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    L'Evénement
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    183 critiques spectateurs

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    Christoblog
    Christoblog

    749 abonnés 1 621 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2021
    Le parti pris du film est radical : se concentrer coûte que coûte sur le personnage d'Anne, qui apprend qu'elle est enceinte dans les années 50, et se trouve complètement seule face à son problème.

    Ce parti pris se traduit de multiples façons. L'écriture par exemple ne s'égare sur aucune piste annexe : il ne faut pas rechercher dans le film un tableau d'ensemble, ni une analyse politico-sociale de l'époque. Les personnages secondaires sont volontairement réduits à de simples silhouettes traversant le cadre / la vie d'Anne (la famille, les amies, les ennemies, le professeur).

    La caméra épouse elle aussi le parti pris fondateur du film. Elle est rivée au cou d'Anne et à son visage, avec une profondeur de champ qui rend souvent son visage net et ceux des autres flous (on songe au style du Gus van Sant d'Elephant). La bande-son travaille elle aussi au but commun : ressentir l'histoire de cette jeune femme à travers ses sensations et ses émotions.

    Dans son genre, le film est réussi et convaincant. Certaines scènes sont frappantes (si vous avez vu le film, vous voyez lesquelles), et utilement dérangeantes.

    Mais malgré toutes ses qualités qui sont grandes, il manque pour moi à L'évènement quelque chose qui le rendrait brillant et en ferait un très grand film, quelque chose que possédait un autre film sur le même sujet, le sec et parfait 4 mois, 3 semaines, 2 jours, de Cristian Mungiu, Palme d'or à Cannes.
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    484 abonnés 927 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 novembre 2021
    Et si l'originalité pour une fois, c'était de ne pas faire original ? Oui, Anamaria Vartolomei est absolument superbe dans l'incarnation d'Anne, jeune étudiante que la soudaine grossesse contraint à prendre une décision radicale : choisir. Sauf que dans les années 60, c'est déjà beaucoup trop pour les mœurs et la loi : les études ou les fourneaux, le bébé ou le cachot. Comment faire face quand son existence semble régie par des normes archaïques, injustes et intrusives ? On se débrouille seule.
    Dans le touchant Mais vous êtes fous ?, qui traitait de l'addiction, Audrey Diwan déplaçait le centre de gravité sur les proches et non la principale victime. En adaptant le roman autobiographique d'Annie Ernaux, la réalisatrice choisit au contraire de coller au plus près de son héroïne. Du début à la fin, le cadre est resserré sur Anne (format 1.37, image carrée), allégorie de son monde autant que celle d'un monde qui l'oppresse. Ce qui n'est pas peu dire.
    Un simple repas, une banale douche entre filles, une trace, même un cri suffit à menacer le secret de l'élève en lettres. Bref, être elle-même aurait des conséquences, elle doit donc se comporter "normalement" pour s'en sortir. Par ce simple dispositif de mise en scène et en créant de la tension sur de toutes petites choses, L'Événement décuple l'empathie pour le personnage principal. On est pas serein, compte tenu du contexte ou de l'impossibilité d'en parler tout simplement. La simple évocation d'une émancipation, surtout envers cette "obligation" reproductrice, et les visages se ferment. Comme si le sujet tenait de l'humour macabre. Personne n'en rit, qu'on se place d'un côté comme de l'autre. Bref, on a juste envie de rester avec Anne. Pourtant, on sent que l'appel de le liberté ne demande qu'à exulter : on parle sexe en privé, on cache ses expériences quand on en a. Bref, on se met sous cloche.
    Diwan filme ça sans pudeur mais sans voyeurisme déplacé, autant de moments captés dans une capsule temporelle mais qui résonne aussi fort à l'heure actuelle. Le long-métrage n'élude pas la signification d'un avortement au delà du geste de libération des femmes, à savoir l'épreuve physique et psychologique qu'il exige. Les points culminants dans la dernière partie atteignent des sommets d'émotions, entre les pleurs, la panique et l'admiration. Dans sa vérité crue, l'acte libère autant qu'il déchire. Hier comme aujourd'hui, Anne est une grande héroïne. On en fait un symbole, Audrey Diwan et Anamaria Vartolomei lui ont donné vie.
    Laurent C.
    Laurent C.

