Une tentative de crime parfait en noir et blanc, photo soignée, illuminée par la pureté de la trompette noire de Miles Davis, et par les gros plans sur le visage blanc d’une Jeanne Moreau à la recherche de son amant malchanceux dans Paris by night. Une des plus belles réussites de la Nouvelle Vague dont certaines scènes et surtout la musique - improvisée en une nuit – demeurent inoubliables.
C'est invraisemblable, c'est assez mal joué, les dialogues sont souvent ridicules, mais quelle atmosphère ! Paris la nuit, le jazz de Miles Davis, les pensées en voix off qui traduisent une grande passion quand le visage de Jeanne Moreau reste inexpressif, tout cela nous fascine et nous convainc.
Pour avoir beaucoup écouté Miles Davis à une certaine époque de ma vie, je connaissais déjà la musique, mais je n'avais jamais vu le film que je ne connaissais qu'à travers quelques photos. Lacune comblée avec grand plaisir. J'ai énormément aimé l'ambiance du film, particulièrement les scènes de nuit dans Paris. La musique habille magnifiquement l'errance de Jeanne Moreau. J'ai aimé la photo, l'histoire... Les dialogues et monologues... Un film noir efficace, bien construit. Je serai heureuse de le revoir encore.
Il y a fallu plus de trente minutes pour que ce film démarre enfin . Mais aussitôt démarré on ne lâche plus rien tellement ce film nous tient en haleine jusqu'à la dernière minute. Moi qui a dû mal avec la nouvelle vague , là je suis agréablement surpris
Un ancien parachutiste ayant participé à la guerre d'Indochine, décide de tuer son employeur, dont il a la femme pour amante. Le crime accompli, il doit revenir sur les lieux du crime pour récupérer une pièce à conviction qu'il a malencontreusement oubliée sur place. Il se retrouve bêtement bloqué, seul, dans l'ascenseur qui mène au bureau de la victime. C'est le premier film de fiction réalisé par Louis Malle, après la palme d'or qu'il avait obtenue à Cannes, pour son documentaire, " le monde du silence" et c'est un coup de maître. Polar hypnotique et introspectif, bercé par la musique envoûtante du trompettiste de jazz Miles Davis, il fut réalisé alors que l'appellation "nouvelle vague" n'existait pas encore. Porté par un casting de premier ordre, dominé par la présence de Jeanne Moreau et de Maurice Ronet, on reste pantois devant une telle maîtrise de la part d'un réalisateur qui avait alors seulement 24 ans. Louis Malle touchait toutes les cases, bel homme, héritier d'une très grande fortune par sa mère, diplômé de l'Idhec, couronné d'une palme d'or et plus tard successivement de deux lions d'or à Venise futur époux de la belle Candice Bergen, il suscitait forcément de la jalousie, d'autant qu'on lui reprochait parfois une orientation politique réactionnaire ( dans le sens retour à un ordre ancien) qu'il exprimait dans certains de ses films . Il est néanmoins un des grands réalisateurs français de cette époque, associé au courant de la "nouvelle vague". Moins apprécié et côté dans l'hexagone que Truffaut, Rohmer ou Chabrol, peut-être parce qu'il quitta définitivement la France pour les Usa dans la seconde partie de sa carrière, son oeuvre est pourtant truffée de films remarquables, dont "ascenseur pour l'echafaud" n'est pas un des moindres. Si toutefois, j'avais un petit reproche à adresser au film, il s'adresserait à son manque de dialogues un peu trop prononcé, certes au bénéfice de la recherche d'un climat, d'une ambiance extatique. Il n'en reste pas moins qu'"ascenseur..." possède un charme très original et envoûtant. C'est selon moi un des meilleurs films de son auteur avec "le feu follet" et "le voleur" notamment. Tout amateur de cinéma d'auteur se doit avoir vu ce film. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre du cinéma, mais on en est vraiment pas loin.
