Alors là, nous avons l’exemple type de la mauvaise communication sur un film : il ne s’agit PAS d’un BIOPIC DE Charles De Gaulle, mais d’un FILM SUR Charles De Gaulle. Quelle différence me diriez-vous ? Bin si vous vous attendez à un film retraçant toute la vie de De Gaulle, de sa jeunesse jusqu’à sa mort en passant par la seconde guerre mondiale et sa vie politique (exactement comme l’a vendu sa bande-annonce); alors là c’est sûr que vous ne pourrez qu’être déçu par ce film !! Le métrage de Gabriel Le Bomin se concentre donc sur un moment très précis de la vie de notre ancien président, à savoir quelques semaines entre avril et juin 1940. La France est à genoux face au 3ème Reich d’Hitler, De Gaulle soutient le président Reynaud face à ceux qui veulent rendre les armes comme le maréchal Pétain. Il va tout faire pour sauver son pays, en particulier se rendre plusieurs fois en Angleterre pour obtenir l’aide d’un Winston Churchill plutôt concentré sur les défenses de sa nation…et oui, le premier intérêt du film est de nous présenter sans concessions l’une des périodes les plus noires de notre Histoire : le pays n’arrive pas à contenir les assauts allemands et une grande partie du territoire est occupé, de nombreux habitants collaborent avec l’ennemi et certains des hauts dignitaires de la nation souhaitent déposer les armes et préparer une alliance avec l’envahisseur qui pourrait leur être profitable. Face à cela va naître une légende, un homme qui n’a jamais eu de relâche à ne pas vouloir capituler, qui a toujours cru à un possible revirement de situation amenant son pays à vaincre son impitoyable ennemi. C’est comment cette légende va apparaître qui est le centre du film, et on va nous appendre une chose surprenante : deuxième intérêt du film donc, la relation entre De Gaulle et sa femme Yvonne qui va nous présenter une facette peu connu du Général, à savoir celle d’un homme très romantique, fou amoureux de sa femme, soucieux du sort de ses trois enfants et notamment sa petite dernière Anne, une petite fille trisomique pour laquelle il éprouve un amour bouleversant. Et le film nous présente cette relation intense dès les premières secondes
avec une jolie scène d’amour conjugal d’une tendresse incroyablement palpable
: le ton du film est donné, nous permettant de comprendre que la vie privée de notre protagoniste va être la base du tournant décisif de sa vie. En effet, lorsqu’il revenait chez lui désespéré par les politiciens et autres militaires souhaitant abandonner le combat ; c’est sa femme qui l’a toujours encouragé à ne jamais baisser les bras et à continuer à se battre et à croire en ses rêves pour renverser le cours funeste de l’histoire et ce quitte à être seul contre tous ….bref, sans Yvonne De Gaulle, pas de Général De Gaulle, pas d’appel du 18 juin, pas de légende. Bref, si De Gaulle ne correspond pas aux attentes de tout le monde (et non, il ne s’apparente pas au "JFK" ou au "Nixon" français comme on a pu l’entendre), il demeure un film intéressant avec un Lambert Wilson qui relève le défi d’interpréter le général avec panache : un homme avec ses croyances et ses doutes, sa force et ses failles, mais aussi un homme emprunt d’un grand romantisme sentimental et paternel. Les amateurs du genre y trouveront leur compte, tout comme ceux souhaitant se replonger dans cette sombre période de notre histoire. Intéressant certes, mais pas indispensable.