Le pitch : Alors que Thor s’ennuie parmi les gardiens de la galaxie, l’arrivée de Gorr Le boucher, qui a juré de tuer tous les dieux, va lui donner une mission à effectuer. Pour affronter cette menace, Thor demande l’aide de Valkyrie, de Korg et de son ex-petite amie Jane Foster, qui, à sa grande surprise, manie son puissant marteau, le Mjolnir.
Critique : 29e bébé du MCU, le quatrième volet des aventures solo de Thor suit la ligne directrice amorcée par Taika Waititi dans Thor Ragnarok, et poursuivi dans Avengers Endgame. Thor, et il faut désormais s’y faire, est un personnage humoristique, à côté duquel les Gardiens de la Galaxie passent pour de véritables croque-morts. A partir de là, on peut clairement considérer que ce film est avant tout une comédie, avec comme fond un univers super-héroïque. Une comédie d’action donc…
Le ton du film est ainsi conforme a ce que l’on attendait : des vannes à outrance, pas toujours drôles, du comique, des blagues, des blagues et encore des blagues, des personnages en complet décalage avec la situation de mort imminente dans laquelle ils se trouvent... Cela est propre au cinéma de Waititi dont on connait le style, et qui avait apporté un brin de fraicheur dans le MCU avec son excellent Thor Ragnarok. Mais là, ça ne marche pas autant. Hormis les running-gags autour du triangle amoureux Thor-Mjolnir-Stormbreaker, rien ne fait sourire.
Niveau réalisation, le film est propre, mais très convenu. Seule une scène de combat en noir et blanc sort du lot, dans un ensemble tristement générique. L’utilisation de la musique des Gun’s and Roses ne fonctionne pas pour moi, devenu complétement hermétique à la nostalgie forcée dans laquelle semble être plongée Hollywood.
Un film propre, convenu dans une utilisation de la sur colorisation sans intérêt, doublé d’un humour qui tape 4 fois sur 5 à côté en ce qui me concerne, que reste-t-il ?
Disons-le, Thor reste attachant malgré le reproche que l’on peut faire sur l’évolution du personnage. Chris Hemsworth est parfait pour interpréter un Thor désoeuvré, mais aussi beaucoup plus sensible et ouvert que par le passé. La relation du Dieu du Tonnerre avec Jane Foster, aka Mighty Thor est le point fort du film. Natalie Portman signe un retour convaincant dans le MCU, où son personnage est plus qu’un simple love interest, en devenant une héroïne prenant son destin en main face aux épreuves de la vie. Ensemble, Thor et Jane font face à Gorr, un antagoniste bien décevant. Si ses motivations sont compréhensibles et justifiées, il ne fait planer aucune menace véritable sur les personnages, alors qu’il est sensé être un tueur de dieux inarrêtable. Valkyrie ne sert à rien, tout comme Korg. Aucun des deux n’est développé, ni même drôle, ce qui est le minimum syndical qu’on attend d’eux dans la tonalité de ce film. La fin du récit est plutôt surprenante, ce qui est un bon point, faisant un parallèle intelligent entre Thor et Gorr, deux personnages n’ayant a priori rien en commun.
En résumé : Rarement drôle, convenu, stupide et pas particulièrement beau, Thor Love and Thunder ne survit que par la relation amoureuse touchante entre Thor et Jane. Il marque surtout la fainéantise du MCU, qui après un Doctor Strange 2 intéressant et des propositions originales comme les Eternels ou Shang-Chi, retombe dans son insipide opération pop-corn destiné aux moins de quinze ans.