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    Mank
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    126 critiques spectateurs

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    tonyhw
    tonyhw

    42 abonnés 176 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 janvier 2021
    Un chouette sujet, un grand cinéaste, de bons acteurs, de belles images... Il manque juste un scénario...
    Jean-Thomas R
    Jean-Thomas R

    13 abonnés 16 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 décembre 2020
    Boursouflé et bavard, plein de références obscures que perso je ne possède pas, l'acteur nous fatigue a force de logorrhée, plus une musique permanente histoire d en rajouter dans l exercice de style esthétisant. ca n est pas Citizen Kane, mieux vaut le revoir au moins on est pas déçu. Et Trumbo dans le même style biopic de scénariste contestataire était d une autre trempe. Clairement Fincher s est fourvoyé en se tirlipotant à faire son The Artist a lui, mais avec les dialogues en trop.
    T-Tiff
    T-Tiff

    74 abonnés 1 169 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 décembre 2020
    Depuis plus de six ans et la sortie du remarquable "Gone Girl", nous attendions le retour de David Fincher au grand écran. Le réalisateur s'était alors permis une incursion sur le petit écran du côté de Netflix avec la série "Mindhunter", lui qui s'était déjà investi dans la série "House of Cards". Et finalement, il faudra encore attendre pour retrouver un film du cinéaste au cinéma, puisque son nouveau film est également disponible exclusivement sur Netflix, ce qui n'a rien enlevé à notre impatience de le découvrir. "Mank" raconte l'histoire du scénariste Herman J. Mankiewicz, rendu célèbre pour avoir co-écrit le script de "Citizen Kane", dans le Hollywood des années 30. Pour restituer le ton de l'époque, le film a été tourné en noir et blanc, allant même jusqu'à reproduire les brulures de cigarette qui apparaissaient sur l'image des films de l'époque. Le parti-pris esthétique fonctionne plutôt bien, de même que la performance de Gary Oldman dans le rôle principal, qui occupe chaque scène à l'écran. Pour le reste, nous devons avouer avoir été largement déçu par ce film qui nous laisse un peu sur le bord de la route. David Fincher a voulu se faire plaisir en tournant ce film dont l'histoire a été écrite par son défunt père, mais à part peut-être pour les professionnels du cinéma, il est difficile de s'y retrouver dans la multitude de personnages mentionnés et parfois mal introduits. Par ailleurs, probablement en hommage à "Citizen Kane", le récit est construit avec une succession de flash-backs qui ne facilitent pas la lisibilité de l'histoire, et qui semble dans un premier temps mettre de côté l'écriture du scénario du célèbre film de 1941 pour lequel Mankiewicz recevra un Oscar. Ajoutons que le personnage d'Orson Welles est quasiment absent du film. La fin du film permet de mieux comprendre le lien entre la vie du scénariste et l'histoire de "Citizen Kane", et de recoller les bouts de l'intrigue qui nous avaient un peu échappé. Finalement, "Mank", malgré d'indéniables qualités, est une petite déception, le film n'a pas réussi à nous embarquer dans le Hollywood de l'époque, nous laissant la désagréable sensation d'être mis sur la touche
    loris
    loris