    239 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 décembre 2021
    On peine à imaginer qu'il y a moins de 50 ans, l'IVG était un délit qui pouvait conduire des jeunes-femmes à l'incarcération. C'est d'autant plus stupéfiant que certains discours politiques récents tendraient à revenir sur cet acquis social immense, qui est gage de liberté et de conscience des femmes. L'héroïne de ce film s'appelle Anne. Elle est une étudiante brillante en faculté de lettres. Elle a de l'ambition, d'autant qu'on sait qu'elle deviendra la très grande écrivaine que l'on connaît aujourd'hui. Elle évolue au milieu des années 60, comme une revanche du milieu familial simple d'où elle est issue. C'est déjà une femme libre qui dispose de la liberté de son corps et qui se bat au quotidien pour affirmer une identité féminine émancipée qui caractérise toute l’œuvre littéraire d'Ernaux. Elle danse. Elle boit du coca. Elle est d'une étonnante modernité, comme si son existence devait servir d'exemple à toutes les adolescentes qui lui succèderont.

    Il y a dans la mise en scène un parti-pris résolument dépouillé.
    Hotinhere
    Hotinhere

    433 abonnés 4 768 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 octobre 2022
    Adaptée du roman autobiographique d’Annie Ernaux, la plongée anxiogène dans l’enfer d’une grossesse non désirée dans la France des années 60 où l’avortement était interdit, portée par l’interprétation pleine de justesse (et Césarisée) d’Anamaria Vartolomei.
    Lion d’or à Venise.
    vidalger
    vidalger

    297 abonnés 1 229 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 novembre 2021
    Pour qui est familier de l'écriture d'Annie Ernaux, il y a toujours une crainte que l'adaptation cinématographique d'un de ses romans nous désole par une trop fidèle illustration des propos ou, au contraire, trahisse les images que l'on s'était forgées dans la tête. Audrey Diwan confirme les espoirs qu'on avait mis en elle, après son Mais Vous Etes Fous, pleins de belles promesses.
    Anamaria Vartolomei incarne avec bonheur le rôle principal de cette jeune fille des années 60, à l'époque des surboums, des fille-mères qui fautaient, de la méthode Ogino, des bâtards qu'on méprisait ou des faiseuses d'anges qui risquaient la prison. Loin de notre époque, en tout cas en France, mais époque qui a marqué les générations de femmes et les couples qui n'ont pas eu la chance de bénéficier des progrès médicaux avec la pilule anticonceptionnelle ou sociaux (loi Veil de 1975).
    En dehors de l'aspect historique du film, le scénario plonge dans les profondeurs sociologiques sans avoir l'air d'y toucher. On aborde les différences de classes avec légèreté à l'occasion d'un week-end à Bordeaux chez des "bourgeois", la transgression sexuelle au détour d'une scène de bal ou le sujet des "transfuges de classe" par une claque cinglante de la mère de l'héroïne.
    L'interprétation magnifique d'Anamaria Vartolomei aurait sans doute mérité un prix mais on ne dédaignera pas - même si on s'étonne ! - le Lion d'Or attribué à Venise à la réalisatrice au détriment de grandes figures émérites du cinéma mondial, d'Almodovar à Campion. On ne peut pas dire en effet que la réalisation se caractérise par une invention des formes ou une originalité du montage. Rien que du très classique qui ne déparerait pas à la télévision.
    norman06
    norman06

    306 abonnés 1 606 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 novembre 2021
    Un récit épuré et fort. Une mise en scène magistrale, sous influence des Dardenne mais qui trouve son style propre. Le film n'a pas volé son Lion d'or à la Mostra de Venise.
    Cinévore24
    Cinévore24

    303 abonnés 608 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 novembre 2021
    Récompensé par le Lion d'Or au dernier Festival de Venise, le second long-métrage d'Audrey Diwan (adaptant ici le roman autobiographique d'Annie Ernaux) suit le parcours d'Anne, brillante étudiante en lettres cherchant à avorter dans la France de 1962 suite à une grossesse non désirée, à une époque où l'avortement est reconnu comme un crime passible de prison.

