'anciens Giles jaunes) sans opportunisme, de tenir un discours manifestement engagé sans misérabilisme ni optimisme déplacé : c'est appréciable. Maintenant, une fois qu'on a écrit ça... C'est terriblement long à se mettre en place (que de vacuité, par moments), parfois juste lourd, voire légèrement vulgaire. Les réalisateurs ont visiblement tenu à imaginer un trio, mais Corinne Masiero paraît presque systématiquement en trop et en décalage face aux problèmes des deux autres, Blanche Gardin se révélant beaucoup plus à l'aise dans cet univers loufoque que Denis Podalydès. Dernier défaut important : l'attitude des protagonistes est juste totalement invraisemblable. À ce niveau ce n'est plus de la naïveté, juste de la bêtise pure et simple, pour ne pas dire de la débilité profonde. Le spoiler: voyage aux États-Unis afin de récupérer la sextape était déjà grotesque, mais que dire de celui à l'île Maurice de notre héros pour rencontrer cette voix avec qui il échange au téléphone sans qu'on sache très bien comment cela a commencé
    : on est à la limite de se dire qu'ils méritent ce qui leur arrive au vu de comportements aussi consternants. Reste alors quelques instants à saisir, références ou caméos n'apportant pas grand-chose à l'intrigue, mais permettant, au moins, d'enrichir un peu cette charge anti-libérale souvent toc, pesante et finalement assez vaine (même si c'est en partie volontaire) : non, vraiment, aussi sympathique et sincère soit-il, le « cinéma » du duo, ici encore plus surfait qu'à l'accoutumée, n'est décidément pas pour moi.
    selenie
    selenie

    6 338 abonnés 6 204 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 septembre 2020
    Les ex-trublions de Groland sur Canal+ s'attaquent cette fois à la nouvelle technologie et surtout aux effets néfastes. Il y a quelques envolées fantasques et absurdes à la grolandaise mais trop souvent parsemées de dialogues parfois très et trop moralisateur et surtout un peu simpliste ("ce qui compte ce n'est pas le matériel mais les amis"...) sans compter une partie Gilets Jaunes plutôt maladroite (quel rapport avec réseaux sociaux ?! Gilets Jaunes = faineants et/ou assistés sociaux ?!... etc...). Evidemment plusieurs séquences font mouches, il y a bel et bien plusieurs passages plus ou moins truculents et savoureux mais on aura connu Kervern-Delépine bien plus subtil et bien plus corrosif que cette comédie un peu poussive. Dommage...
    Site : Selenie
    benoitG80
    benoitG80

    3 428 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 septembre 2020
    « Effacer l’historique » avec cette expression devenue si courante, est un véritable pamphlet de notre société où les « GAFA » et autres groupes, sont devenus de véritables espions de nos vies privées !
    Sous son aspect goguenard et déstabilisant, Gustave Kervern et Benoît Delépine ont réussi à pointer du doigt le danger manifeste qui nous guette tous, par toutes ces traces insidieuses que nos ordinateurs et smartphones laissent derrière nous...
    Sans compter cette récente application liée à la crise sanitaire et apparemment bienveillante, qui allait évidemment dans ce sens là également...
    Et donc à travers ces portraits de trois « paumés de la vie », reflets de plus en plus d’entre nous, on se retrouve finalement pas si loin de vraies et ubuesques situations que tout un chacun connaît au quotidien !
    En effet, si on prend un peu de recul, on perçoit très bien ces petites choses qui nous minent et nous traquent perpétuellement, et les deux réalisateurs en ciblant et synthétisant différentes problématiques bien connues de notre odieux système, finissent par mettre en relief avec intelligence et un humour jaune, ce malaise évident qui transpire de partout (le jaune dans tous les sens du terme remis à l’honneur ici !)...
    C’est un tour de force que Blanche Grandin, Corinne Masiero et Denis Podalydès, dans leur prestation déjantée et finalement touchante, réussissent là, bravo à eux !
    Ce cinéma qui dénonce heureusement les travers et les dysfonctionnement de notre monde actuel, a franchement et enfin le courage de le faire, et quoique l’on puisse relever comme défauts au niveau de la caméra et de la forme en général, il est au delà de tout, urgent et essentiel de le crier haut et fort !
    Ne pas tout accepter aveuglément (comme on le fait avec ces gentils cookies virtuels au nom d’ailleurs délicieux), ne pas croire sans aucune méfiance tout ce que l’on nous annonce chaque jour, mais juste s’informer vraiment et réfléchir à ce qui nous entoure en essayant de préserver nos libertés...
    Il est grand temps comme le font Gustave Kervern et Benoît Delépine, de se réveiller et de se remettre en question sur ce système que les grands de ce monde, aidés de nos dirigeants et de nos médias, essaient de nous imposer en nous pistant à chaque instant.
    Réagissons enfin comme le font nos trois héros, il est encore temps de relever la tête...
    Bravo à toute cette équipe décidément bien inspirée de nous le rappeler !
    Estonius
    Estonius