    9 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 décembre 2020
    Même si je ne connais pas du tout l'histoire autour de Mank et Citizen Kane j'ai passé un bon moment dans l'ensemble. Le casting est bon, Gary Oldman est bon comme toujours. Visuellement le film est très beau, le style en noir et blanc marche très bien. Il y a cependant quelques longueurs et on se perd un peu dans l'histoire les flashbacks etc
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    600 abonnés 1 402 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 décembre 2020
    Onzième long-métrage de David Fincher, "Mank" fait partie des cartes blanches du réalisateur pour la fameuse plateforme après les séries "Mindhunters", "House of Cards" et "Love, Death+Robots". Quand on connait sa filmographie ("Seven", "Fight Club", "Benjamin Button"...), on peut dire que "Mank" est probablement son oeuvre la moins grand public tout en étant la plus expérimentale. Le scénario est resté longtemps dans les tiroirs car aucun studio n'était emballé par cette proposition de biopic en noir et blanc. Ce dernier revient sur le processus de création du scénario emblématique de "Citizen Kane" réalisé par Orson Welles en 1941. Herman Mankiewicz, homme de l'ombre, en est le personnage principal. Étalé sur deux époques différentes, le récit s'attache aussi à décrire le contexte hollywoodien des années 30. D'un point de vue formel, "Mank" est évidemment d'une beauté plastique impeccable ! Fincher signe une réalisation aux petits oignons en remontant le temps comme personne avec un travail de son et de lumières sublime. Il y a une vraie élégance, une vraie recherche de style qui force le respect. C'est clairement le genre de production à rafler les prix techniques lors des prochains Oscars, il y a pas photo (enfin si, justement !). C'est presque trop propre et trop appliqué, avec une image numérique parfaite en tout point, si bien que les quelques "trous de pellicules", indice des films de l'époque, interrogent voire font défaut à l'ensemble. Pour ce qui est du scénario, il est très très bavard, assez touffu et référencé, si bien qu'on peut se sentir submergé par moment et avoir du mal à suivre. Cependant, on remarque l'habileté avec laquelle on nous fait apprécier un personnage objectivement assez antipathique (Gary Oldman, maitre de la métamorphose, est sûr de rempiler dans la catégorie meilleur acteur !) : c'est un artiste maudit, un anti-conformiste alcoolique qui ne se fond pas dans le décor des grands studios hollywoodiens. En soit, je trouve que c'est un film très riche, très personnel aussi (le scénariste de "Mank", c'est feu le père de Fincher), à défaut d'être entièrement accessible à tous. En effet, ça parle de politique, ça met en scène de nombreuses personnalités ayant existé et beaucoup de clins d'oeil à l'oeuvre originale d'Orson Welles. Au final, comme on pu le faire "Roma" ou "Mariage Story", on peut reprocher à "Mank" de n'être qu'un film à récompenses, ce qui peut limiter son charme.
    Jorik V
    Jorik V

    1 216 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 décembre 2020
    On ne criera certainement pas au chef-d’œuvre comme la plupart des critiques spécialisées en pamoison devant ce « Mank ». En effet, c’est avant tout un exercice de style un tantinet égoïste et hermétique où David Fincher se fait plaisir en réalisant un film de cinéphile. Et ce long-métrage souffre clairement du syndrome « Roma » d’Alfonso Curaon il y a deux ans (et des mêmes défauts qui vont avec selon nous). En l’occurrence, un réalisateur parmi les plus doués de sa génération, un sujet très personnel et pointu pour les non-initiés en histoire du cinéma, un noir et blanc magnifique, une liberté de ton et de sujet totale hors de toute contrainte grâce à Netflix et un gros coup de charme aux prochains Oscars… Cependant et de la même manière, c’est une œuvre touffue, pas facile d’accès, un peu prétentieuse et davantage destinée à un public de niche constitué de critiques de cinéma, de cinéphiles endurcis et de nostalgiques du Hollywood d’antan. Les autres apprécieront la beauté des images, la direction artistique irréprochable et l’interprétation mais se sentiront exclus par ce projet très personnel et pas forcément aimable de prime abord pour le spectateur lambda. Un public que Fincher oublie pour se faire plaisir en tentant jamais de rendre lisible son film par tous.



    Netflix devient le réceptacle des auteurs en mal de liberté artistique. C’est bien d’un côté pour changer de l’uniformisation galopante du cinéma mais c’est à double tranchant, certains semblant en profiter pour créer des œuvres trop opaques et personnelles qui ne pourront être assimilées et appréciées par tous. Si Noah Baumbach avait réussi à nous offrir une œuvre réussie et ouverte au plus grand nombre (« Marriage Story »), Scorsese avec « The Irishman » ou les frères Coen avec « La ballade de Buster Scruggs » s’y sont cassé les dents avec des films satisfaisant davantage leurs envies que celles des spectateurs, en dépit de leurs qualités intrinsèques. Dans « Mank », il y a beaucoup trop de personnages que le script ne prend pas la peine de présenter et qui perdent donc le spectateur. Il y a plein d’anecdotes savoureuses sur les jeux de pouvoir politiques et artistiques de la Mecque du cinéma des années 30 mais souvent trop opaques pour ceux qui n’y connaissent pas grand-chose. De plus, le film est long, alterne les flashbacks, les clins d’œil pas toujours faciles à cerner ainsi que les longs tunnels de dialogue parfois trop techniques. Résultat, on est partagé entre ennui et admiration béate devant la maîtrise du propos.



