Avec me femme et nos enfants nous sommes allés voir "De Gaulle" cet après-midi. Nous avons unanimement trouvé ce film excellent.
Commençons tout de même par quelques petits défauts. Yvonne de Gaulle, d'après tout ce qu'ai lu sur De Gaulle depuis des années, notamment les "Mémoires accessoires" de l'amiral Philippe de Gaulle, était plus épouse que mère. Son côté épouse aimante transparaît parfaitement, mais son côté mère attendrie et un peu émotive est sans doute exagéré. Le général quant à lui est campé par un Lambert Wilson inspiré, qui ne surjoue pas, mais ne peut faire oublier que sa voix, son intonation ne sont pas du tout celles du grand Charles.
Par exemple, à la fin du film, quand il récite un des fameux discours de Londres ("l'honneur, le bon sens, l'intérêt supérieur de la patrie etc.") dont on a écouté et réécouté l'enregistrement, eh bien ce n'est pas ça.
Il y a aussi quelques simplifications historiques comme l'affaire de l'union franco-britannique, qu'on pardonne pour un film de moins de deux heures.
Ceci étant dit, comme ne pas être emporté d'un bout à l'autre par le jeu magistral des acteurs, dans la peinture de ce qui fut peut-être la plus grande tragédie de notre histoire. Défilent devant nos yeux Reynaud, Mandel, Pétain, Weygand, Churchill etc. On voit peu les Allemands, mais quand on le voit la sauvagerie de l'armée d'envahisseurs est frappante. Et la panique, l'exode, la faillite de l’État et l'armée sont palpables.
Le vrai génie du film est cependant d'avoir abordé le Connétable sous l'angle de sa vulnérabilité d'époux et de père. La présence à l'écran d'Anne de Gaulle, trisomique (mais ce terme vint bien plus tard), rend humain le surhomme. Le film est un hymne au courage, au patriotisme, à la famille, à l'esprit de sacrifice, à la protection des plus faibles. Un antidote à bien des maux qui nous accablent aujourd'hui.