    3 467 abonnés 5 453 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 juillet 2024
    Entre la critique de presse dithyrambique (et complaisante) et l'accueil pour le moins réservé du public, il faut sans doute faire la part des choses. Le sujet est intéressant mais il est traité de façon bancale (à ce point que certaines scènes sont incompréhensibles). Mais on ne s'ennuie pas, et si le film n' rien d'hilarant, il reste souriant. Blanche Gardin donne énormément d'elle-même dans son rôle. Podalydes est excellent, quant à Corinne Masiero, ne soyons pas vache, on dira qu'il s'agit d'une erreur de casting (dommage parce que le rôle était intéressant, mettre sur le même plan d spoiler: es chantages à la sextape et des notes (étoiles) trop faibles de clients de VTC
    , fallait oser ! Loin d'être parfait mais ça passe.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 096 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 décembre 2020
    J'aime beaucoup, d'habitude, le duo Kervern et Delépine, mais là je dois dire que ça n'a pas totalement fait mouche. Disons que le rythme du film très saccagé où on passe vite du coq à l'âne sans que les situations durent vraiment est assez vite lassant. En fait je trouve que ça empêche d'être à la fois réellement drôle et réellement touchant (ce qu'on aime chez eux d'habitude).

    Et surtout j'ai trouvé ça un poil vain. Le message sur la nécessité de reconnecter avec ceux qu'on aime est un peu convenu et arrive comme un cheveu sur la soupe.

    Même les mini-intrigues servant de point de départ au film à savoir le harcèlement, le chantage à la sex-tape ou la notation sur les sites internets auraient pu se résoudre en 30s si les personnages faisaient ce qu'il fallait (à part peut-être pour les notes) : aller voir la police et donc tout ça c'est un peu des faux problèmes qui les obsèdent.

    D'ailleurs la solution proposée c'est de les ignorer, sauf qu'à côté de ça ils de vrais problèmes, notamment financiers et en fait à la fin du film rien n'est résolu et je trouve donc un peu facile à la fin de l'occulter et de faire comme si tout allait bien...

    De manière générale le film est agréable, mais je trouve qu'il ne décolle jamais vraiment et que les situations proposées sont parfois drôles mais pas autant qu'elles devraient l'être et qu'elles auraient pu l'être. J'ai plus l'impression de voir une succession de saynètes plutôt qu'un tout cohérent, surtout que la mise en scène ne suit pas forcément non plus.

    Alors oui, il y a quelques rencontres qui fonctionnent vraiment bien, notamment celle avec Houellebecq qui est comme à chaque fois le meilleur moment du film, mais pour les autres j'ai l'impression que ce n'est pas abouti, que dans les dialogues, les mise en scène il manque un peu quelque chose qui soit réellement drôle ou touchant.