    Quelque part entre le drame et le thriller, dans une France conservatrice et aux prémices de la libération sexuelle, la caméra de Diwan ne quitte jamais notre héroïne (Anamaria Vartolomei, magnétique), cernée par les regards et les conventions qui pèsent sur elle, elle qui veut à tout prix poursuivre ses études et reprendre le contrôle sur son corps.

    À travers une réalisation très immersive, le film évite le piège de l'aspect moralisateur qui pourrait se dégager de ce type de sujet, et retranscrit avec justesse et crudité ce que c'était d'être une jeune femme française à cette époque (et par extension une femme aujourd'hui dans de nombreux pays qui n'autorisent toujours pas le recours à l'avortement).
    Une œuvre émancipatrice et frontale ne nous épargnant rien de la trajectoire solitaire et clandestine entreprise par Anne, qui doit passer par le pire pour se sentir enfin à nouveau libre.

    Un récit parfois un petit peu flottant dans sa narration, mais une œuvre qui clairement ne peut pas laisser indifférent.
    Et qui prouve que non, comme pourraient encore le penser certains, tout n'était pas mieux avant, bien au contraire. 7,5/10.
    DAVID MOREAU
    DAVID MOREAU

    109 abonnés 2 183 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 octobre 2022
    FAISEUSE D'ANGES. Dans son ventre, intérieur d'une liberté d'être. L'interdit et le mal de notre soi-disant modèle de société. Une contrainte d'un corps, éprouvant. Pendant ce temps, Simone veille.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    113 abonnés 1 580 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 décembre 2021
    Comme à mon habitude, j’arrive dans la salle sans trop rien connaitre du film… En fait je pensais qu’il s’agissait d’une histoire d’abus sexuel. Lion d’Or à Venise, les notes spectateurs et critiques d’Allociné unanimes pour dire que c’est un grand film, et hop m’y voici.
    De fait, j’ai mis un certain temps à savoir quel était le thème et surtout j’avais du mal à situer l’époque. Et c’est de là qu’est arrivé mon premier choc du film. Cette histoire se déroule en 1963. Audrey Diwan livre une projection dystopique du roman d’Annie Ernaux et démontre que la lutte des femmes à disposer de leur corps est toujours d’actualité ; que rien n’est jamais gagné. Second choc le thème, le mot avortement, mot tabou de cette France engoncée, n’est jamais prononcé ; donc on comprend tardivement le thème du film. En tant qu’homme, nous pourrions nous sentir spectateur de cette histoire de femme seule luttant pour agir selon sa volonté et non selon des règles patriarcales. Cette histoire, par son universalité emportera aussi bien les hommes que les femmes ; ce film est profondément politique mais surtout très incarné. Comme les Dardenne suivant « Rosetta », Anamario Vartolomei est de tous les plans, filmée caméra à l’épaule. Enserrée dans un 4/3 pertinent, elle n’a pas d’issue, nous serons de toutes ces espérances, décisions, désillusions. Nous percevrons chaque souffle, chaque regard de cette jeune femme seule devant faire des choix cruciaux pour elle sans pouvoir en parler à personne pas même à ses proches. Cette solitude frappe à chaque instant ; Audrey Diwan gagne la bataille de donner corps à son combat ; et sa jeune actrice l’y aide à merveille par une présence forte de bout en bout. Récit viscéral et puissant, Audrey Diwan tient un récit au cordeau millimétré et nous plonge avec force dans l’étouffante bataille anxiogène que livre son héroïne. Elle ne nous laisse jamais respirer, car, grâce à son dispositif, on vit avec elle, on ressent ce qu’elle ressent ; même un homme… et çà peu de film parviennent ce tour de force.
    Une grande réussite formelle et politique car jamais donneuse de leçon ou moralisatrice ; un incontournable de l’année cinématographique.
    TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
    gabdias
    gabdias

