Après l'adultère, la recherche de soi, la foi, le monde militaire : il fallait bien une grande cinéaste française capable de faire les choses et de s'attaquer au sujet douloureux mais bien réel de l'héritage de la monarchie. C'est donc, l'excellente Cheyenne Carron, qui s'y colle après nous avoir offert un bel hommage sur le monde militaire dans "Jeunesse aux cœurs ardents". Si, au début j'avoue avoir eu peur d'une certaine reddite dans ses thèmes assez similaire de ceux de son précèdent long-métrage, il n'en est rien.
Comme toujours, la réalisatrice évite la facilité en plaçant à nouveau son film, dans le quartier "mal-famés" de Paris. Et en faisant de ces personnages deux jeunes hommes encore au lycée républicain du coin, en quête d'identité et qui ne sont à la base pas prédestiné à se lancer dans cette aventure. Bien sûr, la réalisatrice évoque les milieu catholiques et monarchistes en France avec leurs force et faiblesse, mais il ne représente qu'une infime partie du récit. Ce qui change de ce que l'on peut entendre sur le sujet.
Il y aurait beaucoup de points à défendre pour ce long-métrage, mais cela serait vraiment trop long. Je vais donc me contenter de parler cette fois du traitement scénaristique, car c'est vraiment lui qui représente un des gros atouts du film. Cheyenne Carron s'est vraiment documenter sur le sujet de fond en comble, on se délecte des anecdotes qui viennent apporter de la force à son récit, et des nombreux parallèles fait entre la situation politique des autres pays et la France. Elle montre la monarchie dans toute sa complexité, tantôt sous un jour positif via Elias et Kevin (nos héros) et plus négatif via les différents enseignants, sans juger une seule fois, mais dans le but de confronter les points de vus. Chaque personnages est attachant et à apporte sa pièce à l'édifice. Comme souvent, mais surtout ici, ses personnages sont superbement écrits et cela en particulier, attachant, intéressant, drôle, naturel, en un mot authentique. Ce n'est qui n'est pas si facile, pourtant.
Ce qui pourrait expliquer aussi l'une des grandes réussites du film c'est son duo de comédiens. On retrouve avec plaisir Arnaud Jouan, qu'on avait aperçût dans "Jeunesse aux cœurs ardents". Si il se révélait vraiment bon, dans cette nouvelle collaboration il est d'une justesse incroyable et d'une profonde sincérité désarmante face à Aimen Derriachi très à l'aise dans son rôle et compose un jeune homme authentique loin des clichés qu'on peut avoir.
En conclusion : Le Fils d'un Roi est une très belle fable philosophique sur l'héritage de la monarchie française au scénario et création accompli. En plus d'être un film courageux et effronté. Une véritable surprise pour tous et certainement le film le mieux écrit et le plus aboutie de la cinéaste de L'Apôtre.