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Ciné-13
117 abonnés
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2,0
Publiée le 29 mars 2021
Une famille de Sud-Coréens s'installe dans une roulotte aux US pour cultiver des plantes coréennes, sur un terrain de 50 acres. Mais les parents se disputent en permanence concernant les objectifs à atteindre, sur les investissements à faire. Les personnalités sont assez incompatibles. Et la grand-mère arrive, pas très bien acceptée. Mais elle conseille de cultiver du MINARI. L'histoire est en fait assez banale, lentement racontée. La fin est balayée en quelques minutes et nous fait passer trop rapidement du drame à la rédemption.
Un des films phénomènes de l’année aux USA. Un peu dans la lignée de Momadland. Une chronique de l’enfance simple et touchante. Un petit garçon à l'apprentissage de la vie, coincé entre les traditions de sa famille coréenne et sa condition de petit américain né en Californie. C’est simple, plein de tendresse, léger, souvent drôle et parfois très grave. Bien écrit, mis en scène et interprété, on s’étonne tout de même des six nominations aux prochains Oscars. Surtout pour Steven Yeun (Okja, Burning), nommé meilleur acteur (en lieu et place de Tahar Rahim !) alors que c’est plutôt un second rôle. Par contre, Oscar du second rôle féminin (et toutes les autres récompenses recues) plus mérité pour Yuh-Jung Youn dans le rôle de la grand-mère, elle est épatante. Les enfants sont aussi très biens. Un joli film délicat mais qui ne restera peut-être pas dans les mémoires.
Minari réussit, pendant sa première heure, à faire léviter la gravité de ses enjeux – enfant handicapé, père reconverti en fermier, associé frappé de folie, grand-mère libertaire – par une forme contemplative et une partition musicale nébuleuse. Car l’installation en Arkansas de cette famille coréenne mobilise et réactualise tout un imaginaire du pionnier fondateur de l’Amérique, depuis ce déguisement de cowboy que revêt l’ami de David chez lui à la fascination pour la terre et sa possession. Les personnages principaux sont entourés d’une galerie de trognes, caricatures d’une ruralité américaine contre laquelle se heurte Jacob, pris en étau entre ses rêves en devenir et sa culture passée ; son épouse, Monica, constitue la somme de ses regrets, de ses frustrations et de ses échecs, c’est là d’ailleurs son seul trait de caractère. Nous reprocherons au long métrage de Lee Isaac Chung son récit schématique qui, après avoir semé ses enjeux dans un terreau prometteur, emprunte les sentiers balisés de ce genre de productions : montagnes russes émotionnelles, revirement de dernière minute avec incendie, réunion de la famille, tout cela s’avère cousu de fil blanc et échoue à saisir la singularité et l’authenticité de ces êtres écartelés entre une tentation du Paradis – l’exploitation florissante, l’intégration sociale, la prière faite à Dieu – et la réalité décevante. Il aurait fallu s’affranchir du sentimentalisme et renoncer à cette focalisation complaisante vis-à-vis des destinées représentées pour convertir la douleur en foi et en magie. Reste une œuvre surprenante qui témoigne d’un phénomène contemporain peu connu : l’immigration en Amérique des Coréens.
Minari ne manque pas de potentiel et aurait pu donner la trame d'un western, si l'action avait été transposée un siècle plus tôt. Cette chronique d'une famille coréenne immigrée, venue se frotter au rêve américain et censée fourmiller d'émotions est pourtant globalement assez fade, dans la répétition des jours où ledit rêve pourrait bien devenir un cauchemar et faire imploser un couple qui ne partage pas nécessairement les mêmes objectifs. Modeste en tout point, le film de Lee Isaac Chung surprend, et non et bien, par un manque d'intensité et une accumulation d'anecdotes qui n'impriment pas un véritable rythme. Oui, les enfants sont charmants, mais le réalisateur n'est pas Ozu, et la grand-mère est amusante mais cela ne crée pas de grands enjeux. Par ailleurs, certaines scènes n'ont qu'une une utilité très relatives comme celles ayant trait à la religion. On voit bien quel est le but de ce récit impressionniste, qui se refuse à des facilités dramatiques, mais, sans qu'il y ait de véritable ennui, le risque est d'éprouver peu d'intérêt devant un film aussi peu dense et dont la tonalité ne change quasiment jamais. Cela en devient presque aussi peu excitant que le travail exercé par le couple de coréens, à savoir trier les poussins selon leur sexe, et bien moins épicé que la cuisine du pays du matin calme. Les Golden Globes ont récompensé Minari dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère, alors qu'il s'agit d'un film très américain (bien plus que coréen), le paradoxe en est-il vraiment un ?
Chronique douce amère qui nous emmène en Arkansas partager le quotidien difficile d'une famille sud-coréenne qui tente de s'en sortir en cultivant la terre, "Minari" aborde avec finesse sur un rythme lent, sans pathos, la difficulté de l'intégration, la tentation du communautarisme, et le délitement d'une famille qui a tout investi dans l'espoir de réussir. Chaque personnage possède une belle profondeur psychologique. L'arrivée d'une grand-mère excentrique bousculera le quotidien de cette petite tribu attachante. Les épreuves se succèdent mais l'espoir n'est jamais loin. Un joli film récompensé aux derniers Golden Globes.