    77 abonnés 1 755 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 février 2023
    Énorme claque dans la tronche qui doit nous rappeler à quel point l’humanité et le féminisme ont pu changer en bien ces dernières décennies, ce qui semble acquis aujourd’hui était taboo y a 50 ans. Et que dire de la prestation de Anamaria Vartolomei complètement habitée par son personnage. Un film presque vital et récompensé par le lion d’or à Venise et à juste titre.
    Guillaume
    Guillaume

    93 abonnés 1 545 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 avril 2022
    Une si belle interprétation pour un sujet fort et toujours d'actualité.
    La société évolue, mais certains codes tendent à perdurer dans l'inconscient collectif.
    Reste une réalisation, certes empreinte de douceur et d'humanité, mais académique, sans éclat.
    mazou31
    mazou31

    82 abonnés 1 264 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 septembre 2022
    Remarquable adaptation du roman éponyme d'Annie Ernaux qui a reçu nombre de récompenses méritées, dont le Lion d'or de la Mostra de Venise. Une plongée intimiste dans la solitude d'une jeune fille enceinte dans les années 60 et « qui ne veut pas le garder ».
    Une épreuve douloureuse et terrible mais sans larmes, sans faiblesses, telle que pouvaient la vivre plein de jeunes filles de l'époque (j'en fus indirectement souvent témoin). Merci Simone Weil, honte à la Cour suprême des USA ! Ce n'était pas évident de traduire en langage cinématographique les mots de l'auteure. Audrey Dirwan y est arrivée, probablement par sa condition de femme. C'est fort, brutal et ô combien d'une grande justesse, fantastiquement interprété par la jeune franco-roumaine Anamaria Vartolomei. Un drame social qui frappe, fort, juste et bien.
    Charlotte28
    Charlotte28

    95 abonnés 1 759 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 octobre 2022
    Une reconstitution des années 60 qui laisse à désirer ainsi qu'une mise en scène assez banale mais un propos fort grâce à des interprètes investis, des scènes marquantes pour leur brutale vérité ainsi qu'une pertinente illustration de la révoltante condamnation sociétale, professionnelle ou intime voire létale de ces femmes interdites d'avortement. Un coup de poing émotionnel.
    brunocinoche
    brunocinoche

    69 abonnés 1 076 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 mars 2022
    Pour son premier film, la réalisatrice adapte un roman des années 2000 qui évoque le parcours difficile d'une jeune femme souhaitant avorter en France dans els années 60.
    Evocation d'une époque certes révolue chez nous mais pas partout sur la planète et un besoin de vigilance pour un droit que certains n'hésitent pas à remettre en cause aujourd'hui encore.
    Caméra scrutant son héroïne, la mise en scène évoque les images à La Dardenne ou la Kechiche.
    L'actrice, épatante, au regard froid et déterminé, évoque un peu le jeu d'Adèle Haenel.
    Les deux femmes à suivre pouvaient espérer un prix de la mise ne scène ou un prix d'interprétation. C'est finalement le Lion d'Or qui a permis de récompenser les talents prometteurs et c'est tant mieux même si la récompense semble un peu exagérée pour un film honnête et réussi mais sans grande surprise.
    ATON2512
    ATON2512

    53 abonnés 1 109 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 décembre 2021
    De Audrey Diwan (2021)
    Un film sensible, fort et parfois cru sur la situation des femmes en France dans une époque pas si lointaine que cela. De quoi regarder avec humilité le chemin parcouru à l'aulne de ce qui reste encore à faire. Des scènes parfois insoutenables sur la réalité de la condition féminine. Film porté à l'écran par la remarquable interprétation de Anamaria Vartolomei.
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