    Car, en effet, « Mank » ne manque pas de qualités. Les images et la reconstitution de l’époque sont irréprochables et d’une qualité d’orfèvre. Le soin apporté à chaque plan est indéniable et la maîtrise du sujet montrent tout l’amour du cinéma de Fincher. Gary Oldman, même si trop vieux pour le rôle, offre encore une fois une composition dont il a le secret. Le reste de la distribution n’est pas en reste et il fait plaisir de voir des œuvres aussi ambitieuses, sérieuses, originales et intéressantes. A rendre le propos et l’accès à son film plus simple, le réalisateur aurait sans doute eu plus d’éloges populaires. En l’état, il satisfera ses fans les plus exigeants et l’élite du cinéma mais laissera de marbre la plupart des autres. « Mank » est un peu comme une belle pièce de musée d’art contemporain : agréable au regard mais trop sibylline pour la compréhension générale. On en appréciera les contours et l’esthétique surannée mais on pourra aussi être insensible au propos et à ce qu’ont voulu nous dire ses instigateurs. Un film de passionné qui tranche dans la filmographie de son auteur mais doit représenter beaucoup pour lui. Plus que pour la plupart de nous autres, spectateurs.



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    Avoine M.
    Avoine M.

    48 abonnés 276 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 décembre 2020
    La mise en scène, tour à tour inventive ( Gary Oldman, génial par ailleurs, passe plus de la moitié du film alité ou assis ) ou virtuose ( tous les flashbacks), la somptuosité des décors, la précision de la direction d'acteurs, son final grandiose, font de Mank le film le plus abouti de David Fincher en termes d'images. C'est au niveau du scénario de papa Fincher que le film pèche un peu, le who's who du Hollywood des années 30 qui en constitue le casting et le contexte politico-social de l'époque sur fond d'écriture chaotique de Citizen Kane qui en fournit la trame, perturbant parfois le spectateur non cinéphile compulsif ou peu connaisseur de l'histoire américaine. Et bien évidemment, le film se voulant le biopic d'un auteur ( et " On ne peut pas raconter la vie d'un homme en 2 heures", dixit Herman Mankiewicz himself ), on pardonnera la tendance des dialogues à la logorrhée.
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    621 abonnés 2 716 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 décembre 2020
    Mank est une pure réussite. Encore une fois, David Fincher prouve l'étendu de son talent, d'une précision hallucinante. Il rend un hommage appuyé au cinéma de l'époque à travers une réalisation millimétrée et assène une violente critique du monde hollywoodien moderne et passé.
    AurelC
    AurelC

    1 abonné 161 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 décembre 2020
    Citizen Kane est un film remarquable et fascinant. Sa genese, telle qu'elle est racontee ici, ne l'est pas vraiment. La photo en noir et blanc est superbe. Pour le reste, il y a tellement de personnages, de references, d'elements historiques, le tout presente sans aucune pedagogie pour les non-inities, que l'on reste totalement etranger a ce qui se passe a l'ecran. Non vraiment, un film tres difficile...
    2985
    2985

    231 abonnés 943 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 décembre 2020
    La plupart des grands réalisateurs on rendu hommage à leur façon à une période faste du grand Hollywood, c'est donc aujourd'hui à Fincher de livrer son ode au cinéma et par la même occasion de rendre hommage à son père qui est à l'origine du scénario. Et c'est pour ma part une déception, car si techniquement s'est irréprochable Fincher n'a plus rien à prouver après tant de film culte, question scénario c'est vraiment difficile de s'y intéresser, et l'ennuie ne tardera pas à s'installer, c'est ce qui fait la différence avec les scénars bien construit quand il arrivent à intéressé le spectateur sur un sujet qui au départ les laisse indifférent. Sachant qu'à l'origine il avait également écrit le scénario d'Aviator de Scorsese qui a finalement été écarté, et qui est un petit chef-d'oeuvre, On se rend compte que, malgré le fait qu'il était un brillant journaliste ce n'était pas forcément le cas en tant que scénariste. Dommage car c'est bien réalisé, niveau actoring rien a reprocher, mais clairement cela manque de profondeur dans l'écriture. Fincher aura toutefois permis de mettre en image les idées se son père ce qui au final est peut-être le plus important.
    paganini
    paganini