    D'ailleurs le trio de personnages est assez déséquilibré puisque Corinne Masiero a finalement un rôle bien moins important que les deux autres. De manière générale j'ai l'impression que les personnages sont sous exploités que ça soit Bouli Lanners, Philippe Rebbot ou encore Benoît Poelvoorde. Limite il aurait fallu supprimer un des trois personnages principaux et donner plus d'importance et de temps à l'écran aux seconds rôles.

    Bref, j'en ressors avec une impression désagréable d'avoir vu un film bancal qui n'arrive pas à son objectif, pire qu'ils ne savaient même pas comment traiter dans leur film ce rapport à « internet » et tout ce qui va avec.

    Après c'est pas mauvais, il est même globalement plaisant comme film, mais j'en attendais quand même beaucoup plus.
    traversay1
    traversay1

    3 644 abonnés 4 876 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 août 2020
    Effacer l'historique est dans la lignée de l’œuvre du duo Delépine/Kervern avec son goût pour l'absurde, les blagues potaches (et gênantes) et ses velléités anarchisantes. Au rond-point des connectés, esclaves du numérique, les plus désargentés, fussent t-ils ex-gilets jaunes, ne sont pas les moins accros, et leur révolte est aussi pathétique et dérisoire que glorieuse et empanachée. Effacer l'historique donne tout de même parfois la fâcheuse impression de n'être qu'une succession de sketches, rattachés à un thème dominant, propice à des moments plus ou moins réussis où l'on aperçoit quelques stars venus passer une tête (Poelvoorde, Lanners, Houellebecq ...). Donquichottesque et chaotique, le film a au moins pour lui de n'être jamais ennuyeux, cavalant entre ses trois personnages principaux dont on aurait apprécié qu'ils soient plus souvent réunis. Le film prône la solidarité contre l'hydre numérique mais ne se prive pas de faire rire, parfois grassement, au détriment de ses propres héros. Mais il est vrai que mettre mal à l'aise est aussi une constante chez Delépine et Kervern et qu'il faut s'en accommoder, voire jubiler pour les plus adeptes de leur cinéma. Effacer l'historique est du nanan pour ses comédiens et la sobriété intelligente de Masiero et de Podalydès n'en est que plus appréciable. Le tempérament de Blanche Gardin, en revanche, la conduit à une prestation de haute voltige, en roue libre, qui frôle tout de même la perte de contrôle. Il est clair, en tous cas, que les réalisateurs lui ont laissé carte blanche pour assumer son délire jusqu'à l'excès.
    Yves G.
    Yves G.

    1 496 abonnés 3 513 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 septembre 2020
    Trois voisins d’un lotissement anonyme en périphérie d’une ville moyenne du Pas-de-Calais (« Dieu que c’est laid ») ont noué autour d’un rond-point, pendant les occupations des Gilets jaunes, une amitié durable. Marie (Blanche Gardin, nouvelle venue chez Delépine & Kervern), seule dans sa maison depuis que son mari l’a quitté avec son fils, est victime d’un chantage à la sextape. Bertrand (Denis Podalydès) malgré les crédits qui s’accumulent, est subjuguée par la voix d’une téléopératrice qui l’appelle de l’île Maurice. Christine est devenue conductrice de VTC mais se désespère de ne recevoir que des mauvaises notes de ses clients.

    Groland en guerre contre les GAFA. Le duo Delépine & Kervern, devenu célèbre sur Canal + grâce à l’humour satirique et irrévérencieux de leur faux journal, tournent depuis une quinzaine d’années des longs métrages ensemble. "Effacer l’historique" est le dixième. Son titre (qui n’a aucun écho dans le scénario) et son affiche annoncent la couleur : il y sera question des NTIC – un acronyme que les "millenials" ne comprendront plus – des réseaux sociaux et de la déshumanisation qu’ils provoquent insidieusement.