Doté d'une atmosphère particulière par son bichrome raffiné et sa voix off fort littéraire, le récit souffre de maladresses dans l'entrelacement de deux histoires d'amour criminelles même si l'ironie du propos se manifeste aisément. Un déséquilibre similaire se dessine au niveau des interprétations, certaines prestations sonnant artificielles tandis que Lino Ventura et Maurice Ronet transmettent pleinement leur plaisir de comédien. Un charme suranné auquel il faut accepter de succomber!
Difficile de ne pas voir les influences d’Hitchcock dans ce polar. Jeanne Moreau et Maurice Ronet sont impeccables. La mise en scène de Louis Malle remarquable. Cerise sur le gâteau la musique de Miles Davis qui plonge Paris dans une ambiance chic et tragique.
Un film policier des années 50 avec une musique jazzy (miles davis) La composition des personnages est remarquable. Il faut dire que les acteurs sont impressionnants. Les dialogues font mouches. On ne s ennuie pas. On est pris dans l intrigue avec un scénario présentant 3 entités. Un film de grande qualité.
Quelle belle image ! On entre tout de suite dans le cinéma avec le gros plan sur Moreau, dézoomant lentement, les cadrages sont propres, puissants. La musique accompagnant tout du long l'histoire fait aussi partie de cette ambiance pleine de suspense. Et puis Paris, c'est un plaisir de la voir aussi vivante, similaire et différente à la fois si l'on compare à nos jours.... Du vrai bon cinéma.
Pénible ses longueurs, miteux par son image, risible par son scenario et jeu d'acteurs, ce film concentre comme rarement la chiantitude de la nouvelle vague.
Ce n'est vraiment pas de gaieté de cœur que je mets cette note, tant ce film avait un potentiel immense mais s'est heurté à ses défauts qui le rendent tristement lassant. Malgré une intrigue prometteuse, le scénario se dévoile dans une banalité qui n'arrive pas à convaincre. La prestation des acteurs est triste, monotone et manque cruellement de vie. Seul Ventura semble essayer de mettre le cœur à l'ouvrage, mais le mal est déjà fait, ses brèves apparitions, assez tardives dans le film, ne suffisent pas pour le sauver. Le cheminement psychologique des personnages est bien mal écrit, entre incohérence totale ou comportement irréalistes, mené par un scénario bancale, mais qui arrive cependant à nous donner une lueur d'espoir lors du dénouement, qui hélas ne suffit pas à oublier le reste du film. J'en retiens un arrière gout de bâclé, et surtout un cruel manque de conviction dans le jeu d'acteur, qui aurait pu faire de ce film monotone un vrai chef d'oeuvre.
Grand polar classique qui a bien sûr beaucoup vieilli mais reste envoûtant par l’atmosphère assez extraordinaire qu’a su créer Louis Malle et, surtout, par l’accompagnement musical créé par Miles Davis, en direct en regardant le film ! Du génie. On ajoute le plaisir de voir Jeanne Moreau, Maurice Ronet et Lino Ventura dans ses débuts et on ne regrette pas de revoir ce vieux film un peu rassis. Puis dans la foulée, on met une cerise sur le gâteau en écoutant la trompette de Miles Davis en planant !
L’ambiance du film, renforcée par la trompette de Miles Davis et de ses musiciens, ainsi que la photographie, notamment lors de la scène de l’interrogatoire de Maurice Ronet, en sont les points forts. A l’opposé, l’interprétation franchement médiocre du jeune couple, les raccourcis concluants rapidement l’intrigue et son côté vieillot ne lui rendent nullement service.
Sans savoir l'âge de Louis Malle lorsqu'il a réalisé ce film, je l'ai trouvé excellent et cela m'épate encore plus que ce soit son premier (de fiction) à seulement 25 ans. Le cinéaste rend un bel hommage à ses maîtres (Bresson, Hitchcock) avec un film noir à la fois simple dans sa mise en scène et ses décors, et complexe dans son scénario (à l'extérieur, les éléments s'accumulent contre le "pauvre" Maurice Ronet coincé dans son ascenseur). Le casting est excellent, sans oublier la bande originale de Miles Davis (mais je ne suis pas assez amateur de jazz pour en apprécier toutes les subtilités). Bref, combien d'autres cinéastes auraient aimé réaliser une première oeuvre pareille ?