Des récits sur le rêve américain, beaucoup de films nous les ont narrés sous différentes formes, des premiers colons dans les films d’époque, à la ruée vers l’or avec les westerns jusqu’à l’immigration économique connue aujourd’hui. Et c’est sur ce dernier versant que « Minari » nous montre l’arrivée d’une famille coréenne dans le fin fond de l’Arkansas pour y devenir fermiers. Un endroit peu coutumier de ce genre de population. Mais malgré le choc des cultures propice à des instants de comédie, c’est davantage un récit d’apprentissage et de résilience en mode minimaliste que ce film nous propose. Et le tout est autobiographique car le réalisateur Lee Isaac Chung n’est autre que le jeune garçon de cette famille et qu’il nous propose de revivre un pan mémorable de son enfance. Avec une modestie et une sincérité rares et qui forcent indubitablement le respect.
C’est ce qui donne certainement à « Minari » toute sa justesse mais aussi sa force. Pas besoin de rebondissements excessifs ni de sur dramatisation, ce récit se suffit lui-même et respire le vécu. Et cela permet aussi d’éviter de sombrer dans toute sorte de clichés. On s’attache à cette famille et à leur nouvel environnement, on ressent leurs peines, leurs doutes, on frémit avec eux, on rit avec eux dans un ruisseau d’émotions justes et simples. On pourrait même avancer que cette chronique familiale a des vertus apaisantes tant les valeurs présentées ici sont belles et cristallisent ce qui fait la vie tout en posant des questions sur la famille, le travail, la réussite et les différences culturelles. La mise en scène de Chung s’apparente parfois à du Terrence Malick dans sa façon de filmer la nature. Moins contemplatif et plus naturaliste, ses images sont belles et lumineuses, elles magnifient la campagne américaine sans le maniérisme exacerbé et les envolées lyriques parfois trop lourdes du cinéaste à la Palme d’or.
Il y a peut-être un petit quart d’heure de trop et une fin qui tire inutilement vers les larmes et le mélodramatique mais on apprécie « Minari » pour sa simplicité et son réalisme. Le personnage de la grand-mère est le plus pittoresque et il apporte une dose de légèreté et d’humour bienvenu quand celui joué par Will Patton nous fait développer de l’empathie pour les bigots de l’Amérique profonde. Le film montre également bien la difficulté d’une communauté et d’une culture à se fondre dans une autre, même sans qu’on lui mette des bâtons dans les roues. Il en résulte un film poignant et doux porté par des acteurs au diapason. Une œuvre sans esbroufe, empreinte de réalisme qui nous touche en plein cœur et fait du bien avec délicatesse.
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Comme on peut s'en douter, "Minari" est inspiré de la propre expérience du réalisateur. Il nous raconte son histoire à partir du moment où il a déménagé en Arkansas avec ses parents. Chung est ici David, un petit garçon atteint d'une malformation cardiaque. Avec ses parents et sa sœur, ils vivaient une vie stable, mais Jacob, le père, décide de s'installer à la campagne pour devenir agriculteur. Alors qu'il continue d'être sexeur de poussins, il va en même temps se heurter aux difficultés du métier d'agriculteur. "Minari" est une chronique familiale assez simple et sobre qui s'attaque plus ou moins au rêve américain. Lorsque les choses se passent mal, le réalisateur ne pointe personne du doigt, ou du moins personne d'extérieur à la famille. Jacob a pris cette décision difficile de venir s'installer ici et il l'assume jusqu'au bout. On pourrait s'attendre à un mélodrame qui pourrait par exemple parler de racisme vu qu'il s'agit d'une famille qui s'installe dans un coin paumé, mais ce n'est pas du tout le cas et tant mieux. La famille rencontre pas mal de problèmes, mais le réalisateur ne leur donne pas assez de poids pour avoir un réel impact sur le récit. Les problèmes d'agriculture, au sein du couple, la maladie, tout cela est évoqué de façon assez superficielle. On peut dire la même chose sur les relations avec les membres de cette famille. Le film a son charme, il y a des moments amusants et tendres, mais je m'attendais à être plus touché par cette histoire. Bref, c'est pas mal, mais pas marquant.
L’un des films les plus passionnants et les plus discutés du Festival du film de Deauville de cette année était Minari de Lee Isaac Chung. Le film a remporté deux des plus grands prix à l’international et a reçu de nombreux éloges pour son chef Steven Yeun. Étoile montante, Yeun a suivi The Walking Dead avec plusieurs rôles impressionnants sur grand écran, notamment Burning, acclamé par la critique en 2018. Dans Minari, Yeun, 36 ans, fait équipe avec une superbe distribution pour raconter une histoire tendre qui laisse une marque inoubliable. C’est le cinquième film de Chung et de loin son plus personnel à ce jour. Inspiré par la naissance de sa fille, Chung a commencé à écrire des souvenirs de sa propre enfance dans l’Arkansas, la plupart d’entre eux datant de l’âge de 6 ans environ. Il a ensuite commencé à construire un arc narratif, plein de pépites autobiographiques mais avec sa propre histoire à raconter. Le résultat est sublime. Avec Minari, Chung réalise un film d’une beauté discrète et d’une intimité apaisante qui éveille l’âme.
Critique disponible dans son intégralité : https://cestquoilecinema.fr/critique-minari-le-reve-americain-est-tendre-bien-que-difficile/