    Si on aime l’humour potache, on se régalera de celui qui habite chaque scène de "Effacer l’historique". Cet humour narquois (le « numéro vert surtaxé », « l’abonnement gratuit à 18 euros par mois ») dénonce avec finesse les absurdités auxquelles les nouvelles technologies nous réduisent : Blanche Gradin qui stocke ses mots de passe dans son congélateur, Corinne Maserio qui peine à renseigner les test de sécurité idiots censés discriminer humains et IA, Denis Podalydès qui doit faire 50km pour retirer un LRAR….

    Car l’humour du duo Délépine & Kervern n’est pas une fin en soi. Il est au service d’un projet : peindre le désarroi de la France périphérique devant les nouvelles technologies. Cette « France périphérique » – désormais conceptualisé dans els ouvrages savants du géographe Christophe Guilluy – où se joue tout à la fois l’avenir de notre vivre-ensemble et le résultat de toutes les élections présidentielles, le duo aime la filmer. Leurs films se déroulent souvent dans des lotissements sans âme perdus autour d’immenses ronds-points sans âme et de centres commerciaux déshumanisés.

    Plus ils tirent sur la corde, moins ils convainquent. Car le message, à force d’être martelé, devient inaudible. Car, surtout, "Effacer l’historique", se trompe de cible et fait fausse route en nous parlant des nouvelles technologies. Le trio n’est jamais plus touchant que quand on en filme la solitude triste : l’alcool, le jambon sous-vide, les séries télévisées regardées à la chaîne, l’argent qui manque….

    Pour le dire autrement, le film n’est jamais autant réussi que quand il s’éloigne de son sujet. La sextape de Blanche Gradin, son voyage à San Francisco pour aller la récupérer dans un data center sont parfois drôles en soi mais ne s’intègrent pas avec harmonie au tableau d’ensemble que Delépine & Kervern peignent de film en film : celui, comme l’aurait chanté Souchon, de la soif d’idéal de foules sentimentales attirées par des choses pas commerciales….
    ffred
    ffred

    1 727 abonnés 4 021 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 août 2020
    Kervern et Delépine n'ont jamais fait dans la dentelle ni dans le politiquement correct. Une fois de plus ils nous régalent. Internet, numérique, Gafa, société de consommation, gilets jaunes, sont, entre autres, au scénario de ce nouvel opus. Comme toujours, une écriture fine qui fait mouche en grossissant (pas tant que cela ?) le trait. Drôle, incisif, grinçant, aussi ubuesque que sérieux et désespéré, et au final assez terrifiant. On en ressort en ayant plus l'envie de retoucher à une smartphone ou un ordinateur...jusqu'à la prochaine fois...Côté casting, tous les fidèles des réalisateurs sont là ou presque (dizième film du duo oblige), Blanche Gardin faisant son entrée dans le club dans l'un des trois rôles principaux. Voilà donc une comédie sociale et politique, en phase avec son temps, comme d'ailleurs tous les films de ses auteurs, qui nous émeut peut-être moins que leurs précédents films mais nous bouscule toujours autant. Cinglant.
    velocio
    velocio

    1 320 abonnés 3 151 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 août 2020
    "Une comédie hilarante et désespérée", nous dit Télérama. Désespérée, je suis d'accord, mais hilarante, là, il ne faut pas pousser ! J'ai bien compté : j'ai ri 2 fois et j'ai souri 3 fois. Pour un film hilarant, avouez que c'est maigre ! D'autant plus que les 2 rires étaient tout petits, vraiment tout petits. Sur le sujet choisi par le duo, l'absurdité de la société que nous offrent (Façon de parler !!) les Gafa, il y avait de quoi faire un très grand film, à la fois drôle et intelligent. On se prend à rêver à ce que les Monty Pythons ou Jacques Tati, dans un genre différent, auraient fait sur un tel sujet. Avec "effacer l'historique", pourtant plutôt meilleur que les films précédents du duo Kervern/Delépine, on a donc un film qui n'est ni vraiment drôle, ni vraiment intelligent, un film souvent vulgaire, à mi chemin entre indigent et pathétique. Vu le sujet, c'est vraiment dommage.
    Jorik V
    Jorik V

