J'ai hésité à le regarder, surtout attiré par la présence de Diastème au scénario : c'est désormais officiel, dès que je verrais le nom de cet homme apparaître quelque part, je le suivrais les yeux fermés (enfin, ouverts, du coup!). D'apparence toute simple, « Claire Andrieux » s'avère rapidement un trésor de douceur et de sensibilité, où l'on sent que tout est pensé, écrit, réalisé avec beaucoup de justesse. Au-delà de la très belle exploitation des décors bretons, imprégnant constamment le film et lui apportant un charme fou, cet amour inconditionnel pour les personnages, tous très réussis, et surtout son héroïne a quelque chose de profondément touchant, celle-ci apparaissant vite à mille lieues des stéréotypes habituels. À la fois caractérielle et charmante, fofolle et fermée, pleine de joie et de souffrance, cette multiplication des contradictions la rendent rapidement irrésistible, unique, portée par la performance exceptionnelle de Jeanne Rosa, dont j'ignorais jusqu'alors totalement l'existence (même si je l'avais visiblement vu une poignée de fois sans m'en souvenir). Tout fonctionne, à une ou deux facilités près et un léger coup de mou dans le dernier tiers, que ce soit la qualité des situations, des dialogues, avec, en prime, une belle réflexion sur le pouvoir de résilience, la solitude, l'amour, la question de la rencontre... Avec, une fois n'est pas coutume, une voix-off de grande qualité et utilisée à très bon escient, prise en charge par un Thomas VDB trouvant assurément son meilleur rôle. Bref, un vrai coup de cœur que ce téléfilm à la réussite encore accentuée par la délicieuse musique d'Alex Beaupain, et me donnant plus qu'envie de découvrir « Les Châteaux de sable », où l'on retrouvait certains des protagonistes, mais avec une importance inversée. Belle réussite.