    8 abonnés 88 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 décembre 2020
    de bien belles images, une histoire intéressante et un Gary Goldman mais que c'est dur à suivre ce bazar! la narration est étouffante, les nombreux personnages et références pointues de l'époque bien mal identifiés. on finit par perdre le fil c'est dommage.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    602 abonnés 2 790 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 décembre 2020
    Tous les grands cinéastes ont fait un film sur les studios hollywoodiens. Tim Burton a réalisé Ed Wood, l’un de ses chefs-d’œuvre, les frères Coen Hail, Caesar !, Quentin Tarantino Once Upon a time…in Hollywood, Woody Allen Café Society, David Cronenberg Maps to the stars, David Lynch Mulholland Drive, Robert Zemeckis Who Framed Roger Rabbit, Michel Hazanavicius The Artist, etc. Comme un passage obligé, la volonté d’un cinéaste de se confronter à une industrie par rapport à laquelle il se situe et qu’il critique essentiellement par le prisme de la satire, de la parodie ou de l’hommage. Il manquait donc à David Fincher son film sur l’âge d’or hollywoodien, il le tient avec Mank, diffusé sur Netflix en cette fin d’année. Deux intérêts sont à lui trouver : il y a d’abord la qualité de la reconstitution historique qui immerge le spectateur dans un Hollywood plus vrai que nature, tout droit exhumé des archives ; il y a ensuite l’interprétation remarquable de Gary Oldman dans le rôle-titre, décidément habile à se transformer au gré des projets. Deux intérêts que court-circuitent et la démarche du cinéaste et sa mise en scène. Pendant deux heures un quart, Fincher se pavane, use et abuse de dialogues interminables construits sur des allusions et remarques érudites que débitent des comédiens caricaturaux, à commencer par Amanda Seyfried dont le jeu paraît constamment forcé. Le noir et blanc, les effets de transition « à l’ancienne », les repères de changement de bobines, le surdécoupage des scènes, tout cela n’est qu’artifice clinquant et stérile posé sur un scénario inutilement complexifié avec moult ellipses et flashbacks, rappelant certes la construction du long métrage Citizen Kane. Fincher est à ce point fasciné par le film d’Orson Welles, aveuglé par son immensité et son statut d’intouchabilité, qu’il tourne autour pour espérer en saisir des bribes d’authenticité, voire pour se persuader qu’il réalise à son tour, en qualité de témoin, un Citizen Kane. Il tient là l’opportunité de régler ses comptes avec les studios qui jadis le brimèrent – pensons à Alien3 – en défendant la liberté de l’artiste dans le processus de création et de réalisation, artiste qui, à mesure qu’il donne la vie, fait des concessions sur la sienne, se sacrifie, se réincarne en matière cinématographique. Tout cela aurait été passionnant si le film ne se cantonnait pas à la surface du mythe, s’il prenait le risque de le déconstruire, de l’interpréter, de lui donner du sens. En lieu et place, un éparpillement ronflant qui dilue la vision portée sur l’artiste non dans un alcool susceptible de le revigorer mais dans le formol le plus lénifiant qui soit.
    John Henry
    John Henry

    99 abonnés 705 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 décembre 2020
    Quel plaisir de retrouver du cinéma pareil, même sur petit écran. Le travail sur les images, les acteurs, le montage, c'est simplement prodigieux. Je ne vais pas mentir, je suis resté un peu en dehors de la plupart des dialogues qui évoquent une époque et un univers que je ne maîtrise absolument pas. Mais tout reste incroyablement jouissif à suivre, dans ce sacrifice humain au profit de l'art et l'utilisation de l'art politique. C'est une leçon de cinéma qu'on ne comprend pas tjrs si on n'en a pas les codes mais qui est impressionnante.
    ouadou
    ouadou

    73 abonnés 365 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 décembre 2020
    Fincher a la carte absolue alors son film est encensé... mais faut se détendre un peu
    C'est un élégant biopic avec un très bau noir et blanc, un bel ouvrage pour aller chercher des Oscar.
    Mais ça n'a ni chaire, ni âme... C'est gentiment ennuyeux ... Déjà Gone Girl était décevant, alors David... réveille toi
    Yves G.
    Yves G.