    1 279 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 mars 2021
    Gustave Kervern et Benoît Délépine font désormais partie intégrante du paysage cinématographique franco-belge avec un univers marqué qui leur est propre et clairement identifiable par sa singularité. Au fil de leur filmographie de plus en plus riche, ils ont réussi à enrôler les plus grands acteurs du cinéma francophone de, entre autres, Gérard Depardieu (« Mammuth » et « Saint-Amour ») à Benoit Poelvoorde (« Le grand soir ») en passant par Jean Dujardin (« I feel good »). Des films qui ne supportent généralement pas l’appréciation tiède : soit on aime, soit on déteste. Pourtant celui-ci contredira cette règle tant la forme pêche quand le fon touche en plein dans le mille. Ici, ils recrutent un trio d’acteurs iconoclastes tout à fait assortis et qu’on n’attendait pas forcément là. Une Blanche Gardin très en forme et qui fait terriblement penser à une Marina Foïs en plus jeune, un Denis Podalydès visiblement très content d’être là et une Corinne Masiero égale à elle-même (peut-être un peu trop). A eux trois ils forment un trio bigarré et que l’on prend plaisir à voir évoluer dans cet univers barré.



    Le cinéma du duo belge a toujours été engagé et contestataire. Ici ils s’attaquent aux nouvelles technologies et aux géants du Web, les fameux GAFAM, avec une force d’écriture qui dépeint tout à fait les dérives de notre monde actuel. C’est virulent, c’est corrosif et c’est souvent jouissif. Peu de cinéaste en activité peuvent se targuer de remplir leurs films d’un sous texte aussi pamphlétaire baigné dans un humour tantôt décalé, tantôt noir mais souvent irrésistible et plein d’originalité. Et de réussir à concilier cela dans une veine relativement populaire ou en tout cas de plus en plus les concernant. Lorsque le personnage de Gardin se perd avec ses mots de passe ou tente de faire un crédit à la consommation, quand celui de Masiero s’évertue à avoir des étoiles en tant que chauffeur d’une compagnie à la Uber ou quand Podalydès se démène avec une vidéo Facebook qui pourrit la vie de sa fille, cela montre tout à fait les excès et les mauvais côtés de la technologie et de ceux qui la dirigent. Des exemples parmi tant d’autres, car ils pleuvent dans « Effacer l’historique » au fil de séquences décalées le plus souvent amusantes. Et ils sont surtout aussi parlants que révélateurs d’une société malade, sur-connectée et kafkaïenne. Et de dissoudre tout cela dans un humour vraiment pas comme les autres est une gageure incontestable. Et réussie.



    Cependant, ce film souffre des mêmes défauts que les autres films de Délépine/Kervern. Et en pire parfois. Pourtant, au fur et à mesure de leurs œuvres, ces défauts auraient pu et auraient dû être gommés. Il y a de nombreuses longueurs pour une comédie de ce genre et tout autant de scènes inutiles. A ce titre, la dernière partie quand les personnages veulent récupérer leurs vidéos dans des Data Center à l’étranger est bien trop absurde, improbable et tirée par les cheveux. On décroche quelque peu sur la fin et elle nous apparaît caduque. Ensuite, l’intrigue est comme souvent chez eux trop lâche et pleine de trous. Il manque d’un réel fil conducteur. L’aspect bordélique de leur œuvre passait au début, désormais c’est moins pardonnable. Enfin et surtout, quelle image laide et quelle photographie triste. Comment peut-on encore produire des films à l’esthétique si moche! Le grain de l’image est excessivement gras, les plans varient entre le banal, l’inutile et le tordu et on ne prend aucun plaisir visuel à regarder « Effacer l’historique ». En somme, c’est une œuvre au fond riche, passionnant et percutant mais qui souffre de trop d’errements narratifs et d’une esthétique peu attirante pour totalement convaincre. Espérons que le duo change définitivement ces défauts dans leurs prochains opus…



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    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 698 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 8 septembre 2020
    Ce qui est montré dans Effacer l'historique sur la confidentialité et l'incapacité de supprimer quelque chose qui est déjà apparu sur Internet doit être connu de tous. Pourtant je ne suis pas sûr que tout le monde ait déjà compris ce message et il est donc bon que les cinéastes Gustave Kervern et Benoît Delépine l’intègrent. Même le pirate informatique se déclare incapable de pirater le cloud car cela nécessite plus de pouvoirs qu'il n'en possède. La visite apportée à un centre de données aux États-Unis est non seulement complètement redondante mais aussi trop simpliste. Nous la voyons errer librement entre les fermes de serveurs sans prendre garde autour d'elle. Finalement elle trouve un bac étiqueté avec son pays (pouvez-vous imaginer ça ?). Elle essaie même de placer une clé USB qu'elle a apportée (dans quel but ?) dans l'un des serveurs mais aucun des trous sur le panneau avant ne semble lui convenir et sa mission a donc échoué. Nous voyons que ledit pirate informatique qui semble être en mesure de mettre en œuvre des choses similaires par exemple pour aider un malheureux chauffeur de taxi. Une note d'une étoile était ce que ce film mérite. Car nous savons tous que dans ce film ils ne sont pas fidèles à la réalité...
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 387 abonnés 4 208 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 octobre 2020
    En janvier 2020, Blanche Gardin profitait de la maladie de son fils pour cartonner sur Youtube dans “Selfie”. Sept mois plus tard, la voici de nouveau dans un rôle porté par Internet et les réseaux sociaux. En divorcée dépressive, elle est victime d’un chantage à cause d’une sextape tournée lors d’une nuit alcoolisée. Non loin dans son lotissement, Denis Podalydès découvre que sa fille est harcelée au lycée et sur les réseaux sociaux et se prend d’un amour fougueux pour son interlocutrice virtuelle d’un centre d’appel. Enfin, Corinne Masiero, chauffeur VTC, ne comprend pas pourquoi les notes données par ses clients ne décollent pas. Ces trois amis rencontrés sur un rond-point lors d’une manifestation de gilets jaunes décident de partir en guerre contre les géants d’Internet. Les réalisateurs Gustave Kervern et Benoît Delépine nous présentent une comédie joyeusement dépressive et nous met face à l’impact du numérique sur nos vies réelles. Fort heureusement, au risque de paraître lourd sur la longueur, “Effacer l’historique” s’arrête au bon moment.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    tixou0
    tixou0

    708 abonnés 2 002 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 4 décembre 2020
    Entre "Saint Amour" et "I feel good", au plan de la réussite cinématographique, pour ce nouvel opus en tandem, Delépine/Kervern. Il s'agit là de poser un regard critique, sur les "nouvelles technologies", et de bien illustrer le champ de leurs méfaits - sur des sujets très "France-périphérique", voire carrément Gilets jaunes ; mais aussi un regard tendre (avec une conclusion/postface poético-lyrique, assez habile). Rien de franchement nouveau, ni percutant, ni iconoclaste (en dépit de la thématique). Les trois figures de l'affiche (Corinne Masiero, Denis Podalydès et Blanche Gardin), les (non)héros, "font le job", guère plus. Très moyen.
    Yetcha
    Yetcha

    895 abonnés 4 406 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 septembre 2020
    Un film parfois difficile à appréhender qui laissera sur le côté les moins motivés. Pourtant, le message sur l'omniprésence des technologies d'aujourd'hui et notamment le commerce en ligne, les réseaux sociaux ou plus largement la surconsommation est parfaitement appréhendée, décortiquée et raillée. Les situations sont souvent dures mais terriblement réelles. Le but n'est pas de se moquer des gens qui croule sous ses agressions technologiques et commerciales, mais bien a contraire de dénoncer ces pratiques et les acteurs y parviennent parfaitement. Un pamphlet moderne et sans fard.
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