    1 330 abonnés 3 327 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 décembre 2020
    1940. Immobilisé par une jambe dans le plâtre, le scénariste Herman J. Mankiewicz est confié aux bons soins d'une secrétaire et d'une infirmière dans un ranch au milieu du désert californien. RKO lui donne carte blanche pour écrire le scénario que tournera un jeune réalisateur venu du théâtre et du cinéma, précédé d'une réputation de génie, Orson Welles. Ce sera "Citizen Kane".

    L'histoire a oublié Herman Mankiewicz. Le souvenir de son cadet, Joseph, le réalisateur de Eve et de Cléopâtre, a effacé sa mémoire. Pourtant il fut, dans les années trente, l'un des scénaristes les plus réputés d'Hollywood, signant pour la MGM les scénarios du "Magicien d'Oz" et de quelques uns des films des "Marx Brothers". Mais son fichu caractère, son alcoolisme chronique devaient l'éloigner du studio et de son tyrannique patron, Louis B. Mayer. En écrivant le scénario de American - ultérieurement rebaptisé "Citizen Kane" - il veut régler des comptes avec le magnat William Randolph Hearst, soutien de toujours de Mayer.

    Sur la base d'un vieux scénario écrit par son propre père, David Fincher se livre à un exercice virtuose. On n'en escomptait pas moins du réalisateur de "Seven", de "Fight Club" ou de "The Social Network", absent des écrans depuis six ans, dont le retour était impatiemment attendu. Il réalise un pastiche somptueux des films de l'époque dont il a repris le noir et blanc satiné et la construction en flashbacks - qui constitua une des innovations de "Citizen Kane".

    Que "Mank" ne soit pas sorti en salles, où il avait évidemment sa place, relance un vieux débat depuis "Roma" ou "The Irishman". Après Alfonso Cuarón, après Martin Scorsese, David Fincher a à son tour vendu son âme au diable Netflix. On l'excusera en avançant que, Covid oblige, "Mank" n'aurait pas pu sortir en salles - même si le lancement de sa production par Netflix est antérieure à la pandémie. On invoquera un argument autrement convaincant : les majors ont refusé de prendre le risque de produire ce scénario, seul Netflix acceptant d'en prendre le risque.

    Il y a fort à parier que dans une année bien pauvre en chefs d'œuvre, "Mank" se retrouve dans tous les palmarès. On voit mal comment l'Oscar du meilleur acteur pourrait échapper à Gary Oldman. Son rôle d'ivrogne philosophe n'est pas sans rappeler l'interprétation d'Albert Finney dans "Au-dessous du volcan". Idem pour l'Oscar des décors et des costumes tant l'âge d'or d'Hollywood est filmé avec une élégante magnificence.

    Pourtant, malgré toutes les raisons objectives d'encenser "Mank", j'avoue une certaine déception.
    Je ne suis pas rentré dans le film, comme déjà par le passé je n'étais pas rentré dans "The Social Network". La faute à des dialogues à la mitraillette dont je n'ai pas eu le temps, l'âge venant, d'en lire les sous-titres ? La faute à des références pas toujours compréhensibles à une période de l'histoire du cinéma dont les détails ne m'étaient pas familiers ?


    La faute aussi à une attente déçue. "Mank" nous est vendu - et c'est ainsi d'ailleurs que je l'ai présenté - comme l'histoire de la confection de "Citizen Kane". On y apprend in extremis le vol de paternité dont s'est rendu coupable Welles en s'attribuant un scénario écrit par le seul Mankiewicz et en partageant avec lui un Oscar qu'il n'aurait pas dû recevoir. Mais on ne voit rien de "Citizen Kane" ou de son tournage. On n'y évoque même pas ce qui en fit un événement dans l'histoire du cinéma et dont le mérite revenait bien à Orson Welles et à personne d'autre : le recours aux flashbacks, l'utilisation innovante de la caméra (profondeur de champ, contreplongées). Rien de tout cela n'est évoqué dans "Mank" qui s'arrête avant le premier tour de manivelle de "Citizen Kane".

    Finalement, après deux heures (dont il serait malhonnête de dire qu'elles sont trop longues), si on le débarrasse de tout ce qui l'encombre, "Mank" se révèle pour ce qu'il est : le portrait d'un homme piégé par le pacte faustien qu'il a passé avec Hollywood. C'est déjà beaucoup mais c'est trop peu par rapport aux attentes que ce film avait fait naître.
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